Les relations entre Eizan Rôshi du Ryutakuji et le centre Assise de 1986 à 2019
Le message précédent montrait comment le centre Assise était relié à l'abbaye bénédictine de Fleury située à Saint-Benoît-sur-Loire en France. Le présent message montre qu'il est aussi relié au Ryutakuji, monastère zen situé près de Mishima au Japon. C'est une longue histoire qui débute par un voyage d'échange intermonastique organisé par le Vatican, et qui continue encore aujourd'hui, des liens fraternels s'étant noués entre Jacques Breton fondateur du centre Assise et Eizan Rôshi, actuel responsable du Ryutakuji.
- I – Questions à Jacques Breton en 2006
- II – Un mot sur le problème de la langue japonaise et les interprètes
- III – Du nouveau au Japon en 2008
- IV – La venue de Ryôsan à Saint-Gervais à partir de 2012
- IV – La venue de Ryôsan et le message d'Eizan Rôshi pour la messe célébrée après le décès de Jacques le 2 mars 2017
- V – Sesshins de l'équipe zen d'Assise en automne (presque chaque année) au Ryutakuji
Voici une photo du premier sesshin en France, à Montargis en 1986 :
C'est un lien d'amitié comme le dit Jacques Breton dans L'Itinéraire: singulier d'un prêtre catholique, p. 101-102 :
« Quand j'allais au Japon, je descendais chez Eizan Rôshi et je participais à sa vie familiale. J'ai toujours été très touché par son accueil. Sa grande sensibilité le rend très attentif à son entourage. S'il apprend que quelqu'un est en difficulté, il lui téléphone tout de suite, même il va le voir et lui vient en aide. Une fois, il m'a en emmenait visiter un de ses malades bouddhistes à l'hôpital. En me rendant à son chevet, je me suis interrogé sur le sens d'une telle démarche, alors que je ne parle pas le japonais. Chose étonnante, il m'a demandé que je prie pour cette personne.
Le Rôshi est aussi toujours très ému quand je lui dis que je prie pour son épouse atteinte d'une grave arthrose. De même, j'ai célébré la messe pour leur fille adoptive morte d'une leucémie en laissant deux enfants en bas âge. Son épouse a été si touchée qu'elle m'a fait cadeau d'une coupe et de deux tasses en grès de grande valeur pour célébrer l'eucharistie. C'est celle que j'utilise toujours depuis. Je pourrais raconter d'autres anecdotes de ce genre.
I – Questions à Jacques Breton en 2006
Article des Voix d'Assise n° 36[1]
► Jacques, dans quelles circonstances as-tu rencontré Eizan ?
J'ai rencontré Eizan au Ryutakuji, un monastère zen au Japon, où je m'étais rendu à l'occasion de la rencontre spirituelle entre moines bouddhistes et moines chrétiens, organisée en 1983 à l'initiative du Vatican. J'ai eu la chance de pouvoir y rester trois mois, et j'y suis retourné régulièrement les années suivantes. Comme j'étais très assidu et faisais de nombreux sesshins, les prêtres bouddhistes qui fréquentaient le monastère – à la fois pour eux-mêmes et pour nous accompagner – avaient un a priori favorable à mon égard. Parmi eux, Eizan venait très régulièrement vivre des sesshins. Responsable de deux temples à Tokyo, il n'était pas encore roshi, mais poursuivait son chemin avec Sochu Roshi.
Je cherchais alors quelqu'un qui pourrait nous aider dans cette démarche du zen. Je ne connaissais pas beaucoup Eizan, mais je savais qu'il allait régulièrement en Angleterre, et je lui ai demandé un jour s'il accepterait de venir animer un sesshin en France. Voyant que j'étais quelqu'un de sérieux, il a acquiescé et nous avons organisé son voyage.
► Comment se sont déroulés les premiers sesshins en France ?
Le premier sesshin de sept jours a eu lieu en 1986, dans un couvent de religieuses près de Montargis. Eizan nous a pris comme nous étions (lui-même n'était pas encore Rôshi). Comme il me l'a dit après, il ne se sentait pas vraiment prêt pour animer un sesshin et donner des enseignements, mais il a montré beaucoup de présence. Il s'est adapté aux habitudes européennes telles que le fait de manger à table et non en assise comme au Japon. Il a accepté aussi que l'on ne soit pas en posture de méditation pendant les enseignements, et qu'il puisse y avoir quelques échanges.
