Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Voies d'Assise : vers l'Unité
Voies d'Assise : vers l'Unité
  • Blog dédié à Jacques Breton (prêtre, habilité à transmettre le zen, assistant de K.G. Dürckheim, instructeur de kinomichi) et au Centre Assise qu'il a créé en le reliant à l'abbaye de St-Benoît-sur-Loire (France) et au monastère zen du Ryutakuji (Japon).
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 104 159
Archives
15 novembre 2019

"Centre Assise et Église" : réflexions de Jacques Mérienne, responsable spirituel d'Assise, à St-Benoît en 2019

Les réflexions que J. Mérienne a partagées oralement à Saint-Benoît concernent le projet du Centre Assise. Pour cette 3ème rencontre inter-monastique, le thème "Le chemin vers l'unité" était retenu et J. Mérienne l'a abordé par le biais de la "différence" : « Le Centre Assise créé et façonné par Jacques Breton est “une communauté spirituelle originale au carrefour du bouddhisme et du christianisme qui écarte toute tentation de syncrétisme et maintient comme exigence centrale le respect de la différence. […] La différence fait partie du mystère de l’unité du genre humain...” »

 

Jacques Mérienne et RyôsanPrésentation du contexte

Ce texte de J. Mérienne a été envoyé aux membres d'Assise en vue de la préparation des "assises d'Assise" qui vont se tenir à Saint-Gervais, l'un des deux "lieux" du Centre, les 23-24 novembre 2019.  Comme le disait le président Benoît Bourguignon dans le mail d'invitation : « Avec l’apport de James Cunnigham, Jacques Merienne a rédigé un texte important intitulé "Assise et Église". Nous l’avons découvert à St Benoît après la Sesshin de cet été. Ce texte nous parle et nous interpelle, il est au cœur de l’essentiel dont nous voudrions parler ensemble. »

C'est en effet à Saint-Benoît, après la sesshin de fin août qu'a eu lieu, à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, pour la 3e fois, une rencontre inter-monastique. Au programme il y avait quatre interventions (deux moines de l'abbaye, un moine zen et J. Mérienne). Étaient présents :

  • Ryôsan, moine du monastère zen du Ryutakuji (Japon). Il est mandaté par Eizan Rôshi  pour animer le sesshin d'août, Eizan étant responsable du Rytakuji et garant du Centre Assise au niveau du zen,
  • Jacques Mérienne, responsable spirituel d'Assise, mandaté par les diocèses de Paris et de Pontoise,
  • Frère Étienne, père abbé émérite de l'abbaye qui est garant spirituel de l’esprit d’Assise
  • d'autres moines de l'abbaye, entre autres Frère Benoît qui a fait un exposé
  • Benoît Bourguignon, président d'Assise
  • Jean-Louis Vidal, vice-président d'Assise, organisateur de la rencontre à Saint-Benoît
  • d'autres membres d'Assise
  • Yuko Murakami, traductrice pour le japonais.

Quelques-uns des messages consacrés à ces rencontres :

Le présent texte est donc celui de Jacques Mérienne. Il est prêtre et réside à la paroisse Saint-Eustache de Paris avec la fonction de vicaire depuis septembre 2015[1]. À la suite du décès de Jacques Breton en 2017, l'Archevêque de Paris dont dépendait Jacques Breton l'a nommé responsable spirituel du Centre Assise. Comme le disait Benoît Bourguignon lors de la dernière Assemblée Générale, « J. Mérienne a pris sa place, à sa façon, bien différente du fondateur, devenant de plus en plus à la fois un appui et un regard tiers, parfois décapant mais soucieux de nous accompagner vers notre vocation, ce à quoi Assise est appelé. »

 

Assise et Église

 

