Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Voies d'Assise : vers l'Unité
Voies d'Assise : vers l'Unité
  • Blog dédié à Jacques Breton (prêtre, habilité à transmettre le zen, assistant de K.G. Dürckheim, instructeur de kinomichi) et au Centre Assise qu'il a créé en le reliant à l'abbaye de St-Benoît-sur-Loire (France) et au monastère zen du Ryutakuji (Japon).
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 104 081
Archives
15 mars 2021

E.S.P.O.I.R., Espace de Silence Partagé Ouvert Inter Religieux, le vendredi sur Zoom. Présentation et premiers échos

Depuis le 8 janvier 2021, Benoît[1] propose cet espace de silence où nous relier aux sources de l’être, ensemble, là où nous sommes. Tous les vendredis à 7h30, 12h, 18h (½ heure à chaque fois). En voici une présentation et des échos de janvier et février 2021 (pour la suite voir sur temoignages-e-s-p-o-i-r)

 

Présentation

 

Cette proposition est faite dans le cadre du Centre Assise qui est un lieu de cheminement de personnes en recherche de leur nature profonde. Cette quête engage le corps, l’âme et l’esprit unis dans le désir de rencontre de l’être profond. Elle se vit à la fois dans son for intérieur et dans le lien avec l’autre, les autres. Assise est composée de personnes qui sont éloignées, géographiquement mais aussi dans leurs croyances, leurs façons de concevoir ce « plus grand que soi » dont elles ressentent la
présence en elles, autour d’elles et dans le monde, croyants, athées, agnostiques. Ces écarts ne sont pas à réduire mais à vivre, dans l’accueil, le regard ouvert sur l’autre et le monde.

Contenu et sens des moments partagés
Avec le support d’un lien visuel virtuel et réel, toute personne qui le désire peut partager un temps de prière silencieuse ou de silence en présence.

Conditions de participation
Cet espace s’adresse à toute personne, membre ou non membre d’Assise, qui se sent habitée par plus grand qu’elle-même, quelle que soit sa religion ou sa conception de ce plus grand qui l’habite et la dépasse tout à la fois qui cherche le silence intérieur pour se mettre à son écoute qui sent la nécessité et le soutien de partager avec d’autres cette quête de l’essentiel

Modalités d’accès
Tous les vendredis à 7h30, 12h, 18h, vous pouvez rejoindre cet espace pour y participer dans la posture qui vous convient (assis sur une chaise, à genoux, avec un petit banc, en demi-lotus, en lotus ou couché si vous ne pouvez faire autrement) essayant autant que possible de rester immobile, attentif au souffle qui vous anime, le laissant s’approfondir vers le bas revenant posément sans cesse à l’écoute du silence

Ce temps de silence peut donc être une simple présence dans la profondeur ou une méditation zazen ou une prière chrétienne ou une autre forme de prière. Cette expérience partagée dans la rencontre du silence nous conduit à l’intime de nous-mêmes et à l’essentiel de ce qui nous relie les uns aux autres. Elle est unique, au plus près de la source.

Lorsque le temps est passé et si c’est juste pour vous, il est possible de laisser quelques mots écrits en témoignage (accès sur le site par le lien suivant en spécifiant E S P O I R comme titre du stage : temoignages-e-s-p-o-i-r)

 

Modalités pratiques :
Vendredi de 7h30 à 8h ; de 12h à 12h30 ; de 18h à 18h30

Lien pour accès : https://us02web.zoom.us/j/88528125407...
ID de réunion : 885 2812 5407 ; Code : 460742

 

Daruma zen

 

 

Textes supports de janvier-février 2021

extraits de temoignages-e-s-p-o-i-r

 

1) Quelques mots pour introduire le silence partagé du vendredi 26 février 2021

« Déposons-nous là où nous sommes
et sentons nos appuis sur la terre :
elle est belle, elle est sacrée, et elle nous porte
Laissons venir ce qui est là aujourd’hui
les pensées, les images et tout ce qui nous distrait,
laissons-les passer sans les retenir
Il n’y a rien à faire
juste être présent,
gardons là notre attention
Etre là, et peu à peu,
notre corps se fait main ouverte
petit point dans l’univers
Notre attention est un phare pour ce qui nous cherche
Notre attention porte au loin vers l’horizon,
là où le ciel et la terre se rejoignent

Mais c’est un Ailleurs qui, en réalité, est déjà là
un horizon qui est ici, là où je suis
comme en tout point où la vie palpite
Nous sommes dans l’inconcevable
laissons-nous gagner par cette réalité invisible
inouïe
laissons-la nous étirer vers le ciel
Le silence nous apprivoise
Peut-être goûtons-nous la joie
du silence partagé »

(Benoît)


2) Pour introduire l'espace de silence partagé du vendredi 19 février, un texte de Francine Carillo autour de cette question posée par Jésus à sa mère qui l’interpelle parce qu’ils n’ont pas de vin : “Qu’est-ce de moi à toi, femme ? Mon heure n’est pas encore venue” (Jn 2,4).

