Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Voies d'Assise : vers l'Unité
Voies d'Assise : vers l'Unité
  • Blog dédié à Jacques Breton (prêtre, habilité à transmettre le zen, assistant de K.G. Dürckheim, instructeur de kinomichi) et au Centre Assise qu'il a créé en le reliant à l'abbaye de St-Benoît-sur-Loire (France) et au monastère zen du Ryutakuji (Japon).
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 104 081
Archives
20 novembre 2024

Le souffle intérieur, film du CFRT avec Bernard Durel

Dans ce très beau film de 26 mn le frère dominicain Bernard Durel donne les éléments clés de son propre itinéraire. Réalisé par Jean-Yves Fischbach en 2024, il est visible sur le site du Jour du Seigneur. Ce film est complété par quatre petites vidéos et l'ensemble touche au zen, à la mystique chrétienne, à l'art-thérapie selon K. G. Dürckheim.

Né en 1940, Bernard Durel revient sur son itinéraire. Le film est tourné en plusieurs lieux, en particulier à l'abbaye Notre-Dame d'Orval où Bernard anime une session d'introduction à maître Eckhart et à l'assise zen…. Le film présente entre autres deux histoires zen (La recherche du bœuf, Le sage et le diamant) avec des images magnifiques que Bernard commente ensuite. On y voit aussi plusieurs extraits du film "Zen ou le souffle nu" sur le dominicain japonais Shigeto Oshida.

C'est sur https://www.lejourduseigneur.tv/content/le-souffle-interieur-104345?locale=fr. Pour visionner il fait être inscrit mais l'inscription est gratuite.

Sur cette page internet il y a également 4 petites vidéos complémentaires : 

  • "Comment bien s'asseoir" film sur Bernard-Joseph Samain, Père Abbé de l'abbaye d'Orval, qui parle de ce que le zen a changé dans sa façon d'être assis.
  • "L'art thérapie" où Régine Helke, collaboratrice de Karlfried Graf Dürckheim montre un exemple de dessin méditatif (en accéléré). (En complément on peut voir ce qu'est ce travail sur Thérapie initiatique et dessin méditatif, Marie-Aleth Lagente)
  • "Retour aux sources" où Bernard Durel est dans le centre que Dürckheim a fondé à Todtmoos, en Forêt Noire en Allemagne, un centre de Leibthérapie. Bernard est avec Régine Helke et il évoque la transformation qui s'est opérée en lui grâce au travail qu'il a fait jadis là-bas lorsqu'il y a séjourné et où il a pu régler tous ses problèmes.
  • Un film sur l'abbaye Notre-Dame d'Orval. Cette abbaye est un monastère cistercien situé en Belgique. Isolée dans un vallon au milieu de la forêt, entre deux étangs nés des aménagements hydrauliques faits par les moines, l’abbaye est à 2 km au nord-est du village de Villers-devant-Orval, à 1 km au nord de la frontière française.

Le film lui-même a été projeté à Strasbourg le 23 octobre dernier.

 

NB. Le film "Zen ou le souffle nu" a été tourné en 1983 sur Oshida par Patrice Chagnard, il avait été proposé par "Le jour du Seigneur" dimanches 29/12/1985 et 04/01/1986. Il existe en DVD et est visible sur internet (infos datant de mai 2020 données sur "Zen, le souffle nu", film de P. Chagnard sur S. Oshida : présentations et paroles du film)

PS. Un livre d'entretiens avec Bernard Durel vient de paraître le 20 novembre 2024 : Vers la source intérieure - Conversation avec Jean-Claude Noyé, chez Desclée de Brouwer. Il sera présenté ultérieurement sur le blog. Vous trouvez en fin de message un fichier à télécharger donnant la liste des principales interventions de Bernard Durel.

 

Notes sur le déroulé du film

 

Au début Bernard met son vêtement monastique blanc et va s'asseoir par terre, en méditation sur un petit banc, dans une église.

 

La rencontre du zen

Bernard évoque rapidement le début de la transformation qui s'est opérée en lui. Il est entré chez les dominicains en 1964. Peu après la fin de sa formation dominicaine, en 1971, il est envoyé en Suède par sa communauté. Il sentait qu'il n'allait pas bien, et là-bas il découvre les bienfaits pour lui de l'assise zen.

Dans son itinéraire, on peut replacer ici le petit film "Retour aux sources". En effet il est question de sa rencontre avec Karlfried Graf Dürckheim qui pratiquait une forme occidentalisée du zen. En 1982, il séjourne quelques semaines à Todtmoos, en Forêt Noire, dans le centre de Leibthérapie qu’il avait fondé.