Depuis le départ de Jacques Breton les membres actifs du Centre Assise ont tout fait, avec succès, pour que son « œuvre » se poursuive. Cela nous a valu bien des péripéties, et donc une période de transformation tant des liens internes, entre les membres eux-mêmes et avec les participants aux activités, que des liens externes du Centre avec les institutions de référence, dont les diocèses de Paris et Pontoise et le Ryutaku-ji. Les choses trouvant leur nouvel équilibre il convient maintenant de mettre en valeur, bien entendu de manière ouverte, l'inspiration fondamentale sur laquelle vit dorénavant le Centre. Il y a déjà les statuts et la charte qui en formalisent clairement le fonctionnement, je ne reviens pas dessus. Mais il reste à en relever la saveur, c’est-à-dire ce qui nous plaît bien dans le Centre Assise tel que nous le pratiquons, et le rend attachant, ce à quoi nous tenons, qui se laisse difficilement enfermer dans des définitions, mais qui fait son originalité et le rend nécessaire : une communauté que je qualifie d’apostolique, assumant elle-même un discernement sur sa mission et qui intègre un accueil de la différence sans réticence.

 

Le Centre Assise a été conçu, et organisé petit à petit, par Jacques Breton à partir de lui-même, c’est-à-dire de sa propre expérience en impliquant au fur et à mesure partenaires et collaborateurs. C’est le parcours de la plupart des fondateurs de communauté ou de congrégation. On ne fonde pas une communauté avec ce que l’on sait mais avec ce que l’on vit. Son  expérience est double, celle de prêtre catholique quelque peu marginal et celle de patient puis disciple de K. Graf Dürckheim qui lui fit rencontrer zazen qu’il poursuivit et transmit à son tour. Ce qui explique les trois branches du Centre, l’approche thérapeutique, l’approche bouddhiste et l’approche chrétienne, les deux premières étant plus spécialement liées. Cependant la présentation qu’il en faisait, pour faire connaître tant le Centre que sa propre vision de l’Église, privilégiait le parallélisme entre la voie zen et la voie mystique chrétienne, en insistant sur les convergences et les divergences, par exemple dans son livre de 1997 : Vers la Lumière, Expérience chrétienne et bouddhisme Zen.

Cette présentation en parallèle pourrait faire penser à une certaine symétrie entre ces deux voies spirituelles, que Jacques au contraire distinguait bien, et risque donc de faire perdre de vue qu’elles ne sont pas du tout de même nature. La symétrie rassure mais elle est un piège. Leurs histoires différentes (mais toutes deux se perdant dans la nuit des temps), leurs pratiques différentes (mais toutes deux supposant une initiation et une persévérance) et leurs enseignements différents (mais toutes deux accompagnant la pratique de l’acquisition d’une sagesse) montrent bien cette différence. Bien que n’étant pas de même nature on pourrait croire qu’elles se complètent, l’une apportant ce qui manquerait à l’autre, voire qu’elles puissent se substituer l’une à l’autre dans la réalisation un projet, par exemple dans le développement humain. Mais la manière dont Jacques décrit son propre parcours peut prêter à cette confusion : « J'ai alors compris toutes les difficultés, les tensions qui s'étaient créées en moi au cours de mon noviciat chez les Carmes que j'avais dû quitter au bout d'un an sans comprendre vraiment les raisons de mon départ. En réalité je fuyais ma propre nature sans m'en rendre compte. Or tout le bouddhisme zen me proposait une méthode pour la retrouver. » (Vers la Lumière p.94) Dans ce passage il fait le récit de son parcours, une voie nouvelle venant pour lui relayer une voie défaillante, mais il omet d’exprimer qu’ainsi il changeait non seulement de méthode mais aussi de base (pour ne pas dire d’assise !). Les deux voies de natures si différentes ne se complètent ni ne peuvent se substituer l’une à l’autre mais par contre elles coexistent, non seulement sans se nuire, mais en se stimulant mutuellement. Zazen peut accueillir sans dévier dans sa pratique un chrétien fervent, et la vie chrétienne peut intégrer la pratique zen sans se dissoudre. L’une peut assumer l’autre et réciproquement cela n’en fait pas deux mondes identiques. C’était je crois l’intuition de Jacques Breton, ce qui supposerait sans doute un examen plus précis et plus critique dans le détail, mais qui lui a permis de façonner le Centre Assise comme une communauté spirituelle originale au carrefour du bouddhisme et du christianisme qui écarte toute tentation de syncrétisme et maintient comme exigence centrale le respect de la différence. Je préfère ce mot de différence à celui de dualité employé par Jacques car il me semble plus universel. Je reviendrai sur ce point pour moi essentiel : la différence fait partie du mystère de l’unité du genre humain. « Et si la différence prenait son sens dans la Révélation que Dieu nous fait de ce qu’il est ? Rien ne saurait alors empêcher de la recevoir comme la foi elle-même, c’est-à-dire comme un don de Dieu » (L’invincible espérance ; Christian de Chergé, p 112). Il faut avoir vécu comme ce moine de Tibhirine l’immersion au sein de l’islam pour percevoir la différence comme chemin de l’unité et de l’universalité.