Comme tout s'est bien passé, il était prêt à revenir. Et au Japon, j'ai été accepté dans son temple à Tokyo. J'ai rencontré son épouse, sa famille avec laquelle j'ai eu de très bons contacts. Il s'est établi entre nous une bonne entente, qui a permis de poursuivre ce chemin.
Le premier sesshin à St Gervais a eu lieu en novembre 1989, alors que la maison était à peine aménagée. La seule chambre convenable a été réservée à Eizan. On l'a toujours appelée depuis"la chambre du Roshi".
Presque tous les ans il est revenu à St Gervais. Une fois même il a enchaîné deux sesshins : un de sept jours suivi d'un autre de trois jours pour ceux qui ne se sentaient pas encore prêts à vivre sept jours.
► Que peux-tu dire de ta relation avec Eizan ?
Très vite une amitié s'est établie entre nous, même si nous ne pouvions pas beaucoup échanger à cause de la langue. Au Ryutakuji nous allions nous promener ensemble, il m'emmenait parfois au restaurant après un sesshin. Par la suite j'ai été reçu chez lui, dans le temple dont il était responsable. Ce qui a permis une relation plus intime.
Cette relation s'est peu à peu approfondie. Avec lui s'établissait à un niveau profond une très bonne communion, une vraie rencontre. Encore maintenant il me dit : "Vous êtes mon meilleur ami".
Cependant j'avais besoin de poursuivre ma formation et qu'il soit mon maître. Cela a créé une certaine ambiguïté entre nous. Pendant les sesshins, il était effectivement le maître et tenait à le rester. Mais en dehors, notre relation demeurait très fraternelle. Après les sesshins nous partions avec l'interprète faire du tourisme pendant deux ou trois jours et là nous avions parfois des dialogues très forts. Une fois, alors que nous évoquions la bonne communion que nous vivions entre nous, il m'a dit : "Nous sommes un". Je lui ai répondu que c'était très bouddhiste ! L'année d'après, il m'a dit : "Nous sommes liés pour l'éternité". C'était fort, d'autant plus que les bouddhistes ne croient pas que les liens subsistent après la mort. Une autre fois il m'a dit : "Nous sommes frères".
Nous restons toujours en bonne relation, quel que soit l'éloignement géographique. Il a une très forte présence, que je ressens par-delà la distance. Mais si son prédécesseur Sochu Roshi me faisait une très grande confiance – il m'avait donné toutes les autorisations pour transmettre le zen – Eizan est beaucoup plus réservé sur ce point. Il a toujours peur que je fasse dévier le zen vers le christianisme. Il veut garder sa position de maître.
► Quelle est l'attitude d'Eizan à l'égard du christianisme ?
Il s'est peu à peu rendu compte qu'il avait des idées fausses sur le christianisme. Il faut dire qu'au départ, ayant fait des études dans une des meilleures universités, il était très ouvert à la philosophie occidentale et au christianisme. Mais, très mal instruit, il gardait toujours à l'idée que le christianisme reste dans la dualité – qui pour le bouddhisme rend tout cheminement impossible. Il me disait : "Avec vous, j'ai découvert le christianisme". Une fois, devant lui et tout un groupe de bouddhistes, j'ai parlé de la Trinité et de ce qu'elle signifie pour nous. Cela l'a beaucoup bousculé, et il a refusé qu'on revienne sur ce sujet ensuite.
Il est très travaillé surtout par la question de la relation. Il m'a demandé comment je vivais le samadhi. Je lui ai dit : "Pour nous la grande différence, c'est que nous recevons le souffle intérieur, l'Esprit". Ce concept de réceptivité n'existe pas dans la philosophie bouddhiste. Dans le bouddhisme zen, la méditation consiste principalement en un effort de volonté pour totalement s'abandonner jusqu'à s'oublier soi-même pour entrer dans le vide.
