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Voies d'Assise : vers l'Unité
Voies d'Assise : vers l'Unité
  • Blog dédié à Jacques Breton (prêtre, habilité à transmettre le zen, assistant de K.G. Dürckheim, instructeur de kinomichi) et au Centre Assise qu'il a créé en le reliant à l'abbaye de St-Benoît-sur-Loire (France) et au monastère zen du Ryutakuji (Japon).
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12 mars 2018

Voyage de chrétiens (J. Breton…) dans les monastères zen au Japon en 1983 dans le cadre du Dialogue Interreligieux Monastique

C'est à l'occasion du voyage au Japon organisé en Europe par le DIM (Dialogue Interreligieux Monastique) en 1983 que Jacques Breton, prêtre du diocèse de Paris, prend contact avec le monastère zen du Ryutakuji à la suite de quoi il entretient une amitié et un lien permanent avec plusieurs rôshi (maîtres spirituels) de ce monastère. Le Centre Assise qu'il a créé reste en lien avec ce monastère zen[1].

Les ESEO (Echanges Spirituels Est-Ouest) ont été réalisés par "l’Institut pour les Etudes Zen de l’Université Hanazono" à Kyôto[2] et le DIM : en 1979 une quarantaine de moines et moniales zen japonais ont vécu trois semaines dans des monastères chrétiens d’Europe (Saint-Benoît-sur-Loire, Bellefontaine, En Calcat et Pradines, pour la France), visite couronnée par une audience du pape Jean-Paul II à Rome ; puis en 1983 des moines chrétiens sont allés vivre un mois dans des monastères zen au Japon. Ces échanges se passent alternativement en Europe et au Japon tous les quatre ans.

C'est ici l'occasion de souligner que les termes "moine" et "moniale" avec leur signification occidentale ne sont pas bons pour désigner les biku et bikuni zen[3]. On emploie ces mots faute de mieux.

 Plan de ce message :

I – À propos du voyage de 1983, les contextes historiques concernant J. Breton et le DIM
II – La rencontre de J. Breton avec le bouddhisme zen (Extrait de son 2e livre).
III – Autres échos du voyage au Japon de 1983 : 1) sur l'organisation ; 2) Interview de B. Rérolle

  • La première photo de groupe mise sur le blog est un cadeau de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire.
  • La photo reproduisant 6 photos de la revue japonaise relatant le voyage au Japon est une double page de la Voix d'Assise n° 51.

En complément de ce message on pourra lire les deux messages suivants :

 Pour lire, télécharger, imprimer, c'est ici en fichier pdf : voyage_intermonastique_au_Japon_en_1983.

 

Voyage de Jacques Breton… au Japon en 1983

dans le cadre du DIM (Dialogue Interreligieux Monastique)

 

 

I – Les contextes historiques concernant J. Breton et le DIM

 

1) Historique côté Jacques Breton.

Pourquoi Jacques Breton qui n'est pas moine peut-il participer au DIM ?

Le zen, il le découvre chez les dominicains de l'Arbresles (France) lors de la session "Sagesse du corps, prière chrétienne" animée par le Père Albert-Marie Besnard en 1972. Ensuite il chemine auprès de K. Graf Dürckheim chez qui il pratique la méditation zen, et vit son 1er sesshin de 7 jours animé par un rôshi japonais. Parallèlement c'est dans ces années-là que les bénédictins et cisterciens sont amenés à organiser le DIM (Dialogue Interreligieux Monastique) en lien avec le Vatican  (Cf. le I 2°). De 1972 à 1976 J. Breton vit en ermite non loin de l'abbaye bénédictine de Saint-Benoît-sur-Loire : il participe régulièrement à la vie de la communauté et initie les moines à l'assise zen, aux exercices de kinomichi et aux thérapies de Dürckheim. Il restera attaché à l'abbaye jusqu'à sa mort en 2017 puisqu'il est enterré dans l'enceinte de l'abbaye. L'abbaye est acteur de la rencontre avec des moines bouddhistes zen du Japon dans le cadre du DIM. Cela permet à Jacques Breton, en 1983, avec l'accord de sa hiérarchie,  d'être assimilé aux moines et de participer au voyage au Japon organisé par le DIM, voyage auquel participe aussi Laurent Knaff moine de l'abbaye.

 

2) Historique côté Vatican[4].

Henri Le Saux[5], Thomas Merton[6] et bien d'autres avaient pressenti l'importance de la rencontre, au niveau de l'expérience spirituelle, entre moines et moniales de différentes traditions. Le secrétariat de l'AIM (alors Aide à l'Implantation Monastique) est mis sur pied en 1960[7]. Pour la première fois, en 1968 à Bangkok[8] puis en 1973 à Bangalore, des moines d'Asie et des moines chrétiens ouvrent un dialogue dans lequel « le monachisme apparaît comme un pont entre les religions[9] ». Cette rencontre a montré comment les échanges d'expériences contemplatives peuvent jouer un rôle dans la théologie du dialogue, et comment le partage de l'expérience spirituelle peut enrichir d'autres types de dialogue.

