Par Hildegard Wiedemann : Introduction à la Thérapie Initiatique ; Origine, principes et étapes du Dessin Méditatif
Le cheminement selon Graf Dürckheim est l'un des trois piliers du centre Assise à qui est dédié ce blog. Amie de Jacques Breton qui a fondé ce centre, Hildegard Wiedemann est l'une des plus anciennes intervenantes puisqu'en avril 1990 (et peut-être avant) elle co-animait avec J. Breton un week-end sur "Le mythe vivant" et qu'ensuite elle est revenue chaque année. La prochaine rencontre a pour titre La vie en couleur ; elle a lieu du vendredi 11 (19h30) au dimanche 13 octobre 2019 (17h) à St Gervais (Val d'Oise)[1].
Ce message comporte deux choses :
– d'abord une présentation rapide de H. Wiedemann suivie d'une bibliographie et d'un lien vers ses interventions ;
– ensuite un extrait d'une intervention qu'elle a faite lors d’un colloque tenu en 1985 à la Sainte Baume autour de la personne et de l’œuvre de K-G. Dürckheim, les actes du colloque ayant été publiés avec des ajouts dans un recueil (le 1er cité dans la bibliographie). La dernière partie de son intervention "Présentation d'un processus à l'aide d'exemples" ne figure pas ici et l'avant-dernière partie est incomplète. On trouvera des compléments dans un autre message du blog : Thérapie initiatique et dessin méditatif, Marie-Aleth Lagente où des exemples de travail concrets dans le cadre du dessin méditatif sont présentés.
Plusieurs notes ont été ajoutées pour préciser des termes ou expliquer ce dont il est question. Deux sous-titres ont également été ajoutés.
Qui est Hildegard Wiedemann[2] ?
Née en 1951 Hildegard Wiedemann devient professeur en musique et pédagogie. De 1975 à 1995 elle vit à Todmoos-Rütte : elle apprend la thérapie initiatique chez Graf Dürckheim et Maria Hippius ; à partir de 1977, elle travaille en tant que collaboratrice au Centre de formation et de rencontres en psychologie existentielle et thérapie initiatique de Todmoos-Rütte, et de 1985 à 1995 également en tant que mentor et formatrice. Les méthodes qu'elle utilise sont le dessin dirigé, la peinture à doigts et IMMA (Initiatische Märchen und Mythenarbeit) c'est-à-dire le travail initiatique à l'aide des contes et des mythes qu'elle développe durant toutes ces années. Elle prend part à des formations et formations continues en Leibthérapie personnelle (thérapie psychocorporelle), en danse en cercle, en hypno-thérapie, en constellation familiale(DGfS[3]) et en travail systémique.
À partir de 1995 elle vit en Bavière où elle travaille pendant quelques années en tant que thérapeute dans une clinique psychosomatique de médecine holistique. Depuis, elle se voue entièrement au travail dans son propre cabinet de thérapie initiatique et de travail initiatique avec les contes et les mythes[4]. En 2008, elle fonde l'Institut de travail initiatique avec les contes et les mythes pour le développement de la personne (Institut für Initiatische Märchen und Mythenarbeit zur Persönlichkeitsbildung[5]).
Elle donne des conférences et anime des séminaires et groupes de formation en Allemagne, en Suisse et en France
Bibliographie[6] (2 articles et 4 livres dont 3 sont en vente à Todmoos-Rütte) :
- "Le dessin dirigé dans la psychothérapie initiatique", dans Karlfried Graf Durckheim : textes et témoignages inédits[7], Questions de n° 81, Albin Michel 1990 (réédité aux éditions du Relié en 2012)
- "Die Initiatische Märchenarbeit verbunden mit der Methode des Stellens von Systemen", in: Praxis der Systemaufstellungen, 2013, Bonusartikel
- Das Geführte Zeichnen, Teil 1, Die Liebe in ihrem körperlichen Aspekt, Todtmoos-Rütte, 2011
- Das Geführte Zeichnen, Teil 2, Die Liebe in ihrem spirituellen aspekt, Todtmoos-Rütte, 2013
- Le dessin dirigé, L’amour dans son aspect spirituel, traduction Claire Graf, Todtmoos-Rütte, 2013
- Mutig den eigenen Weg gehen, Initiatische Märchenarbeit mit tiefenpsychologischen und systemischen Arbeitsweisen, Ed. Johanna Nordländer Verlag, 2015
Liste de ses séminaires et formations : http://maerchenmythen.de/seminare-fr.html
Introduction à la Thérapie Initiatique ;
Origine, principes et étapes du Dessin Méditatif
Par Hildegard Wiedemann
Le Roi du Tonnerre chez les Moki – tribu d'indiens d'Amérique – créa un lieu saint. Il s'agissait d'un grand tronc d'arbre creux placé au centre du village. Lui-même y choisit son habitat, et comme le monde menaçait de se figer, il remit celui-ci constamment en mouvement – par des vibrations.
