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Voies d'Assise : vers l'Unité
Voies d'Assise : vers l'Unité
  • Blog dédié à Jacques Breton (prêtre, habilité à transmettre le zen, assistant de K.G. Dürckheim, instructeur de kinomichi) et au Centre Assise qu'il a créé en le reliant à l'abbaye de St-Benoît-sur-Loire (France) et au monastère zen du Ryutakuji (Japon).
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10 juillet 2022

Les voies multiples de l'unification. Entretien avec Martine Buhrig, paru dans Aikimag en 2005

Martine Buhrig est assistante sociale, docteur en anthropologie, professeur d'Aïkido 3e dan, elle a pratiqué le zen et bien d'autres choses[1]. Voici l'article paru en décembre 2005 sous forme d'entretien[2]. Ce serait à actualiser car depuis 17 ans il y a eu des changements. Son expérience est intéressante à bien des niveaux, en particulier pour ceux qui pratiquent l'Aïkido, le Kinomichi ou le Taï Chi. Mais cela déborde ces disciplines puisque par exemple Martine parle de son travail avec des personnes violentes. De plus elle honore la 2e partie du titre du blog : "Vers l'unité".  Un petit lexique figure à la fin.

 

Introduction de l'article : « Dans sa quête d'absolu et d'harmonie, Martine a trouvé sa voie en empruntant différents sentiers, qui se rejoignent, pour unir "corps et esprit" dans un engagement humanitaire fondamental. »

 

 

Les voies multiples de l'unification

 


► Quel est le fondement de votre pratique ?

M B : L'amitié a toujours accompagné la recherche spirituelle et énergétique qui est au cœur de ma pratique dans l'Aïkido. Cela reste vrai depuis 36 ans. Bien sûr, la découverte du ki et des gestes porteurs qui nous permettent de le laisser passer ne cesse de m'étonner, comme aux premiers jours. Mais le fondement de l'Aïkido est ailleurs : il est dans une construction de l'être.

On peut parler de l'unification du corps et de l'esprit, avec tous ses aspects de bien (ou de mieux) être et de santé. Mais ce n'est pas suffisant. On peut aussi mettre en avant cette incroyable transformation de la violence de l'attaquant en non-violence, de par les mouvements d'absorption que nous pratiquons. Mais c'est encore l'écorce de l'art d'éveil dans lequel nous nous sommes engagés. Au cœur, il y a l'amour – au sens d'agapê pour les chrétiens, de i shin den shin pour les bouddhistes ("de ton esprit à mon esprit"). Cet amour-là a un pouvoir de transformation de soi mais pas seulement. Il est un germe de cohésion sociale et de solidarité ; ce qui a d'ailleurs été une des préoccupations permanentes de notre fondateur tout au long de sa vie.

Pour moi, le fondement de ma pratique s'enracine dans ce chemin. En tant qu'assistante sociale et socio-anthropologue auprès de personnes sans-abri à Lyon et à Dakar, j'ai pu développer ma pratique dans un cadre bénévole et développer l'accès aux arts martiaux et énergétiques pour tous (en particulier pour les personnes à faible revenu) dans le cadre du Kidan club. Ce club villeurbannais à vocation sociale que j'ai lancé avec mes élèves et amis va fêter ses 20 ans cette année [c'est écrit en 2005].

 

► Que vous ont apporté les sensei dont vous avez suivi l'enseignement ?

M B : Tous mes maîtres, que je ne nommerai pas ici, m'ont apporté une couleur particulière dans la découverte de l'Aïkido, comme une ouverture pour rejoindre le geste initiatique que Maître Ueshiba a tenté de nous transmettre.

 

► Après plus de 30 années de pratique, faites-vous encore de nouvelles découvertes ?

M B : Oui, toujours. D'abord, quand la vitalité de la jeunesse se transforme en une sorte de force tranquille à cinquante ans, il y a réellement un changement. Le corps se modifie, perdant un peu de souplesse, de vivacité et de résistance. Avec l'intégration des mouvements et le long travail répétitif durant des années, il n'y a pratiquement plus besoin d'utiliser la force musculaire et l'énergie agit plus facilement. La pratique s'ancre dans la concentration et la relaxation dynamique. Le mental s'apaise et le cœur s'ouvre. Cette pratique laisse de temps en temps émerger un peu de ce jaillissement spontané qui fait toucher l'essentiel. Maître Ueshiba en parle comme de l'expansion du "cœur de Dieu". Comme certains pratiquants croyants, dans le respect de l'appartenance confessionnelle, je me situe dans cette lignée.