 

Jacques Breton a abordé la thérapie Dürckheim et le Zen en recherchant l’épanouissement de sa vie d’homme et de prêtre catholique. Cela bien sûr polarise sa démarche et la manière dont il l’a incarnée dans le Centre Assise. Cette polarisation, même si elle n’est pas sensible pour tous, veut dire qu’il y a un point de départ à partir duquel tout rayonne, qui est le sacerdoce catholique de Jacques, qui induit la dimension sacerdotale, ou pour mieux dire la dimension apostolique du Centre, telle qu’il l’a d’abord vécue avant de la concevoir et de la mettre en œuvre. Le terme apostolique se réfère aux premiers temps de l’Église, avant qu’elle ne soit une institution, avant même qu’elle ordonne des prêtres, mais alors qu’elle déployait déjà toute la force de l’Esprit transmis aux apôtres par le Christ. La communauté apostolique n’est pas encore l’Église rassemblée que nous connaissons et dans laquelle nous avons parfois tendance à nous enfermer, voire nous réfugier, elle est une communauté en marche qui ne recrute pas mais rencontre, qui n’endoctrine pas mais écoute, qui ne juge pas mais annonce. Ce genre de communauté que le Pape François identifie comme étant « à la périphérie » et considère comme essentielle à l’Église d’aujourd’hui pour lui permettre de remplir sa mission. Pour transmettre cette intuition Jacques a dû la formaliser, dans la charte notamment, ce qui la réduisait quelque peu comme toujours lorsqu’on passe d’une expérience vécue et assumée, à une institution si souple soit-elle. Il nous revient à présent de recueillir l’intuition qui l'a guidé et choisir dans les propositions qu'il a faites celles qui sont pertinentes, nécessaires et efficaces pour aujourd'hui. Mais la plus importante est restée non-dite car si Jacques en partageait les fruits il en partageait moins la recherche. Aucune communauté apostolique ne peut subsister si elle ne pratique pas régulièrement le discernement qui consiste à recueillir les fruits de l’Esprit qui l’anime. Il est essentiel de reprendre le travail de discernement que Jacques exerçait, sans doute un peu trop seul, quand il dirigeait le Centre et qu’il a voulu sauvegarder quand il a pressenti qu’il allait le quitter, en faisant nommer un responsable spirituel par le diocèse de Paris et instaurer la fameuse visite canonique. Jacques a rendu externe le discernement nécessaire à la vie d’Assise, il faut maintenant le rebâtir de manière interne.

 