Deux commissions sont créées en 1978 par l'AIM (alors Aide à l'Implantation Monastique, aujourd'hui, Alliance Inter Monastères) pour soutenir le dialogue des moines vivant en pays de mission, et engager les moines occidentaux à la rencontre des monachismes non-chrétiens au niveau de l'expérience de la vie monastique. C'est ainsi que furent créés le DIM pour l'Europe, et le NABEWD pour l'Amérique du Nord, qui fusionnèrent par la suite pour donner naissance au DIM-MID (Dialogue Interreligieux Monastique – Monastic Interfaith Dialogue)[10].

À partir de 1979, ces organismes multiplient les contacts entre monastères chrétiens d'Occident et ceux d'Asie, hindous et bouddhistes. En 1979, à l'initiative de  Mumon Yamada, une quarantaine de bouddhistes participent à la vie monastique de quelques monastères chrétiens en Europe, ils seront reçus par le pape Jean-Paul II à Rome.

En 1983, l'expérience se fait en sens inverse, C'est dans ce cadre que Jacques Breton participe au premier voyage que des moines européens font dans des monastères zen japonais. Le groupe est composé de 15 hommes et 2 femmes. S'y trouvent aussi Bernard Rérolle (Père mariste), Benoît Billot et Laurent Knaff (bénédictins). L'échange dure un mois. J. Breton décide de le prolonger de deux mois au sein du monastère du Ryutakuji.

 

Sogenji 16 octobre 1983

 

Jean-Paul II (1920-2005) élu pape en 1978 est celui qui permit au dialogue interreligieux de faire un bond en avant. En particulier il invita à Assise le 26 octobre 1986 les responsables de toutes les religions du monde à un rassemblement spirituel en faveur de la paix. Et ce n'est pas pour rien que le Centre créé par Jacques Breton s'appelle "Assise".

 

Japon intermonastique, participants

 

II – La rencontre de J. Breton avec le bouddhisme zen

Extrait de L'Itinéraire singulier d'un prêtre catholique[11]

 

L'itinéraire singulier, Jacques BretonLors de mon séjour à Rütte chez K. Graf Dürckheim[12], j'ai vécu une première approche du bouddhisme. Dans ce centre, le matin et en fin d'après-midi, nous pratiquions le zazen[13] de façon régulière ; sans doute n'avait-il rien de bouddhique. Il se présentait comme un exercice de méditation pour nous aider à nous intérioriser.

Mais, à la fin de mon séjour, K. Graf Dürckheim avait invité un rôshi (maître spirituel zen) pour animer un sesshin, ce long temps de méditation s'étendant sur sept jours. C'était la première fois que je vivais une telle expérience : sept à huit heures de méditation par jour. Mon corps n'était pas suffisamment préparé à une telle épreuve, et j'en ai beaucoup souffert physiquement sans en retirer de véritables bienfaits. De ce fait, j'en garde un mauvais souvenir.

Cependant, ma rencontre avec ce rôshi m'a beaucoup marqué. Il ne donnait pas d'enseignement mais nous pouvions le rencontrer.

La première fois, il m'a initié au "Mu", ce terme intraduisible qui est au cœur de la doctrine zen et que l'on traduit de façon incorrecte par "rien" ou "vide"[14].

La deuxième fois, je lui ai demandé comment devenir instrument d'amour. Ma question était assez provocante. Les deux termes étaient difficiles à traduire en japonais, d'autant qu'il fallait deux interprètes – français/allemand et allemand/japonais – pour exprimer ma pensée. La réponse fut aussi difficile, et je n'ai plus le souvenir de ce qu'il m'a dit. Mais, sortant de cette rencontre, j'ai été saisi par un dynamisme d'amour véritable ; j'aurais donné ma vie, tellement ce qu'il m'avait transmis envahissait tout mon être. J'étais prêt à tout sacrifier pour me rendre disponible à ce qui se présentait à moi. Était-ce l'esprit d'amour ? Était-ce un sentiment naturel ? Peu importe, il est bon de juger l'arbre à ses fruits. Comment ce rôshi aurait-il pu me communiquer une réalité qu'il ne vivait pas lui-même ? Pour ma part, c'était une véritable expérience spirituelle car elle dépassait le sentiment, l'affectivité, et m'ouvrait à une dimension d'amour qui allait bien au-delà de mon corps.

Cette expérience remet en cause l'idée que je me faisais du bouddhisme. Jusqu'alors, je pratiquais le zen comme un simple exercice de concentration ou d'intériorisation. Là je prenais conscience que cette pratique était liée à une tradition religieuse qui portait aussi en elle des valeurs spirituelles. Élevé dans une conception très exclusive à l'égard des autres religions, je découvrais que, loin d'être satanique comme on me l'avait enseigné, le bouddhisme pouvait transmettre des données spirituelles authentiques. Bien entendu, cette confrontation ne s'est pas faite sans combat, sans perplexité, sans angoisse. Je croyais incontournable cette formule « Hors de l'Église, point de salut ». Ma foi en Jésus-Christ, unique médiateur entre Dieu et les hommes, pouvait-elle accepter qu'en dehors de l'Église certaines personnes et même certaines communautés religieuses puissent atteindre un haut degré de spiritualité ? Sans doute cette rencontre a-t-elle eu lieu après le concile Vatican II qui nous a ouvert les portes[15], mais son enseignement n'était pas encore passé au niveau des communautés paroissiales. Heureusement, je découvris le livre d'Henri Le Saux, Sagesse hindoue, mystique chrétienne[16]. Ce fut pour moi une révélation : on pouvait donc être chrétien et s'ouvrir à une autre tradition.