Dans ses enseignements, au début, sachant que le groupe était en majorité chrétien, il cherchait à faire le lien avec le christianisme. À chaque fois il se tournait vers moi, m'interrogeant, et ma réponse était toujours : "Je ne suis pas d'accord". C'était tout de même intéressant de voir comment quelqu'un d'extérieur percevait le christianisme.
Il assistait à l'Eucharistie le dernier jour du sesshin. C'est toujours un moment très fort, qui le touche au point qu'il a dit une fois en sortant : "L'Esprit a soufflé !"
► Comment son accompagnement va-t-il se poursuivre à partir de 2007 ?
Il ne viendra plus animer de sesshins à St Gervais. Mais je pense qu'il n'a pas du tout l'intention d'abandonner Assise et qu'il se préoccupera de se faire remplacer.
N'oublions pas celui dont le rôle est essentiel pour le bon déroulement des rencontres avec Eizan : L'INTERPRÈTE ! En effet, Eizan ne parle pas français, et à peine quelques mots d'anglais.
En sesshin, au début l'interprète fut Paul Renaud[2], prêtre des Missions Étrangères de Paris (MEP). Il vivait principalement au Japon où il était prêtre en paroisse. Lui-même participait régulièrement à des sesshins au Ryutakuji.
Ensuite Philippe Jordy[3] a assuré de nombreuses années ce service exigeant : traduire les enseignements et tous les entretiens individuels donnés par le Rôshi. Celui-ci lui fait toute confiance, non seulement pour sa connaissance du japonais, mais aussi pour celle du bouddhisme zen... ce qui est rare !
Comme le souligne Philippe, il est plus interprète que traducteur. D'ailleurs on le voit souvent demander des précisions à Eizan ou regarder le papier écrit en japonais qu'Eizan a devant lui (il prépare toujours à l'avance ses enseignements). En effet la langue japonaise ne fonctionne pas comme la langue française, beaucoup de mots sont à prendre dans leur contexte (par exemple il n'y a pas de différence entre singulier et pluriel) et les kanji (idéogrammes) ne peuvent pas être traduits littéralement, et ceux les enseignements zen exigent une interprétation propre au contexte bouddhique.
Depuis que Ryôsan vient en août animer le sesshin, sauf la première fois, c'est Yuko Murakami qui est la traductrice : elle accomplit cet office pour la satisfaction de tous.
Voix d'Assise n° 41
En août 2006, le Rôshi (maître) Eizan animait son dernier sesshin de sept jours à St Gervais. Le numéro 36 de la Voix d'Assise (novembre 2006) a été consacré à des témoignages sur ce qu'il nous a permis de vivre depuis vingt ans. Jacques y évoquait une volonté mutuelle de maintenir des liens entre Assise et le Japon, sans bien savoir comment.
À la Toussaint 2007, Jacques et cinq membres d'Assise ont été invités à vivre un sesshin au Kaisenji. Jean-Louis a relaté ce voyage dans le numéro 40 de la Voix d'Assise. Le Kaisenji, à Tôkyô, est le temple où vit Eizan en famille. [Il y est à la retraite, et ce temple est maintenant tenu par son gendre, Hosan].
À notre surprise, Eizan a évoqué la possibilité de revenir en France en 2008, si sa santé le lui permettait. Il avait appris quelques jours avant qu'il avait un cancer de la prostate...
Fin 2007, Dôkyû Roshi, responsable du monastère du Ryutaku-Ji (lieu de formation des moines zen rinzai, à 150 km de Tôkyô) est subitement décédé. Eizan a été appelé à lui succéder. Une responsabilité qu'il aurait aimé avoir quinze ans plus tôt, mais qu'il a néanmoins acceptée. Il a donc quitté le Kaisenji pour le Ryutakuji.
Dans ce nouveau lieu, et dans un contexte japonais de raréfaction des vocations de moines, un groupe peut être accueilli sans limitation de nombre. Eizan nous invite après l'été 2008. Nous commençons à nous organiser dans cette perspective. Une dizaine de membres d'Assise ayant une expérience suffisante du zazen (le sesshin de sept jours proposé est nettement plus rude qu'un sesshin à St Gervais) ont exprimé un "oui" de principe. La date retenue est du 17 au 23 octobre 2008. Philippe Jordy qui est en France pour un an accompagnerait le groupe pour traduire.