Ce sont les jeunes hommes incarcérés à la prison Saint-Paul à Lyon qui m'ont permis d'aller plus loin dans cette découverte. Avec Jean Max Ferey, mon ami aïkidoka et psychologue, nous avions rencontré Richard Helbrunn à Strasbourg. En tant que psychanalyste et boxeur, il a mis au point la "thérapie frappante". Pour des personnes ayant développé (ou subi) des passages à l'acte violent, sa méthode consiste à aller jusqu'au bout de leurs limites, et là à accéder à la parole et à la connaissance de leurs propres perceptions et émotions.

C'est ce que nous avons développé dans les prisons de Lyon pendant cinq ans entre 1997 et 2002 dans le cadre du service dirigé par le Docteur Chevry. Nous nous sommes appuyés sur l'Aïkido plutôt que sur la boxe. Les hommes, âgés de 18 à 30 ans, multirécidivistes, incarcérés périodiquement depuis l'âge de 16 ans pour certains, ne cessaient de nous tenir les bras et les poignets jusqu'à nous broyer les os ! Ils ne comprenaient pas comment leur force musculaire pouvait fléchir au point qu'ils se retrouvent par terre. « Un homme, un vrai, c'est celui qui cogne le plus fort ! »

L'effet de sidération, auquel s'ajoutait la perception d'une force non violente et efficace dans une dynamique de respect de l'intégrité de l'autre, leur a permis pour la plupart d'évoluer et de changer de représentation d'eux-mêmes et pour certains de changer de comportement. Pour moi en tant que femme et "maître", je savais que je ne pouvais rien faire en utilisant la force musculaire. Jamais de ma vie je n'avais eu à faire face à de telles saisies. C'est dans le relâchement et les mouvements spiralés que leur étau se desserrait naturellement. L'inversement du rôle tori-uké me permettait de ne pas les blesser dans leur narcissisme. Ils s'appropriaient ainsi un peu de ce savoir énergétique lié à une forme de qualité d'être. Je garde surtout de ces moments la force des échanges, leur regard posé sur leur vie et sur le monde, ainsi que leur joie de pouvoir vivre ce qu'ils appelaient un "moment de liberté". Dans ce dojo composé de deux cellules dont on avait cassé le mur mitoyen, les barreaux étaient traversés de barbelés auxquels restaient suspendus de lamentables yoyos ternis par le temps. Un tableau de Niro, avec un soleil rouge derrière un fil barbelé noir, nous tenait lieu de kamiza. Du fond de la maison d'arrêt, des cris d'appel à l'aide scandaient ces instants, jusqu'à rester imprimés à jamais dans notre mémoire.

 

► Sur quels points insistez-vous le plus dans votre enseignement ?

M B : Enseignant depuis plus de 30 ans en France et en Suisse, j'ai appris que la grande majorité des aïkidokas pratiquent pendant un à deux ans. Il me semble important qu'ils puissent intérioriser d'abord et avant tout une "forme de corps" afin que cela soit pour eux une vraie ressource qui leur serve toute leur vie.

C'est pourquoi j'insiste d'une part sur la position de l'axe de la colonne vertébrale, afin qu'ils puissent respirer mieux, accéder à un relâchement musculaire et moins souffrir du dos. Cela sert aussi de prévention face aux risques d'accident dans les chutes.

D'autre part je fais travailler le hara, ce qui leur permet de se centrer et d'acquérir davantage de confiance en eux. Car le hara est le moteur du mouvement et le lieu de concentration de l'énergie vitale. C'est à partir de ce centre que naissent les mouvements des bras et des jambes lorsqu'on arrive à une unification de l'être. Les aïki taïso[3] ont une place de choix dans cette dynamique.

Ces deux axes de travail sont les bases indispensables pour favoriser la circulation du ki. Sans axe et sans mobilisation du hara, l'Aïkido n'est qu'une forme de combat martial ou de gymnastique, esthétique certes, mais qui ne joue pas son rôle de régénérescence tant sur le plan physique que psychique et spirituel. « L'essentiel du combat est de rester au point central », là où microcosme et macrocosme deviennent "un", nous disait Maître Ueshiba.

Cela permet aux pratiquants d'accéder dès le début, de temps en temps, à la perception du mouvement juste et d'avancer sur le chemin de la non-violence et de la communication avec l'autre. C'est aussi une expérience pleine de joie qui s'exprime sur les tatamis.

Bien sûr les techniques sont là comme support et elles sont importantes. Je m'appuie sur la progression par kyu pour que les pratiquants qui s'investissent durablement puissent connaître l'ensemble de notre discipline, que ce soit à main nue ou avec des armes. Nous travaillons selon les critères proposés par la Fédération, notamment pour le passage des grades.