Au cœur d’une communauté apostolique, le discernement n’est pas un débriefing, ni un examen de conscience, ni une supervision, encore moins une évaluation-validation du discours et du comportement de la communauté. Elle est un espace de sens et d’engagement pour tous et, plus spécifiquement pour les membres croyants, un lieu d’initiation à une vie de foi passant par la découverte de la présence et de l’action de Dieu dans nos vies : « pour cela, nous croisons ce que nous vivons avec l’Évangile qui nous invite à être présents au cœur du monde en disciples et amis du Christ. » Je cite ce texte de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne, mouvement dit d’Action Catholique) en exemple de discernement. « La révision de vie » que pratique une équipe de jeunes de la JOC chaque semaine, partageant ce qui dans la vie de chacun de ses membres et de son entourage a été une découverte de sens et une espérance et, au fil du temps, une lecture des « signes des temps » dans toute la société est à proprement parler un discernement. On y retrouve les éléments constitutifs d’une communauté apostolique dans lesquels le Centre Assise peut se reconnaître: une rencontre, une écoute, et une annonce. Rencontrer solidairement et fraternellement les hommes et les femmes aux milieux desquels je vis, écouter au sein des paroles que je reçois la parole qui m’est destinée pour que je la déchiffre au profit de tous, et annoncer que oui ! la liberté et la vie sont l’avenir de l’humanité, donc d’abord le nôtre. "Laissez Dieu vous transformer et vous donner une intelligence nouvelle. Vous pourrez alors discerner ce que Dieu veut : ce qui est bien, ce qui lui est agréable et ce qui est parfait" (Romains 12,2). Tout est dit par saint Paul à l’adresse des communautés nouvelles qu’il a fondées : comment répondre à cette invitation ? Un temps de partage est déjà proposé dans de nombreuses sessions à Assise, il peut intégrer tout ou partie de cette démarche ; des instances transversales se mettent en route, elles peuvent le faire dans cet esprit, une ligne d’année peut être élaborée en Assemblée Générale qui favorise une recherche commune. Mais si je fais référence à la JOC, mouvement de laïcs, c’est pour souligner que désormais le discernement est dans le Centre Assise de la responsabilité des laïcs, et que cette tâche est à accomplir collectivement.

 

La responsabilité des laïcs s’exerce déjà dans les instances de gouvernement dues au statut associatif du Centre, présidence, secrétaire et trésorier, conseil d’administration et son bureau. Mais on comprend aisément que la question est d’un autre ordre, plus fondamental. Il s’agit de « décléricaliser » le Centre Assise, expression paradoxale puisque le Centre n’a plus de prêtre à sa tête, que la vie spirituelle chrétienne y est déjà animée par de nombreux laïcs, et que tous les membres, participants ou animateurs, ne sont pas nécessairement chrétiens. Cependant les clercs les plus pernicieux sont ceux qu’on garde dans sa tête, parfois sans le savoir. Les laïcs doivent trouver confiance et légitimité, à leurs propres yeux, proclamer et célébrer leur foi directement eux-mêmes, faire Église par eux-mêmes surtout si l’Église en question prend la forme d’une communauté apostolique comme je l’ai dit. Posons la question concrètement. Un point symptomatique est par exemple la question de la messe en fin de session : « pour la session de Pâques N. insiste pour coordonner cette session avec un prêtre » dit le programme. C’est une manière de faire qui donne de l’urticaire aux prêtres qui sont sollicités comme préposés au sacré, et par là-même cela rend ambigu le sens de l’Eucharistie. Jacques ne célébrait pas une eucharistie en fin de session parce qu’il faut absolument terminer par une messe pour que ce soit catho. Alors que faisait-il ?Sa présence au sein du groupe lui permettait de porter avec les participants dans l’action de grâce les fruits individuels et collectifs du cheminement vécu ensemble, il présidait une communion déjà là. La messe ne venait pas combler un manque, ni apporter un plus à ce qui était déjà là, car si rien n’est là, la messe est un rite certes pieux mais formel et externe. Si les époux ne s’aiment pas le sacrement de mariage est nul, si le pénitent ne regrette rien le sacrement de réconciliation est une mascarade. En fait la réalité sacramentelle, présence active du Christ, doit exister avant le rite qu’elle appelle, elle est le fruit de la communion qui naît lorsque chacun à sa manière et à sa place relie son propre cheminement et le cheminement de tous au mystère de l’amour du Fils pour le Père et du Père pour le Fils, c’est-à-dire que chacun peut mettre en œuvre son sacerdoce de baptisé pour entrer avec tous dans le mystère de la Pâque. Une communauté apostolique composée de laïcs comme le Centre Assise, a donc vocation à être par elle-même une communauté sacramentelle (les théologiens orthodoxes diraient « pré-sacramentelle » pour ne pas faire l’impasse du rite). Une célébration sans prêtre, mais pas sans le Christ, dont la forme est à inventer dans la confiance et la communion, peut légitimement l’exprimer tout aussi bien qu’une eucharistie présidée par un prêtre (qui bien entendu a toute sa place chaque fois qu’elle est possible). La créativité des membres et des participants s’exprime d’ailleurs déjà pour trouver des gestes qui nourriront ces célébrations.