Voix d'Assise n°53, décembre 2011
Jacques ne va plus au Japon depuis 2008 mais le lien continue avec un petit groupe zen d'Assise qui y va chaque année, ou même plusieurs fois dans l'année. En octobre 2011 Eizan a proposé d'envoyer son jiki Ryôsan pour le sesshin d'août 2012 à Saint-Gervais. Voici un extrait ce que dit André, membre d'Assise en Octobre 2011 où il était au Japon, et en août 2012 à Saint-Gervais, le lieu du centre Assise.
● 26 Octobre 2011 au Japon.
Fin du sesshin au Ryutakuji. Comme à son habitude, Maître Eizan a réservé aux participants venus d'assise d'une sortie de rêve. […]
Au cours du repas, de façon assez inattendue, Maître Eizan propose d'envoyer en France, à Assise, pour conduire le sesshin d'août, son "bon" moine, Ryôsan. Celui-ci, un peu surpris, accepte aussitôt : « Eh bien oui, d'accord, je veux bien me rendre l'année prochaine en France. » Nous ne nous y attendions pas, et s'il était possible d'ajouter encore un cadeau après cette semaine qui se terminait en apothéose, il en venait un qui nous remplissait de joie.
Maître Eizan est venu en France pour conduire le grand sesshin d'août pendant plus de 20 ans. Après avoir dirigé d'autres sesshins en Allemagne et en Angleterre, il avait trouvé là un groupe de pratiquants dont il avait jugé la fidélité particulièrement forte pour ne plus les lâcher. Cependant 2006 avait été irrévocablement sa dernière venue, sa santé, de nouvelles et très lourdes responsabilités au Ryutakuji, puis la Faculté lui interdisant dorénavant de monter dans un avion, avaient mis fin à ces longs et fatigants voyages. Depuis nous étions donc chaque année une petite équipe d'Assise à nous déplacer chaque octobre jusqu'au Japon
Ryôsan est moine au Ryutakuji depuis huit ans environ. C'est une durée qui devient exceptionnelle de nos jours dans les monastères bouddhistes. La plupart des participants y vivent trois ans d'une formation assez rude, c'est le temps minimum pour pouvoir ensuite assumer la responsabilité d'un temple, succédant souvent là à leur père ou à un membre de leur famille[4]. C'est le cas de Ryôsan. Son père a la charge d'un temple, il a lui-même connu Maître Eizan au cours de sa formation. Après qu'il ait envoyé son fils Ryôsan à Hawaï pour y faire ses études et lui permettre de poser des bases d'anglais, ce fut pour Ryôsan l'étape du Ryutakuji.
Ryôsan, de par son long séjour, a pu occuper tous les postes nécessaires à la conduite d'une telle entreprise : assistant du Maître, cuisinier, intendant, responsable des finances, et bien sûr la fonction de jikijitsu[5]. Sa formation spirituelle a sans conteste gagné la confiance de son maître, pour qu'il le charge en quelque sorte de la succession de sa mission en Europe.
● Août 2012 à Saint-Gervais.
Le sesshin en France a commencé. Ryôsan est à la place qu'occupait Maître Eizan six ans plus tôt. À l'aise, il capte très vite le rituel propre à Assise. Son enseignement a été soigneusement préparé. Il nous en a fait parvenir une copie écrite quelques jours plus tôt. Il portera sur le "Hakuin zazen wasan", le chant de Hakuin[6]. C'est le sûtra qui est récité à la fin de chaque journée de méditation. Il a été écrit par Hakuin, un célèbre maître du Ryutakuji, celui notamment qui a remodelé le fameux recueil de kôan[7], très en usage dans le zen rinzaï.
Pour ce temps d'enseignement, il n'a pas été facile de trouver un traducteur. C'est finalement une jeune japonaise, Maïka, qui a accepté cette tâche difficile, dans le contexte peu banal pour elle d'un sesshin. En effet, un texte japonais est essentiellement écrit en kanji, idéogrammes chinois, qui ne peuvent pas être traduits littéralement, qui exige une interprétation, ici propre au contexte bouddhique. Avec beaucoup d'abnégation, elle y consacrera ses nuits afin d'assurer au mieux sa tâche. Quel courage !
