Lettre aux amis écrite par Jacques Breton à Pâques 2007
Voici une lettre écrite par Jacques Breton il y a 13 ans, aujourd'hui avec le nouveau coronavirus ce ne sont plus exactement les mêmes soucis de société qui nous habitent, mais la fête de Pâques et le printemps viennent aux aussi.
Lettre aux amis, N°38 - mai 2007
Comme il est bon de nous réjouir de ce printemps si précoce, plein de lumière, de chaleur, de couleurs. Nous vivons une vraie résurrection. La vie se manifeste dans les fleurs, les arbres, la nature tout entière et j'espère en chacun d'entre nous.
Certes des zones d'ombre demeurent. Les élections nous obligent à nous poser des questions sur l'avenir de la France. Les problèmes du chômage, des immigrés, du logement, d'une certaine pauvreté nous inquiètent. Et bien des zones de graves conflits subsistent tant en Asie qu'en Afrique. Et vous pouvez être aussi touchés par des problèmes plus personnels.
Alors où se trouve la vérité ? Devons-nous nous laisser saisir par la joie de la vie nouvelle ou nous laisser aller à l'inquiétude, la peur, la tristesse ? Cela peut dépendre de nos tempéraments. Pourtant nous sommes tous appelés à vivre la joie de Pâques car nous croyons que la vie est plus forte que la mort.
Mais comment nous en convaincre et comment réaliser ce passage de la mort à la vie ? Dans la nature il se fait naturellement. Bien sûr elle a besoin de l'eau, de la terre, du soleil, nécessaires pour le développement de la vie. Mais n'oublions pas l'œuvre du Souffle, du vent. C’est lui qui chasse certains nuages mais aussi en entraîne d'autres chargés de pluie. Sans entrer dans des considérations scientifiques, le vent demeure une puissance de vie et de mort. Il peut casser, renverser, détruire, mais aussi apporter l'eau, le feu, le froid ou la chaleur indispensables à la vie.
Or le souffle nous en vivons dans la respiration. C'est lui qui nous apporte l'oxygène dont nous avons besoin pour renouveler notre sang. Nous savons aussi qu'il est un grand symbole de l’Esprit. Le zen que nous pratiquons nous aide à prendre conscience, à travers la respiration, du souffle intérieur. Et dans le christianisme le mystère pascal trouve son accomplissement à la Pentecôte dans la venue de l'Esprit. Et cet Esprit a la puissance du vent. Si nous nous laissons davantage animer par lui il est capable, avec notre assentiment, de déraciner nos obstacles, de renverser nos murs, de chasser nos ombres et surtout de nous apporter l'eau vive. Il peut aussi rallumer notre feu intérieur.
Ce souffle ne cesse d'agir directement ou par l'intermédiaire de personnes "spirituelles". Mais il nous appartient de nous mettre dans son sillage et de croire en son action. Certes il ne nous dispense pas de consulter s'il le faut un médecin ou un psychothérapeute. Mais il nous aide à aller plus profond, plus au cœur de nous-même pour nous ouvrir à la vraie vie, la Vie divine. "Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient, ni où il va. Ainsi en est-il de quiconque est né de l’Esprit" (Jean 3,8).
En toute amitié
Jacques BRETON