 

Aussi, peu à peu, je m'initiai au bouddhisme zen, surtout à travers des lectures, particulièrement les livres du père Lassalle. Puis, un événement décisif survint dans ma vie. Je fus invité, en octobre 1983, à participer à l'échange spirituel organisé par le Vatican entre moines bouddhistes et moines chrétiens. Il avait lieu au Japon dans les meilleures conditions. Son contenu a été longuement relaté par le père Benoît Billot dans le livre Voyage dans les monastères zen[17].

Certes, je n'étais pas moine mais je fus accepté en tant qu'ermite pratiquant le zen. Cet échange ne durait qu'un mois, et je trouvais que c'était bien court pour entrer réellement dans la vie bouddhiste. Aussi j'ai décidé de rester au Japon deux mois de plus.

M'étant renseigné, j'appris que le meilleur monastère où je pouvais demeurer, était celui du Ryutakuji, monastère fondé par Hakuin à Mishima, où se sont succédés de très bons rôshis.

Mon séjour, bien que très éprouvant, m'a beaucoup marqué. J'ai pu mieux y découvrir la tradition bouddhiste zen. Je me suis toujours senti très à l'aise parmi les moines qui sont devenus pour moi des frères. À aucun moment je n'ai été en contradiction avec ma foi. J'ai eu l'autorisation de célébrer, chaque jour, l'eucharistie dans un petit temple qui m'était destiné. Et un lien très fort s'est établi avec Sochu Rôshi, le responsable du monastère. C'était un homme très rude mais avec un cœur immense. Il vivait une réelle présence intérieure qui me donnait envie de prier auprès de lui. Entre nous deux, une amitié s'est construite. Dans ce même monastère, j'ai fait aussi la connaissance d'Eizan Rôshi qui reste pour moi, aujourd'hui, un vrai maître spirituel. Sortant de l'une des meilleures universités du Japon avec toute une culture philosophique et littéraire, il avait été formé par deux excellents rôshis dans ce monastère : Sôen Rôshi et Sochu Rôshi dont je viens de parler. À cause de cela, il fut pressenti pour devenir recteur de l'université bouddhique de Kyôto. Mais il préféra demeurer à Tôkyô où, responsable de temple, il pouvait avoir de nombreux contacts avec des universitaires. Avec lui, j'allais aussi établir une relation très profonde. Il est actuellement responsable du monastère du Ryutakuji[18].

J'ai découvert en ces rôshis des hommes très spirituels, vivant une présence de tout instant, très à l'écoute du disciple que j'étais, très libérés d'eux-mêmes, remplis de paix intérieure. Je décidai de me mettre à leur école, sans arrière-pensée. Je puis affirmer que j'ai vécu des temps très forts de purification, de désert, de mort à moi-même, au cours desquels je me sentais habité par une force, une énergie et même une certaine présence non définissables sur lesquelles je pouvais prendre appui. Sans doute étais-je encore loin du vide bouddhique mais, peu à peu, je me suis ouvert au silence intérieur. Cela m'a encouragé à aller plus loin dans cet approfondissement. Aussi, tous les ans, je retournai dans ce monastère pour y passer un mois ou deux.

 

La vie dans un monastère bouddhiste zen qui garde un caractère très moyenâgeux ressemble peu à celle que j'ai pu vivre au Carmel ou dans l'abbaye bénédictine de Saint-Benoît-sur-Loire. Malgré toutes les transformations modernes de la société japonaise, les moines ont peu changé leur mode de vie, pas de lit, pas de chaise… Seule l'électricité a été introduite, le chauffage n'existe pas et le froid se fait rudement sentir. La température peut descendre jusqu'à – 8 ° C ; à cause de l'humidité ambiante toutes les fenêtres restent grandes ouvertes et parfois un vent glacial qui descend de la montagne toute proche nous saisit alors que nous sommes en méditation sans bouger.