 

Revenons à ce propos sur un paradoxe apparent. Comment un groupe qui accueille incroyants et croyants (croyants de divers calibres bien entendu) peut-il être une « communion sacramentelle » ? Le statut des « non-croyants » à Assise n’est pas d’être acceptés, mais d’être des partenaires à part entière, y compris dans les instances de gouvernement. Nous recroisons ici l’importance de la différence dont j’ai déjà parlé, enjeu essentiel du projet apostolique que porte le Centre. Différence pensée comme expression de l’unité, d’une unité plus grande qu’entre semblables, qui ouvre sur le mystère de la personne humaine que tous approfondissent. La différence comme expression diversifiée de l’unité donne à l’autre toute sa place dans ce mystère. Le vrai dialogue devient exigence de s’appuyer sur la « grâce » particulière de chacun, sur les dons différents de chacun, même et surtout si cette exigence est décapante. Une telle compréhension de la différence comme expression de l’unité en fait non pas une dimension passive et subie, mais la promesse d’une intelligence dynamique de nos voies partagées.

 

Tout ce qui vient d’être dit définit une tâche à accomplir collectivement, dans le dialogue, dans la confiance et dans la créativité. Et dans la communion, une communion qui inclut tout le monde, au-delà du cercle des croyants. Une communion qui change le regard que nous avons sur nous-mêmes, être suffisamment chrétien pour qu'être chrétien disparaisse dans la relation à l'autre, être suffisamment l'Église pour que l'Église ne soit plus une institution extérieure et dominante. Et pas seulement pour que ça marche, ce qui est déjà un objectif nécessaire et louable, mais parce qu’il s’agit d’un des caractères propres du Centre Assise.La communion est un des paramètres essentiels du discernement au sein d’une communauté apostolique. La communion donne un sens supplémentaire à la démarche de chacun en la stimulant et en la partageant. Pour le croyant la communion est la condition de l’accueil de l’Esprit. Cela explique que je ne peux ni ne veux donner aucune réponse concrète aux questions que je pose, puisque ces réponses sont à élaborer ensemble. Nous ne sommes pas un monastère, nous ne sommes pas une congrégation, nous sommes un groupe de laïcs, nous avons à créer entre nous des liens réciproques qui constituent notre manière d'être en Église dans un engagement personnel vis à vis de soi-même, vis à vis de autres, vis à vis du « monde » de « l’existence ». Nous découvrons une des dimensions de l’Église qui rejoint celle des origines : une communion qui suppose l’engagement de chacun mais n’est le fruit que du don d’un seul. Et cela dans la plus grande gratuité. Si Zazen se pratique sans but, la mystique chrétienne aussi. Elle n’a pas de but mais a une source, trop souvent identifiée, dévoyée comme un but. Construire Assise comme une cabane de paille, seuls des éléments hyper fragiles assurent sa solidité, et dès qu’un élément devient dur il devient un point vulnérable et dangereux.



[1] Auparavant J. Mérienne a été curé de Saint-Merry et responsable du Centre Pastoral les Halles-Beaubourg pendant 9 ans. Il n’a jamais cessé d’exercer en tant qu’artiste dans les domaines du spectacle vivant (théâtre et chorégraphie) et du cinéma, comme régisseur, metteur en scène et réalisateur. Il poursuit cette activité en France, et depuis 15 ans en Colombie.

 

Commentaires