L'après sesshin est l'occasion d'accompagner Ryôsan dans le programme de visite qu'il a souhaité […] La veille de son retour, nous lui faisons nos adieux dans un bon restaurant parisien. Nous sommes plus qu'amis : frères. Au-delà de ce que nous avons partagé, ce sel le respect profond de nos chemins, une joie muette qui remplit nos cœurs, un attachement qui nous lit et anéantit la distance, présence constante ici et maintenant dans laquelle brille la réjouissance de nous retrouver physiquement, au Ryutakuji ou à Assise. Entre deux mystiques qui, vivantes, n'en font qu'une, le lien fort établi à l'origine par l'amitié entre Jacques Breton et Maître Eizan se perpétue.
sesshin d'août 2013 : Jacques Breton, Yuko Murakami (traductrice) et Ryôsan
Depuis 2012, chaue année en fin août, Ryôsan revient animer un esshin en France. Une exception : en 2020, il ne viendra pas à cause du virus...
IV – La venue de Ryôsan et le message d'Eizan Rôshi
pour la messe célébrée à Paris après le décès de Jacques en mars 2017
Message d’Eizan Rôshi du Ryutaku-ji Monastère bouddhiste à Mishima
Lu par Ryôsan venu spécialement du Japon pour la messe célébrée pour Jacques à l'église Saint Germain des Prés de Paris le 2 mars 2017
La réception de la triste nouvelle me fait remémorer les années passées :
Depuis notre rencontre en 1981 au Ryutaku-ji, nos liens se sont tissés par le Zen en transcendant les différences de religions, de races et de frontières géographiques. Je présente mon sincère respect en honneur de tes efforts de 37 ans.
Toi et moi, nous sommes comme deux frères. Ton existence qui me rappelle le zéphyr est pour moi l’image même d’un être saint. Gravé tout au fond de mon âme, tu ne me quitteras jamais et resteras comme un pionnier dans la pratique de la foi chrétienne.
L’écriture bouddhique indique ceci : « Un être vivant finit toujours par quitter ce monde. La rencontre connaîtra tôt ou tard la séparation. »
J’offre un mot pour consacrer ton départ pour le voyage vers l’éternité : « Les oiseaux chantent sans se montrer ; les pétales de fleurs tombées, laissent le parfum recouvrir le ciel et la terre. »
Nous ne voyons plus la forme de Jacques, ni n’entendons sa voix, sa vie sur terre a pris fin, mais son travail réalisé, ses enseignements, sa manière de vivre continuent de résonner dans le ciel et la terre.
喝Katsu
(katsu, prononcé comme “kats”, est un mot de requiem)
Eizan, Moine du Temple Ryutakuji en joignant les deux mains en prière
[1] Propos recueillis le 15 octobre 2006.
[2] Paul Renaud vivait essentiellement au Japon où il était prêtre dans le diocèse de Yokoama, mais faisait des séjours en France. Il est décédé en 2013.
[3] Philippe Jordy est professeur à Hosei University à Tôkyô. Il s'est marié avec une Japonaise. Les dates des sesshins à Saint-Gervais étaient souvent fixées en fonction de lui, on profitait de ses visites à sa famille en France.
[4] Les moines bouddhistes au Japon, surtout depuis la réforme de Meiji (1868), par décret gouvernemental, sont autorisés à se marier, à posséder des biens personnels et à manger de la viande. C'est aussi à partir de ce moment-là qu'être moine devient un métier. Au Japon, avant d'assumer la charge d'un temple qui se transmet de père au fils aîné (ou à défaut au gendre), le fils doit faire un séjour dans le temple principal auquel le temple du père est rattaché, parfois c'est dans un autre temple très grand, homologué.
[5] Le jikijitsu (直日) est le moine responsable du zendô.
[6] Cf. HAKUIN ZENJI ZAZEN WASAN Le chant de Maître Hakuin à la louange de Zazen, texte japonais et traduction française
[7] Des messages du blog portent sur les kôan, en particulier le kôan MU, cf. Enseignement Eizan Rôshi