Durant les sesshins qui durent sept jours, le lever se fait à trois heures trente et le coucher à vingt et une heure quinze. Le temps de méditation est de dix heures par jour, sans compter le zazen de nuit, et certaines méditations peuvent durer quatre heures sans interruption. La nourriture est très sobre, sans viande, sans poisson ni produits animaux. Tous les jours, le monastère est entièrement nettoyé et il reste peu de place pour le temps libre. De plus, les différentes activités sont toutes vécues en position de lotus : la récitation des sûtras, l'enseignement, les repas. Je n'ai jamais autant souffert du froid et du manque de sommeil. Par contre, le zazen développe une telle énergie que, malgré l'état de fatigue, il est possible de rester vaillant. […]

Je puis affirmer que la méditation zen m'a ouvert à la vraie prière en favorisant le recueillement. Tout l'effort d'attention, de lâcher prise, d'abandon me fait entrer dans un vrai silence en me libérant des distractions provenant du mental ou de l'émotionnel. J'ai pu expérimenter que ce silence n'est pas seulement absence de bruit, il me met aussi en présence d'une réalité qui me remplit de paix. Là, le temps ne compte plus, l'espace n'est plus enfermement, seul le souffle me relie au réel. Ainsi, je puis être à l'écoute du monde extérieur sans être troublé par des parasites intérieurs. Dans le silence, j'accueille l'autre dans sa globalité, jusqu'au cœur de lui-même sans aucun jugement. Très souvent, écouter l'autre demande une réponse qui, grâce au silence, n'est plus le fruit du mental ni de l'affectivité. Au contraire, jaillissant du fond de nous-mêmes, elle est porteuse de lumière et de sagesse.

Dans le silence, je me suis toujours senti très solidaire de toute l'humanité à laquelle j'appartiens.

 

III – Autres échos du voyage au Japon de 1983

 

1) Échos de l'organisation et de la vie dans les monastères zen.

Une grande partie des informations mises ici vient du document "Contemplation et dialogue"[19] de Katrin Åmell une sœur dominicaine de Suède.

Les ESEO (Echanges Spirituels Est-Ouest) ont eu lieu tous les 4 ans. Le premier a lieu en Europe en 1979. Le deuxièmea lieu du 5 octobre au 5 novembre 1983 au Japon. 17 moines et moniales européens y participent. Il y a au moins quatre personnes pour la France : Benoît Billot (bénédictin), Bernard Rérolle (Père mariste) ; Laurent Knaff (bénédictin de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire) ; Jacques Breton. Et il y a des moines de Grande Bretagne, des Pays-Bas, d'Allemagne, de Belgique…[20] La majorité des participants sont bénédictins, Jacques Breton est le seul non-moine.

Dans les organisateurs on peut citer pour le Japon : Hanazano Institute for Zen Studies ; Urasenke Tea Center ; les sièges des écoles Sôtô, Rinzai, Obaku ; quelques prêtres catholiques vivant au Japon ; et pour l'Europe : DIM ; AIM ; le Secrétariat pour les non-chrétiens, Rome.

Les monastères d'accueils : Sogenji près d'Okayama ; Tenryuji et Tofukuji, à Kyôto ; Shofukuji et Kaiseji, près de Kobe ; Ryutakuji près de Mishima ; Aichi Semmon Nisodo, à Nagaoya ; Eiheiji, nord-est de Kyôto.

On peut se demander pourquoi le DIM dont la structure repose sur les bénédictins s'est engagé avec des monastères zen et non pas avec d'autres formes du bouddhisme au Japon. Parmi les secteurs d'explication, on peut nommer les suivants :

1/ Déjà avant, il existait des contacts entre le zen au Japon et des prêtres catholiques japonais ou européens : Kadowaki Kakichi, Okumura Ichiro, Oshida Shigeto, Hugo M. Enomiya-Lassalle, William Johnston, Jan Van Bragt, Pierre-François de Béthune, Paul Renaud[21] etc.

2/ Dans le Mahâyânâ bouddhiste, le zen a gardé une structure monastique compréhensible pour les bénédictins occidentaux. La vie monastique zen – de l'école Sôtô surtout – est très ritualisée, et la vie liturgique dans les monastères bénédictins tient une place considérable. Dans les deux traditions les rites sont donc un facteur de rapprochement

3/ Les deux traditions monastiques ont des racines qui datent à peu près de la même époque. Bodhidharma, patriarche du monachisme zen, est né vers 475. Il était donc contemporain de Saint-Benoît de Nurcie (environ 480-547). Le rôle des deux fondateurs pour le développement des de spiritualité monastique a d'ailleurs été comparé.

4/ La méditation sans objet, l'unité entre le corps et l'esprit sont dans la tradition zen des facteurs que les bénédictins ont voulu connaître davantage.

5/ Les moines et moniales zen de leur côté ont voulu apprendre de leurs collègues chrétiens occidentaux l'adaptation, dans les monastères, à la civilisation moderne et au monde technique.

 

Quelques éléments concernant le séjour dans l'autre pays.

L'élément le plus important d'un échange est le séjour dans un monastère appartenant à l'autre religion. Le grand groupe se divise en petits groupes de deux ou trois personnes qui se rendent dans les monastères d'accueil. Les participants y passent deux ou trois semaines, partageant intégralement la vie quotidienne du monastère.