Quand le vent souffla par-dessus le tronc d'arbre creux, devenu une grande grotte de résonance, les vibrations furent audibles dans tout le village et les habitants se trouvèrent remplis de "la présence de Dieu".
Peu à peu se développa en eux un organe de perception intérieure, de telle sorte qu'ils sentaient les vibrations, même quand elles étaient inaudibles. Ils se laissèrent mouvoir par elles. Leur travail devint un témoignage de l'expérience du Divin.
Les images de ce Mythe précisent un désir fondamental tant du côté humain que du côté divin.
Le divin recherche l'humain et le remplit. L'homme développe sa faculté de perception du divin et sa capacité de rendre témoignage du don reçu. Dans sa vie quotidienne, le son original se fait entendre.
Le but de la thérapie initiatique est similaire à celle de ce Mythe. Cette thérapie a été développée par Maria Hippius et Karlfried Graf Dürckheim depuis 1951, à Todmoos-Rütte (Allemagne).
Initiare signifie : "ouvrir la porte sur ce qui est gardé secret" (Graf Dürckheim). L'homme qui fait l'expérience de l'ouverture de cette porte, expérimente une initiation. Il entre dans un lieu qui lui était fermé jusque-là. Il trouve en lui-même accès à une dimension de profondeur de son être, de son centre, de sa "vibration du divin". (Cf. le Mythe cité plus haut).
Cette expérience ébranle l'homme quant à la vie qui était la sienne jusque-là. Il ressent qu'il doit accorder de la place à cet élément nouveau afin que celui-ci puisse s'épanouir.
Maintenant commence le processus d'individuation. Ceci signifie : « L'homme est prêt à se laisser interpeller et différencier par "l'Être essentiel"[8] jusqu'à ce qu'il trouve une fonction à exercer qui est en accord avec son processus de conscientisation » (Maria Hippius).
Ceci est donc un processus d'humanisation. Chacun se prend au sérieux en tant que "porteur de la vie" qu'il est (C. G. Jung). C'est la manière de se comporter dans le monde qui change. Ainsi le monde autour de lui peut changer aussi.
L'expérience d'un moment initiatique est un cadeau et aussi une exigence. Cette exigence nous demande une réponse personnelle à cette expérience ; elle nous demande de chercher de quelle manière cette "expérience de ce qui est tenu au secret" peut résonner dans la vie quotidienne.
C'est en ce sens que la Thérapie Initiatique ressemble à un tissu fait d'initiation et d'individuation[9].
On utilise en général le mot "thérapie" dans le contexte de guérison de quelque chose qui est malade. La thérapie initiatique est au contraire un moyen d'accompagnement sur le chemin, le chemin de quelqu'un qui est à la recherche de la guérison de son âme. La thérapie initiatique s'adresse à l'homme dans sa totalité, à l'homme qu'il aimerait DEVENIR dans ses profondeurs les plus secrètes.
DESSIN MÉDITATIF (OU DESSIN DIRIGÉ)
Le dessin dirigé – appelé aussi dessin méditatif – est une manière particulière de cette thérapie dite "créative" au sein d'un processus thérapeutique dans son ensemble ; celle-ci a été fondée par Maria Hippius. Elle trouve sa correspondance dans le tronc d'arbre sacré des Moki. Si la "présence de Dieu" pouvait s'expérimenter à travers lui, elle peut aussi s'expérimenter à travers l'expression graphique des formes originelles de l'ÊTRE[10].