Muller-Colard, Le plein silence« Entre sa mère et lui
il donne d’emblée le ton
ce fils imprévisible

Il ose le non
et se délie sans façon
des liens de la chair
quand ils entravent
la poussée de la vie

Là où la femme
suggère la prévenance
lui installe la distance

C’est qu’il écoute plus profond
et attend de l’Ailleurs
le signal de la bonne heure

ce bonheur de faire
ce qui est à faire
à l’heure de la moisson
à l’exact moment
où l’épi s’incline
d’offrir le grain qui l’alourdit

Il interroge ainsi nos empressements
à vouloir bien faire
à combler le manque dès qu’il s’annonce
à donner des réponses qui ignorent leur question

A toujours occuper
la place des autres
nous les privons de l’habiter

L’invitation est assurément
de leur donner du champ
de préférer en tout
la déprise à l’emprise

Il suffit parfois
de laisser respirer
le silence
qui fait la différence

pour sauver l’heure où chacun
offrira de soi le meilleur »

 

NOTE : Présentation de Le plein silence, Labor et Fides, collection "Petite bibliothèque de spiritualité", mars 2018

« Ce carnet intime que dévoile pour nous Marion Muller-Colard est un cadeau. Tout est surprenant dans ce texte. La forme, le fond, le propos, inhabituels dans l’œuvre de l’auteur, nous entrainent au cœur d’une expérience spirituelle et personnelle bouleversante. À la faveur d’une retraite ignatienne en pleine Chartreuse un face à face inédit va avoir lieu. La théologienne protestante découvre que le Dieu instituteur de son enfance est en fait un maitre sourcier, que le juge se transforme en un “Maitre Tout-Attente”. À l’école de saint Ignace, elle découvre une Parole “qui se mange… le silence, une caisse de résonnance”. Oui, sur le tatami de Dieu, la rencontre ne fut pas le combat imaginé mais bien les retrouvailles d’un Père et de sa fille prodigue. Oui, tout fait sens, vraiment, dans ce texte poétique d’une époustouflante fécondité. » (plein-silence-marion-muller-colard)

 

3) Quelques mots pour introduire l'espace de silence partagé du 12 février.


« Dürckheim disait: “ce que vous cherchez vous cherche”
Ouvrons les narines au souffle qui nous pénètre
laissons-le rejoindre nos cellules les plus lointaines
laissons-le nous régénérer dans la profondeur
Soyons là où nous sommes
sans nous cacher
laissons-nous trouver
Ouvrons les mains le corps
l’être vivant que nous sommes
accueillons l’Etre qui nous cherche »
(Benoît)

 

4) Quelques mots pour introduire nos espaces partagés du vendredi 5 février.


« Ensemble, là où nous sommes
laissons-nous entrer dans le silence
le silence du corps qui descend dans la terre où se plante son élan vers le ciel
le silence de l’esprit où le carrousel des pensées ralentit et se calme
le silence de l’âme qui s’ouvre à l’Être qui l’anime et l’habite
peu à peu dans ce silence nous nous ouvrons à la présence de l’inouï »
(Benoît)

 

5) Un petit texte pour introduire notre espace partagé de vendredi 29 janvier.
Dans Le Plus-que-vivant[2], Francine Carillo esquisse sa résonance à l’essentiel en partant de questions de Jésus :
 

Le plus que vivant     “Et vous, qui dites-vous que je suis ?” (Marc 8, 29)
« Dieu merci il y a cette question
pour toujours attachée à nos pas
interdisant le bavardage et la dérobade
Dieu merci il y a cette brûlure au coeur
qui défait la tranquillité
et nourrit l’inventivité
Répondre friserait la présomption
l’ignorer serait perdition
Il vaut mieux
laisser respirer le silence
affiner son oreille
jusqu’à se reconnaître
habité
Il suffit parfois de peu
d’une étincelle dans les yeux
d’un matin lumineux
pour effleurer la terre du “Je suis”
hors de qui nous ne sommes
qu’un brouillon de nous-mêmes

 

 6) Voici quelques mots pour introduire l'espace partagé du vendredi 22 janvier.