Ils participent donc aux cérémonies liturgiques (office et messe, en Europe ; récitation de sûtra, au Japon), au zazen (au Japon), au travail (nettoyage, vaisselle etc.), Ils apprennent à manger selon les coutumes locales et ils écoutent comme les autres moines et moniales les lectures, conférences, exhortations etc. On évite seulement les actions de caractère nettement syncrétiste : par exemple les bouddhistes assistent mais ne participent pas à l'eucharistie.

À l'arrivée sont prévus quelques jours consacrés à l'orientation et l'adaptation : il y a des conférences d'introduction aux traditions et coutumes religieuses de l'autre. Dans tous les échanges il y a des visites. Par exemple au Japon tous les participants visitent les lieux prestigieux du bouddhisme zen comme Eiheiji, le temple principal de l'école Sôtô. En Europe on visite Rome ou Assise ou d'anciennes abbayes. Il y a aussi des visites officielles car les Échanges sont partiellement organisés par des institutions et des représentants officiels de chaque religion. En particulier les Japonais ont été reçus en audience privée chez le pape à Rome. Au Japon les Européens ont visité l'université Hanazano et l'Institute for Zen studies de l'école Rinzai à Kyôto, ils ont été reçus à la cathédrale de Tôkyô par l'archevêque catholique.

Un temps fort du voyage dans les monastères zen est celui du sesshin (voir plus loin). Enfin le séjour un symposium a lieu à Kyôto.

Le fait que certaines personnes parmi les organisateurs et participants remplissent ou ont rempli aussi une responsabilité officielle dans leur institution respective facilite les manifestations. Tel a été le cas de Hozumi (Gensho) rôshi, chef du département de la science des religions de l'université Hanazano ; Hirata (Seiko) rôshi, président de Institute for Zen studies, supérieur du temple Tenryu à Kyôto ; Pierre-François de Béthune, secrétaire général du DIM, consulteur pour le CDPI (Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux), prieur du monastère St André de Clerlande à Ottignies (Belgique) ; Michaël L. Fitzgerald, père blanc, évêque titulaire, secrétaire général puis président du CDPI.

 

Quelques éléments concernant le séjour dans les monastères zen.

Notons d'abord qu'il n'y a pas de chaises dans les monastères zen : on est assis en lotus pendant le zazen et sur les talons une bonne partie de la journée. De plus il n'y a pas de chambre individuelle : tous dorment dans le zendô, la salle du zazen, sauf exception[22].

 

Le sesshin où l'on pratique le zazen intensivement pendant une durée de trois à sept jours en silence est un moment fort de l'échange. Littéralement le mot sesshin signifie « recueillir ou régler l'esprit ». Dans ce contexte cela se fait principalement par la pratique intensive du zazen. L'organisation d'un sesshin peut varier légèrement selon les différentes écoles du zen.

voyage dans les monastères zen, Benoît BillotVoici par exemple le programme du sesshin au Sogenji (école Sôtô, près de d'Okayama) en 1983[23] décrit par Benoît Billot dans son livre Voyage dans les monastères zen :

4 h        : Lever
4 h 30   : Office du matin (récitation des sûtra)
5 h 30   : service du thé
6h         : Petit déjeuner avec la soupe de riz
6 h 30   : Zazen et kinhin (marche)[24]
9 h        : Samu (travail manuel)
11 h 30 : Déjeuner
13 h      : Conférence
14 h 30 : Eucharistie (pour les chrétiens)
16 h      : Office du soir (récitation des sûtra)
17 h      : Souper
18 h      : Zazen et kinhin
20 h 45 : Récitation du sûtra du soir
20 h 55 : Coucher

 

Voici ce que dit Hozumi Rôshi[25] à qui on posait la question de savoir pourquoi il avait été choisi pour animer cette sesshin au Japon :« Cela a été une surprise pour moi : 27 moines et religieuses venant d'Occident, dont le mariste Bernard Rérolle, le bénédictin Benoît Billot et Jacques Breton, le père fondateur du centre Assise, ont passé un mois dans divers monastères au Japon. Il y a eu un sesshin de cinq jours à Okayama. Et j'ai été nommé pour guider la pratique des participants, alors que je ne disposais pas de compétences particulières pour le dialogue interreligieux. Cela a été une expérience formidable. Le groupe des 27 était associé à des novices bouddhistes, que l'on appelle « les nuages et l'eau », c'est-à-dire des jeunes qui sont censés avoir la malléabilité des nuages et de l'eau. Ce qui sans doute était moins le cas de la délégation européenne. »

Benoît Billot, dans son livre (p. 78), décrit la réaction qu'il a eue lors de la triple prosternation (sanpai[26]) devant le bodhisattva Monju : « Soudain j'ai eu l'intuition que Bouddha est un très grand saint, ainsi que Monju. Jusqu'ici, je n'avais pensé à eux qu'à la troisième personne : ils ont fait ceci, ils ont dit cela. Mais maintenant, pourquoi ne leur parlerais-je pas à la seconde personne ? Pourquoi ne leur dirais-je pas "tu" ? Pourquoi ne deviendraient-ils pas pour moi des interlocuteurs, comme j'en ai tant d'autres ? Pourquoi ne prendraient-ils pas place dans ma prière ? Je leur ai donc ouvert la porte de ma vie, la porte de ma foi. Et, en un instant, alors que nous nous redressions sur une indication de Minegishi Shoten, j'ai eu la sensation que je m'élargissais, que je devenais un peu plus universel, un peu plus catholique[27]. Et une grande paix est venue. Signe que nous sommes appelés à dépasser les frontières de notre clan. »