Maria Hippius, né en 1909, a soutenu sa thèse en 1936 chez J. Rudert à Leipzig sur le thème "Expression graphique des sensations". La "dimension de profondeur" dans le vécu" devenait très évidente grâce à ce travail : « Une expérience véritablement profonde montre non seulement le caractère de l'ÊTRE au-delà des contraires, mais aussi la possibilité d'une rencontre avec sa propre profondeur dans l'ÊTRE. » Plus tard Maria Hippius a entrepris une analyse didactique chez G. R. Heyer, disciple de C. G. Jung.
Se servant comme arrière-plan de la psychologie dans son ensemble et de la Gestalt, mais aussi de la psychologie des profondeurs de Jung et d'Erich Neumann, Maria Hippius développa la méthode du dessin méditatif. Le point de départ fut le travail graphologique qu'elle faisait à Todmoos-Rütte depuis décembre 1945. Le travail graphologique se transformait peu à peu en thérapie. Elle demandait à ses clients de faire des exercices d'écriture afin de les stimuler dans leur expression individuelle. Ces exercices d'écriture devinrent peu à peu des exercices de dessin, pendant lesquels les formes originelles de l'écriture étaient expérimentées.
À l'aide de tous ces exercices l'écriture subissait des modifications, ainsi que toute la personne. Conséquence logique, car l'écriture reflète l'être d'une personne. Si l'expression de l'écriture change, la personne aussi change et vice-versa.
● Les formes dans le dessin dirigé.
L'écriture prend son origine dans le fait que "le grand cercle", le commencement de toutes choses, a été d'abord percé et ensuite divisé et réparti en segments et coins. Cette écriture originelle porte aussi le nom "d'écriture à caractères cunéiformes". Tout le trésor des formules d'écriture et de la Vie est contenu en elle.
Quelques-unes des lettres latines montrent clairement le processus de cette division du cercle : D – B – P. D'autres lettres sont uniquement formées au départ du principe féminin, donc rondes, ce sont des éléments circulaires tels que : O – Q – C. D'autres encore témoignent du principe masculin, de type droit : T – E – X – V.
À ces deux principes fondamentaux de l'écriture correspondent deux comportements fondamentaux de l'homme :
- Ligne droite : l'expression ou le geste de type masculin, actif (pousser, enfoncer, pénétrer, etc.)
- Ligne ronde : le geste de type féminin dans le sens d'un "être réceptif".
Ces deux principes agissent en chaque être humain, peu importe leur appartenance sexuée.
À partir de ceux-ci existent une douzaine de dérivés, c'est-à-dire environ 12 formules archétypales de l'être. Elles s'expérimentent tantôt comme positives, tantôt comme négatives, selon la phase d'évolution de l'expérimentateur.
À la catégorie des formes féminines appartiennent : le rond ou le cercle, la coupe, l'arcade, la vague, la lemniscate, la spirale.
Le rond, le CERCLE, par exemple, peut représenter le commencement, l'origine, quand tous les contraires étaient encore unis dans un état paradisiaque. Il peut cependant représenter également un "tourner en rond", un genre de "cercle vicieux" qui fait peur et que souligne le désir qu'éclate ce cercle. […]
La COUPE représente la moitié inférieure du cercle. Elle se fait dans un geste ouvert et correspond à une attitude virginale et réceptive. Dans notre corps, nous la ressentons le plus fort dans le bassin.
L'ARCADE, la partie supérieure du cercle, ouvre à l'expérience de ce qui est fermé, caché, ou de garder un secret (une montagne), mais ceci peut signifier également une fermeture envers ce qui est élevé sur un plan spirituel par exemple, un état de non-transparence.
Dans la VAGUE s'unissent la coupe et l'arcade. Une sensation d'équilibre peut en être le résultat. On ressent ici souvent le flux de la vie avec ses hauts et ses bas.
La LEMNISCATE réunit des contraires, par exemple la gauche et la droite, le haut et le bas. Dans leur point de croisement se trouve toujours l'homme qui se sent tendu et tiraillé entre ces forces contraires.