Bernard évoque ensuite le voyage qu'il a fait en 1990 dans les monastères zen du Japon dans le cadre de l'échange inter-monastique organisé par le DIM entre moines chrétiens et moines bouddhistes[1]. Vivant dans les monastères zen du Japon il a découvert de l'intérieur le zen. Là-bas il a pu aller vivre quelques jours chez Oshida, un bouddhiste qui a découvert le Christ et qui est devenu dominicain (le film "Zen ou le souffle nu" avait été tourné avec lui pour le Jour du Seigneur, voir ci-dessus).

Le film montre ensuite un extrait de "Zen ou le souffle nu" à où Oshida parle (avec son grand sourire et son humour zen) : « Le zen n'est pas quelque chose de spécial, c'est la vie dans la réalité, dans la réalité de nudité… (il traduit). Même dans le zazen, même dans la mendicité, là, on s'engage avec le monde, on ne veut pas s'échapper de là… (rire) … (s'adressant aux moines : C'est pas du tout les réponses qu'ils attendaient… rire…) » Bernard ajoute que là-bas, dans son ermitage, quand Oshida répondait à des questions, ce n'était jamais ce que les gens attendaient !

On assiste alors à une succession d'images montrant les étapes de l'homme à la recherche du bœuf. Bernard donne son interprétation de ce parcours.

Bernard rappelle que le zen ne consiste pas seulement à s'asseoir sur un coussin mais que dans la tradition rinzaï, il y a aussi tout le côté du travail des kôan, ces histoires données de façon personnelle au disciple par le maître. Le disciple essaie de répondre aux questions qu'elles posent dans des entretiens en tête-à-tête. Bernard évoque un kôan qu'il a ruminé, celui de "Quel était ton visage avant la naissance de tes parents". Ce travail lui a fait redécouvrir de façon neuve les paraboles évangéliques où la pédagogie du Christ est semblable à celle des maîtres zen.

 

La découverte de Maître Eckhart.

Ensuite Bernard évoque l'intérêt que certains maîtres zen japonais ont eu pour maître Eckhart, car ses écrits offrent des proximités avec le zen. Du coup Bernard a découvert ce mystique qui est originaire du même couvent que lui.

La vidéo nous montre un extrait d'une session animée par Bernard à l'abbaye d'Orval en Belgique. On voit d'abord un topo de Bernard sur maître Eckhart.

Le prieur de cette abbaye est Bernard-Joseph Samain qui a lui-même fait partie des échanges inter-monastiques avec les moines zen du Japon. Il est interviewé au bord d'un jardin de pierre zen qu'il a aménagé à la suite de son voyage dans les monastères zen japonais. Bernard-Joseph évoque la proximité de l'architecture cistercienne et des monastères zen : pauvreté et simplicité des matériaux, dépouillement, etc.

Il parle aussi de l'attitude corporelle et de l'incarnation en faisant allusion au chapitre 10 de l'épître aux Hébreux : « Tu m'as formé un corps… alors j'ai dit : "Me voici" », ce qui résume l'attitude corporelle : rendre ce corps disponible et présent.

Ensuite Bernard montre aux participants de la session comment s'asseoir en zazen (position des jambes, des mains, de la nuque…).

Nous assistons ensuite à une marche méditative dans la forêt. Lors d'une pause Bernard évoque la différence de deux regards, le regard flèche et le regard coupe (cf. Conscience-flèche et conscience-coupe (K-G Dürckheim) ; regard zen).

 

Le non-attachement

Puis Bernard évoque le risque de s'attacher à l'exercice programmé, et la nécessité d'exercices passifs qui sont de l'ordre d'accepter l'événement qui arrive. En effet comme le dit maître Eckhart, « Plus tu le cherches, moins tu le trouves » … il faut se laisser surprendre.

On assiste alors à une histoire "Le sage et le diamant" avec le sanyasi et le villageois. Dans un rêve le villageois a appris qu'un sanyasi de passage avait une pierre précieuse qui serait source de toutes les richesses éternelles. Il va voir ce sanyasi et lui demande la pierre. Et le sanyasi lui donne cette pierre polie qu'il a trouvée sur un chemin, un joyau brillant de mille feux. La nuit suivante le villageois ne peut dormir, et il retourne voir le sanyasi pour connaître comment il a pu donner ainsi cette pierre.

Bernard évoque alors la voie du "détachement" (un mot pas tout à fait adéquat) : « Tant que tu t'attaches à quelque chose, tu n'iras pas au tout. »

 

Pour finir, Bernard redit que la vocation ultime de tout être humain est de mettre Dieu au monde, que Dieu naisse en moi.

 

[1] Jacques Breton à qui le présent blog est dédié a lui-même fait ce voyage, voir Voyage de chrétiens (J. Breton…) dans les monastère zen au Japon en 1983 dans le cadre du Dialogue Interreligieux Monastique.

 

Liste des interventions de Bernard Durel

Commentaires