 

Voyage intermonastique de 1983

 

2) Interview de Bernard Rérolle à propos du voyage au Japon de 1983

        par Chantal AUBRY pour le journal LA CROIX, le 13/11/1995 ( PLANETE DES RELIGIONS - La Croix)          (cf .présentation de B. Rérolle ajoutée à la fin)

« J'ai toujours fait beaucoup de yoga. J'ai aussi reçu quelques enseignements sur les Upanisads et la Baghavâd-Gita. Mais cet univers me restait lointain, je sentais qu'il ne me concernait pas vraiment. Pourvu que je respire bien et que j'étire bien mes muscles, voilà tout ce qui m'importait. Et puis un jour, je suis parti au Japon, dans le cadre d'un voyage de moines catholiques dans les monastères zen. Tout a commencé là. »

L'homme qui me parle, assis dans un fauteuil au confort strict, est un Père mariste. Nous sommes en plein 6e arrondissement de Paris, dans l'une de ces nombreuses communautés qui ne se signalent par rien de particulier, sinon, quelquefois, une façade de collège ou l'entrée discrète d'une chapelle. Ici, point de pagode, comme au bois de Vincennes, ni de dojo, comme dans le quartier de la Bastille. Tout au plus, une petite salle de méditation, que rien ne distingue du reste de la maison.

 « Je suis parti parce que j'étais à une croisée de chemins, et puis, j'étais l'un des rares à pouvoir rester assis en lotus pendant des heures ! C'était en quelque sorte le ticket d'entrée ! »

L'humour, c'est bien connu, est l'une des caractéristiques du sage zen. Bernard Rérolle se retrouva donc, venant de la Sainte-Baume, plongé sans transition dans l'univers bouddhiste.

« Nous avons d'abord passé une semaine dans le silence complet, assis par terre. C'était rude. Mais en même temps, nous étions reçus partout formidablement. Il ne s'agissait plus là de transmission de connaissances exotiques, comme ce que j'avais expérimenté auparavant. Nous étions chez eux, dans leur vie à eux. Et nous rencontrions des hommes de lumière, qui font des monastères comme nous. Et qui savent ce que c'est que se taire, manger des nourritures un peu austères et observer une règle de vie. »

Au retour, Bernard Rérolle se rend compte qu'il s'est en quelque sorte « agrégé à ce mode de vie ». Peu à peu, il se crée des relations, des amitiés. Et puis un jour, il quitte définitivement la Sainte-Baume et obtient de repartir pour un an au Japon. Cette fois, seul :

« J'ai fait plusieurs monastères, j'ai rencontré toutes sortes de gens, notamment des prêtres catholiques japonais, qui se disaient à la fois catholiques... et toujours bouddhistes ! Je suis revenu avec, en moi, une très sincère admiration et la conviction profonde que j'étais chrétien. Chrétien jusqu'à la mort, mais en me sentant complètement fraternel à l'égard des bouddhistes. »

 Présentation de Bernard Rérolle (elle n'est pas dans l'article de la CROIX) :

Bernard Rérolle (1926-2000) est prêtre mariste. Dans les années 1960 il commence la pratique du yoga[28] et l'enseigne dans les années 1970 au centre de la Sainte-Baume situé à Plan-d'Aups dans le Var, il est également professeur de philosophie. Il passe deux ans (1980-1981) auprès de Graf Dürckheim dans son centre de Rütte et c'est là qu'il découvre le zen. De 1981 à 1988 il est directeur du Centre de la Sainte Baume devenu célèbre pour son ouverture aux autres religions[29]. En 1983 il participe à l'échange avec le Japon. Il retourne seul au Japon d'avril 1988 à janvier 1989 (expérience relatée dans le livre Le Japon du silence et la contemplation du Christ). Ensuite il vit au Forum 104, rue de Vaugirard à Paris, c'est là qu'a lieu l'interview. Il y enseigne aussi le yoga, le zen[30] et la calligraphie chinoise et publie des livres ainsi que des articles[31].

Il est à l’origine (avec Renata Farah, elle-même élève de Dürckheim et enseignante de yoga) de la création de la lignée du yoga "dans l’Esprit de Dürckheim" à l’Ecole Française de Yoga.

 

 



[1] Pour le zen pratiqué au Centre Assise, voir Le programme du centre Assise en 2017-2018.

[2] Les échanges sont patronnés en même temps par les Instituts catholiques de Nanzan et de Sophia et par des partenaires bouddhistes zen des trois écoles principales du Zen : Sôtô, Rinzai, Obaku.