La SPIRALE représente le signe le plus clair d'une évolution en cours. Le cercle est ouvert et l'évolution vers le dedans commence, l'évolution vers son propre centre. Ou alors c'est le contraire : au départ de la force centrale commence l'évolution vers l'extérieur, vers le monde, toujours en contact avec cette force "centrée".
Parmi les formes structurantes masculines, on peut compter : la verticale, l'horizontale, la croix, le point, le triangle, le carré comme figures géométriques.
La VERTICALE se distingue par son côté direct. Elle a un effet très différent selon la direction qu'elle prend. Si elle s'éloigne lentement du dessinateur, ceci peut être vécu comme une croissance ou comme quelque chose qui s'érige. Si la verticale vient d'en haut, en se dirigeant lentement vers le dessinateur, celui-ci peut vivre cela comme une agression dans un sens négatif, et comme "être atteint" dans un sens positif. De même, la rapidité avec laquelle les traits sont couchés sur le papier – lents ou plutôt rapides – peut avoir des effets différents.
L'HORIZONTALE, à travers la feuille de papier, peut signifier une séparation du ciel d'avec la terre, mais peut aussi trouver sa correspondance dans le corps entre la partie inférieure et la partie supérieure. Une horizontale qui se dessine dans le bas de la feuille indique souvent une expérience concernant le sol et les pieds.
La CROIX superpose l'horizontale et la verticale. Il en résulte un point de croisement, qui se retrouve souvent au niveau du corps à la hauteur du cœur. L'homme peut ainsi avoir la sensation d'un redressement dans les quatre points cardinaux.
Le POINT représente souvent la concentration de l'homme sur un point unique. Tout son être conflue en lui-même. Si le dessinateur pose simplement un seul point sur le papier, il fait ainsi référence à sa place dans l'espace absolu.
La pointe du TRIANGLE indique une direction. Si elle pointe vers le haut, elle se dirige vers le ciel ; si elle pointe vers le bas, elle se dirige vers la terre ou vers le dessinateur lui-même. On arrive ici souvent à une sorte de combinaison de deux triangles ayant la forme d'une étoile à six branches ou d'un losange. Le losange entoure l'homme dans sa double origine ; elle mène depuis la profondeur de la terre à l'horizontale, la surface de la terre, et de là jusque dans le ciel. Souvent le dessinateur pose un point au milieu de ce losange.
Le CARRÉ est l'une des différentes figures géométriques. On le ressent tantôt comme cadre ou comme fenêtre, tantôt comme limite ou comme prison. Si on le retourne sur sa pointe, il se transforme en losange.
PROJECTION ET CONTACT
Le dessinateur peut percevoir chacune de ces formes de manière très différente, et le point de départ est important, c'est-à-dire au départ de la dynamique, au départ d'une image innée, de l'intensité dans la pression, du rythme, du bruit de la craie, au départ du corps.
Dürckheim fait une différence entre "le corps que je suis" et "le corps que j'ai".
Le corps que nous avons de fournir au dessinateur des perceptions concrètes comme par exemple la chaleur ou le froid, des blocages de toutes sortes ainsi que la manière de s'en défaire.
Le corps que nous sommes est entre autres le réservoir de tous les événements de notre vie. De ce réservoir peuvent surgir des images depuis longtemps oubliées (par exemple de notre enfance) et revenir à la conscience, si ceci a été réveillé par telle ou telle forme de dessin.
S'il arrive que le dessinateur – en dessinant – entre en contact avec le fond de son être, il se sent comme traversé et inondé par des "vibrations du divin". Dans son corps, il peut faire l'expérience d'un flux d'énergie très subtil. Une force nouvelle, encore jamais soupçonnée, le remplit et lui procure une espérance et une confiance en lui-même et en ses actes. Le processus du dessin devient alors un processus d'incorporation. En s'exerçant, le dessinateur acquiert une conscience de plus en plus profonde, et cette conscience envahit et pénètre peu à peu son corps, son âme et son esprit.
On peut distinguer trois sortes de qualité de traits dans les dessins que l'on peut attribuer à ces trois domaines. Il existe cependant aussi des formes mélangées.