« La patiente immobilité
dépoussière le souffle qui m’anime
le souffle qui nous anime
Bientôt ce n’est plus moi qui respire
c’est lui qui me respire
Et voici que nos peurs s’apaisent
qu’elles se taisent enfin »

 

7) En guise d’introduction au vendredi 15 janvier, voici un extrait de Le Plus-que-vivant de Francine Carillo qui parle de nous, chercheurs de vérité.

 
« /…/ la vérité est une traversée
une passée à travers
les objections
vers un horizon
qui n’avoue jamais
son nom
Seuls ceux
qui en portent
le noble souci
en connaissent
le prix
Ils vont
tenant serré
leur bol
de clarté
se blessant
aux cailloux
de la fausseté
Ils sont infiniment
exposés
jamais
reposés
mais de leur rude
avancée
ils recueillent
la certitude
que demeurer
dans la question
est l’autre nom
de leur vocation
l’unique façon
d’honorer
leur être
profond

ESPOIR-etre-ensemble

 

Quelques témoignages de participants

publiés sur temoignages-e-s-p-o-i-r

« IL a dit : ”vous êtes la lumière du monde” et il me faut une petite étincelle pour reconnaitre et affirmer que : ”Je suis la lumière du monde” » (Paulraj)

« Enfoncement, percer et se laisser percer. Accepter et consentir à ce qui advient même si je ne suis pas pleinement conscient de cela. » (Paulraj)

« Qu’est-ce que la vérité? C’est quelqu’un !   Quelqu’un qui se révèle à moi et en même temps me révèle à moi-même. Une expérience lumineuse. La vérité, est-ce le contenu de cette révélation? Elle est le témoin de cette révélation. Tant que le témoin est vivant, la vérité est vivante. Elle peut se transmettre de témoin à témoin, de cœur à cœur, de souffle à souffle. C’est parce qu’elle est offerte qu’on peut la chercher … » (Paulraj)

 

« Et je laisse le passage se faire, à l’écoute, à chaque respiration… Je laisse les nuages passer, assise, entre ciel et terre: puis un doux sourire de présence apparait. Merci. » (Isabelle)

« Merci Benoit pour ce texte qui donne tout son sens à notre assise : se souvenir que je suis appelée à devenir Qui je suis en vérité. » (Annick)

« Un doux moment après des temps plus agités. Retour au souffle. Merci à chacun. » (Jeze)

« Cette assise me reste comme un temps de réorientation dont j’avais besoin, de remise dans l’axe, de retour dans la bonne direction, et pour toute la journée à venir, qui aura ainsi son visage, et aussi pour toute la nuit passée, difficile. Merci à Benoit pour le texte. » (Jean)

« A 12h02, enfin connecté, j’arrive en retard. La stabilité, l’immobilité, le silence des participants m’apaisent aussitôt. Au fur et à mesure, le calme en moi prend de l’espace. Un moment de douceur. 12h30, la cloche tinte, salutations rituelles mains jointes et têtes baissées. Puis nous nous saluons de la main et je sens une intense émotion me submerger. L’écran s’éteint. Surgissent des larmes… de joie ! Et là, bouleversé, étonné, je savoure, avec gratitude et délectation…  » (Francis)

« Une pause précieuse et reposante au milieu d’une journée de travail remplie d’une effervescence inutile et énergivore. Merci à vous  » (Caterina)

« Merci pour cette invitation chaque vendredi à se relier au silence profond ! C’est fort et puissant ! C’est bon d’offrir cet espace/temps dédié à l’essentiel : être là, présent à soi, aux autres, au monde … Un havre de paix dans notre quotidien !…  ça créé du lien et ça donne de la force. C’est un appui solide ! Merci ! » (Valérie)



[1] Benoît a été président d'Assise de 2017 à 2020. Un article de lui a été publié sur le blog : Psychique et spirituel, article de Benoît Bourguignon paru dans le bulletin de la Voix d'Assise d'avril 2016.

[2] Le Plus-que-vivant, Labor et Fides, collection "Petite bibliothèque de spiritualité", septembre 2009 : 65 très belles méditations inspirées de l'Evangile. Le Christ partout présent y est plus que vivant.

 

Commentaires