[3] Il y a plusieurs mots en japonais pour désigner le moine. Il peut se dire biku比丘,transcription phonétique du mot sanskrit bhikshu (bhikkhu en pâli). Il peut se dire , abréviation du terme sanga 僧伽 qui est une transcription phonétique du terme sanskrit sangha qui veut dire la communauté : le moine est un homme qui appartient à la sangha (à la communauté). Il peut se dire unsui 雲水: nuage [un 雲] et eau [sui 水]…

[4] Cette partie s'appuie sur un article paru dans La Voix d'Assise n° 51, mars 2012, et en particulier pour les nombreuses notes, sur des informations du site du DIM (http://www.dimmid.eu/)

[5] Henri Le Saux (1910-1973), pionnier du dialogue interreligieux. Cf. http://www.dimmid.eu/henri-le-saux/ où J.-G. Gelineau (moine de l’abbaye de Kergonan) montre combien la vie d’Henri le Saux est un paradoxe vivant.

[6] Thomas Merton (1915-1968) était un moine cistercien-trappiste américain du monastère de Gethsémani au Kentucky aux États-Unis. Il est décédé accidentellement lors du congrès de Bangkok. La publication de son Journal a révélé combien il avait été touché par la rencontre des religions. Jacques Scheuer, jésuite, a écrit récemment un livre sur lui : Thomas Merton : un veilleur à l'écoute de l'Orient, Lessius Eds, 2015.

[7] En réponse à l'appel lancé par l'encyclique Fidei donum de Pie XII (1957), les bénédictins et les cisterciens fondent quelques monastères dans de nouvelles Églises : on compte 15 monastères bénédictins et cisterciens dans le tiers-monde en 1900, on en compte 248 en 1980. Le secrétariat de l'AIM (alors Aide à l'Implantation Monastique) est mis sur pied en 1960 pour appuyer leurs efforts. Comme les monastères doivent faire face à plusieurs difficultés, l'AIM organise des réunions des Supérieurs en Afrique (Bouaki, 1964) et en Asie (Bangkok, 1968). Parallèlement en 1964, le pape Paul VI crée le "Secrétariat pour les non-chrétiens", renommé "Conseil Pontifical pour le Dialogue Inter-religieux" par Jean-Paul II en 1988.

[8] On peut mentionner deux personnes importantes présentes à ce congrès en 1968 : le dominicain japonais Shigeto Oshida qui a fondé la communauté de Takamori au Japon (cf. Shigeto Ohida (1922-2003) : une parole venue de l'Orient et fécondée par les traditions chrétienne et bouddhiste-zen) et Thomas Merton (cf. note 6).

[9] En 1973 le congrès de Bangalore organisé par le DIM a pour thème "l'expérience de Dieu dans toutes les religions". À la suite de ce congrès le cardinal Sergio Pignedoli, président du Secrétariat pour les non-chrétiens (cf. note 7), envoie une lettre d'encouragement précisant ceci : sans les moines nous ne pourrions pas bien nous présenter devant ces religions, comme l'hindouisme et le bouddhisme où le monachisme tient une si grande place

[10] Depuis 1994 le DIM/MID n'est plus une sous-commission de l'AIM. Il a une organisation propre, mais reste toujours en lien avec l'AIM. En tant que commission de la confédération bénédictine et avec des liens officiels avec les deux branches de l'ordre cistercien, le DIM/MID agit en liaison avec le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux du Saint-Siège et accueille la collaboration avec d'autres organisations qui encouragent le dialogue interreligieux. Et malgré le fait qu'il n'existe pas de monachisme ni dans le judaïsme ni dans l'islam, le dialogue entre moines chrétiens et leurs frères d'islam existe (il existe aussi un dialogue judéo-chrétien).

[11] L’itinéraire singulier d’un prêtre catholique. La traversée de l’obscur, p.79-83 et 102. Ce livre est en vente (version papier : 13, 78 € ; version numérique ou version liseuse 10, 99 €) sur : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=34778

[12] Jacques Breton vit en ermite de 1972 à 1976, mais en 1972 fait une session : « Avant mon ermitage, j'ai eu besoin d'une préparation pour entrer en solitude. J'ai donc participé à une session organisée par les dominicains à l'Arbresles et animée par le père Albert-Marie Besnard : « Sagesse du corps, prière chrétienne » où l'on nous a initiés au zazen... Cette session, en fait, était essentiellement consacrée à Dürckheim. Très heureux qu’on me parle enfin de ce corps que j’habitais si mal, j’y suis retourné l’année suivante, Dürckheim était présent. » J. Breton fait alors de courts séjours à Rütte en Allemagne, et en 1976-77 il passe un an dans ce Centre où sont proposées différentes thérapies initiatiques (cf. Thérapie initiatique et dessin méditatif, Marie-Aleth Lagente).