Le trait plutôt grossier est de nature forte et sombre. Il parle le langage du corps, il est plein de vie et de cette force de vie qui vient de la terre. Le côté instinctif de l'homme s'exprime dans cette qualité de trait.
Le trait qui est de qualité plutôt fine appartient davantage à un niveau qui touche l'âme. Il indique une ouverture des sens, c'est-à-dire l'homme vit et expérimente beaucoup au travers de ses sens concrets, comme par exemple à l'aide du toucher, du goût, de la vue.
Le trait très subtil indique ce qui est de l'ordre de l'esprit. Ce trait-là est très fin, très clair et transparent. Il montre une perception qui n'est pas possible avec les sens corporels habituels et concrets. Les sens sont devenus transparents pour ce qui se trouve au-delà de l'espace-temps, l'infini.
En regardant la qualité des traits, il est facile de constater dans lequel de ces trois niveaux le dessinateur se trouve principalement en dessinant. Par des exercices de traits adéquats, on peut stimuler certains niveaux moins développés. Il s'agit, dans ce processus pour acquérir son unité, de revivifier et intégrer les trois ensemble, c'est-à-dire le corps, l'âme et l'esprit.
[…]
● Les étapes du travail avec le thérapeute.
Que se passe-t-il, de façon concrète, dans le dessin méditatif ? Le dessinateur est assis, dans une attitude méditative, les yeux fermés, devant une grande feuille blanche vierge, dont les dimensions sont par exemple 0,85 x 0,60 m. Ceci est un espace vide – comme l'absolu – dans lequel n'importe quoi peut advenir à travers les lignes tracées. Les yeux fermés, en contact avec le papier en le parcourant de ses mains ; il prend un morceau de craie dans une main, ou dans les deux mains, et il commence à dessiner la forme choisie.
[…]
Arrive un moment très important : le dessinateur n'utilise plus les formes fondamentales. Le thérapeute ne lui indique plus des formes données. Au contraire, le dessinateur se met à l'écoute de son "guide intérieur", celui qui sommeille au fond de son être. Ce sont désormais "ses mains" qui savent et qui dessinent ce qui est dicté depuis la profondeur de l'être. […] Certains dessins remplissent le dessinateur d'une grande joie ; ils peuvent lui indiquer une force cachée dont il avait une connaissance très limitée jusque-là. Ils peuvent représenter également le témoignage d'une profonde rencontre avec soi-même. D'autres dessins peuvent susciter en celui qui les fait du rejet ou de la peur, de l'effroi ou de la résistance. Ceux-ci proviennent du domaine de l'ombre en lui, de cette partie de sa personnalité dont il n'avait pas conscience. Le thérapeute aide le dessinateur….
[…]
Dès que le dessinateur se sent familiarisé avec le dessin dirigé, il peut alors travailler seul. La signification de ses dessins se révèle à lui en les dessinant d'une part, et en les regardant et les nommant d'autre part. Il est cependant utile pour le dessinateur de continuer à voir un thérapeute comme accompagnateur. Le fait de regarder ensemble un processus, et l'échange qui en résulte, amène souvent un élargissement des significations données et aussi la découverte d'autres points de vue.
[…]
Le son fondamental de l'être résonne dans les images autant que dans le dessinateur lui-même. Celui-ci sortira de ce processus à travers les images comme transformé, comme un homme nouveau. Il est "témoin de l'infini" (Graf Dürckheim). En tant que tel, il reprend de nouveau ses activités quotidiennes. Son processus se poursuit dans les exercices qu'il se choisit et surtout dans le quotidien comme exercice.