[13] Le zazen est l'assise zen (za signifie "assise"). Il s'agit d'être simplement assis, sans but ni esprit de profit. Cf. Le Fukanzazengi, texte sur la pratique du zazen, suivi de conseils d'Eizan Rôshi et d'une étude comparée de termes

[14] Prononcez "mou". Comme le dit Bernard Rérolle : « Ce mot Mu désigne le vide, le rien, le lâcher-prise. Dans l'enseignement zen, il est souvent employé seul, comme un cri, comme un encouragement, comme un mot d'ordre. Il ne s'agit pas du vide pour le vide, mais de faire place à la plénitude divine, comme le précise le père Oshida » (Le Japon du silence, note p. 167) Voir aussi : "Maître Jôshû : les kôans et le MU" Enseignement d'Eizan Rôshi en sesshin, août 2000 au Centre Assise à Saint-Gervais. Le Mu est important dans le Zen Rinzai.

[15] En particulier Nostra Ætate est la déclaration du Concile Vatican II sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes promulguée en 1965 : « À notre époque (Nostra Aetate)… l’Église examine plus attentivement quelles sont ses relations avec les religions non chrétiennes... ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre…»

[16] Henri Le Saux, Sagesse hindoue, mystique chrétienne, Bayard, collection « Religions en dialogue », 1991. Sur Henri Le Saux voir note 5.

[17] Voyage dans les monastères zen de Benoît Billot, DDB, 1987. Il a lui-même créé "La Maison de Tobie" qui est un Centre du même type que le Centre Assise (https://sites.google.com/view/lamaisondetobie ).  

[20] Je n'ai trouvé qu'une liste partielle de 13 noms dans une publication du Nanzen Institute.

[21] Pierre-François de Béthune, OSB, est un des pionniers du Dialogue. Responsable du DIMMID de 1985 à 2007, il a écrit, entre autres, L'Hospitalité sacrée entre les religions, et a fait un petit fascicule sur le Hannyah Shingyô (cf. Hannya Shingyô (sûtra du cœur de la Sagesse transcendante) en japonais et en français). Paul Renaud a été l'un des interprètes lors de sesshin au Centre Assise lorsqu'il était en visite en France. Il était prêtre en paroisse àTokyo, et allait régulièrement séjourner au Ryutakuji

[22] Bernard Rérolle raconte qu'au Ryotakuji : « mes deux compagnons européens et moi-même étions logés dans une ravissante petite maison de bois traditionnelle dans un verger de plaqueminiers couverts de kakis bien mûrs » (Le Japon du silence p. 163).

[23] Traditionnellement on fait au moins huit heures de zazen par jour pendant un sesshin. Cependant il peut arriver que la durée du zazen soit écourtée pendant les échanges inter-monastiques comme c'est le cas ici.

[24] L'assise de zazen dure 40 mn, puis on se lève pour faire le kinhin, une marche lente au rythme de la respiration, pendant 10 mn. Ensuite on reprend l'assise de zazen avec la même alternance tout le temps prescrit.

[25] Cf. http://spinescent.blogspot.fr/2017/11/hozumi-roshi-ou-les-lecons-dun-maitre.html. Hôzumi Rôshi est fondateur du Kyôto Kokusai Zendô (dôjô international de Zen de Kyôto), moine bouddhiste du temple Tôkôji (rattaché au Myôshinji, monastère principal du Zen Rinzai), et fervent partisan des échanges interreligieux.  Depuis 30 ans, le DIM d'Europe organise la venue d'Hozumi Rôshi dans différents monastères chrétiens d'Europe pour animer chaque année des sesshins en silence absolu et sans thème de réflexion, selon la tradition du Zen Rinzaï. Il anime en général un sesshin à l'abbaye trappiste de Cîteaux, session est organisée par l'association Mugen en lien avec Benoît Billot, et un sesshin aux Voies de l'Orient à Bruxelles.

[26] Le pratiquant s'incline avec les mains jointes en gassho, plie les genoux jusqu'au sol, s'incline en avant depuis la taille, pour approcher la tête du sol, coudes au sol, met les mains paumes vers le haut au niveau des oreilles, et cela se fait au son d'un claquoir. Les prosternations se font habituellement par séries de trois (on dit sampai, "trois prosternations").

[27] B. Billot utilise ici le sens du mot "catholique" qui veut dire "universel".

[28] Bernard Rérolle se référait à l'époque à l'enseignement de TKV Desikachar, 'enseignement de Madras'.

[29] L'histoire du centre de la Sainte Baume est relatée dans http://journals.openedition.org/dominicains/1584

[30] A l'initiative de Bernard Rérolle, le zazen est pratiqué au Forum 104 depuis une trentaine d'années sans discontinuer dans la crypte du Forum104. Actuellement c'est le vendredi soir (cf. http://www.forum104.org/offres/gestion/actus_753_24592-1/meditation-dans-l-esprit-du-zen.html  )

[31] B. Rérolle a écrit des livres : Le Japon du silence et la contemplation du Christ et Passage vers l'autre rive. Dynamique des Béatitudes (1993), Prier corps et âme et des articles dans la revue Française de Yoga, dans des livres collectifs dédiés à Graf Dürckheim, ainsi que "Nuage et eau" (Cf. http://www.questionde.com/la-revue/la-revue-question-de/meditation/complements-d-enquete/le-bouddhisme-nuages-et-eau )

 

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