[Pour la dernière partie : "La présentation d'un processus à l'aide d'exemples" avec des photos de dessins, voir le livre]
[1] Présentation du week-end "La vie en couleur" : Cet atelier propose de retrouver les couleurs archétypales dans notre vie et de les expérimenter avec le dessin, la danse et l’écriture. En cheminant avec les personnages et les évènements d’un conte, les images que le récit suscite vont approfondir notre perception des couleurs et réveiller la joie pour les peindre. Se laisser inspirer et plonger dans une couleur, suivre et exprimer ce que cette couleur met en mouvement. La couleur nous porte, nous permet de traverser les haut et les bas de l’existence et nous conduit vers le mystère de la vie. Les danses méditatives et les gestes nous aiderons à nous concentrer vers l’essentiel. Participation aux frais : 200 € (tarif réduit : 170€ – tarif soutien : 230 €)
D'autres propositions du Centre Assise reposent sur le cheminement selon K-G. Dürckheim : avec Anna Ladyguna l'une des intervenants des quatre week-ends Sur le chemin de l’Unité ; avec Valérie de Vincelles à Paris (mais le dessin proposé dans ces ateliers qui se pratique les yeux ouverts et avec les couleurs, n'est pas du dessin méditatif tel que décrit plus haut) : Mythes & couleurs et Atelier d’expression créatrice avec la danse et le dessin
[2] Les informations viennent essentiellement de Le dessin dirigé, L’amour dans son aspect spirituel, p.2.
[3] DGfS : Deutsche Gesellschaft für Systemaufstellungen : http://www.familienaufstellung.org/ Les constellations familiales sont une méthode de thérapie familiale transgénérationnelle développée dans les années 1990 par Bert Hellinger basée sur la mise à jour de l’inconscient familial par le biais de jeux de rôles et de psychodrames qui auraient le pouvoir de résoudre les conflits internes. Cette technique se fait en groupe. Celui qui veut travailler sur lui choisit parmi les personnes présentes, celles qui vont jouer les rôles familiaux (son mère, sa mère etc....) et leur demande de se positionner dans l’espace. Ensuite, en leur posant des questions ou en produisant des déplacements on arrive à faire parler les inconscients.
[4] « À travers les images et leurs symboles, les contes nous montrent l’expérience des êtres humains et nous instruisent sur les manières dont la vie peut s’accomplir. Le héros porte en lui la confiance dans l’être profond et divin. En cheminant il trouve des solutions, gagne l’ouverture du cœur et la souveraineté pour agir dans le monde. Le conte devient une expérience individuelle vivante. En dessinant ses images et les jouant vous pouvez découvrir vos forces et ressources. » (Extrait de la présentation de l'intervention d'H. Wiedemann qui co-animait avec Bernard Durel un stage de six jours "Assise dans l’esprit du zen et la voie des contes" à la Tourette en fin juillet 2018).
[6] Extrait de http://maerchenmythen.de/hildegard-wiedemann.html où figurent les prix des livres édités à Todtmoos-Rütte.
[7] Compte-rendu d’un colloque tenu en 1985 à la Sainte Baume autour de la personne et de l’œuvre de Dürckheim, ce « Maître » qui se situe à la confluence de trois « voix », celle de Lao Tseu, celle de Maître Eckhart, et celle de Jung. Par voie de conséquence, les apports de ses « disciples » s’organisent en lien avec la sagesse orientale, la psychothérapie et la tradition chrétienne. Le dernier mot souligne la préoccupation fondamentale de ce spirituel : l’Homme dans sa profondeur, en deçà ou au-delà de toutes différences
[8] Graf Dürckheim distingue en chacun "le moi existentiel" (qui correspond au moi conscient et au moi éthique) et "l'Être essentiel".
[9] « On pourrait dire que le processus d'individuation pour Jung, c'est essentiellement : l'atteinte, la réalisation de sa personnalité complète. Chaque individu a des potentialités sur le plan psychique, que la plupart du temps il ne pourra pas réaliser dans la vie, qu'il ne pourra pas intégrer à sa vie consciente. Réaliser le processus d'individuation, c'est permettre à toutes les potentialités psychiques qui sont encore à l'état virtuel ou à l'état embryonnaire en nous, de se réaliser petit à petit, de se développer et de s'intégrer dans notre vie consciente et dans notre comportement. » (Jean Marchal, p. 58 du même recueil de témoignages sur Dürckheim)
[10] L'ÊTRE est le terme souvent employé par Dürckheim pour éviter le mot Dieu. En allemand ce n'est pas le même mot que dans "Être essentiel". Pour faire ressortir cette distinction le mot est mis en majuscules ici (pas dans le recueil de la revue Question de)