Dans mon enseignement, je mets également l'accent sur les détails, intégrant une partie de la connaissance énergétique subtile qui m'a été transmise dans le Taï Chi Chuan. Cette forme de travail, avec une attention particulière pour dénouer les lieux de passage de l'énergie, particulièrement au niveau des articulations et jusque dans le bout des doigts, permet aux élèves de mieux intégrer l'axe et la puissance du hara.

 

Martine Buhrig► Préconisez-vous un travail spécifique pour développer le souffle, l'énergie ?

M B : Le travail sur le souffle n'a rien de spécifique. Il est contenu dans l'ensemble de la transmission du geste aïki. Car sans une installation claire et précise des postures de base, avec des ancrages au sol solides intégrant les déplacements, des jambes non effondrées, d'un axe vertical du bassin jusque dans la tête, des gras toniques et sans tension, des positions de main pour diriger et transformer l'énergie yin en yang (et réciproquement), du regard pour porter la direction et l'intention de l'action, il ne peut pas y avoir d'énergie.

Maître Coquet, mon professeur de Iaï, se plaisait à dire lorsque nous étions sur la montagne : « Le chien, c'est l'énergie. Le maître, c'est l'intention. C'est le maître qui dirige le chien. »

Maître Chu, mon maître de Taï Chi Chuan, précise qu'une action, « c'est 95 % de Yi » (Yi c'est l'intention en chinois). D'où l'indispensable travail du Yi pour développer l'art interne de nos disciplines.

 

► Que vous apporte la pratique d'une autre discipline ?

M B : C'est tout naturellement que la pratique d'autres disciplines s'est installée tout au long de ma vie, à partir de l'Aïkido.

En 1970, j'ai désiré développer la concentration assise en même temps que la méditation dynamique qu'offre l'Aïkido. C'est ainsi que j'ai pratiqué le zen avec Maître Deshimaru à Paris et continué dans cette voie depuis. Si Maître Ueshiba n'a pas enraciné son art dans le zen mais plutôt dans la tradition taoïste et shinto, on y retrouve la même source dans la vacuité (mu) comme essence de la pratique. « Je suis le vide moi-même » nous révélait-il.

Les élèves se faisaient parfois mal sur le tatami. C'est ce qui m'a conduit à apprend le Shiatsu pour pouvoir intervenir tout de suite et mieux transmettre le Do In qui est une des bases de l'échauffement de l'Aïkido. C'est ainsi que je suis devenu enseignante praticienne de Shiatsu en 2001. Actuellement je poursuis une formation en médecine chinoise avec M. Courbon pour m'améliorer dans cet art de soigner.

L'utilisation du sabre en Aïkido m'a conduite à découvrir le Iaïdo et le Ken Jitsu de l'école Katori Shintoryu avec Maître Michel Coquet en 1983. Pendant 15 ans, cette pratique m'a amenée à entrer davantage dans l'art de "trancher l'ego", c'est-à-dire dans le travail sur soi et l'intériorisation de la coupe. Mais aussi l'atteinte de mes limites d'endurance personnelle après plus de cent sauts et coupes en une heure, la force de l'humilité et la responsabilité. Sur la montagne, Michel nous faisait dégainer (et rengainer) en poussant des kiaï gigantesques en pleine nature. « Envoyez vos kiaï jusqu'aux confins de l'univers. Attention, vous êtes responsables de votre énergie. N'envoyez pas d'énergie négative, mais votre énergie positive ! »

J'ai moi-même enseigné cet art de 1993 à 1998. Puis une tendinite chronique m'a contrainte à cesser cette discipline et à m'ouvrir à l'école Soto de maître Nishio en alliant le sabre et l'Aïkido, en développant également l'épée Taï Chi, plus légère dans le poids et la frappe. Ces formes de travail avec les armes m'ont permis de développer le Yi dans des postures d'attaque et de défense, ainsi que dans mes mouvements en intégrant la coupe. Ma forme d'Aïkido est devenue à la fois plus tranchante et moins "agrippante". Au niveau interne, le travail de purification du mental et de gestion positive des émotions s'est accentué. Les techniques avec armes sont indispensables pour une bonne maîtrise de l'Aïkido.

Martin Buhrig, article de L'Est Républicain, août 2014Avec mon ami Chinh Trinh, nous avons commencé à pratiquer le Taï Chi Chuan en 1990. Nous avions le souci de pouvoir enseigner une discipline à pratiquer seul, en particulier pour nos amis moines bénédictins. Le Chi Qong, cet art complet, qui est à la fois une discipline martiale, du bien être (voire thérapeutique) et méditative, apporte une connaissance très précise de l'énergie. C'est ce qui m'a amenée à l'enseigner depuis 1997, étant toujours élève de Jean-Pierre Cayrol à Lyon et supervisée par Maître Chu à Londres.

Maître Tanaka Shingaï m'a transmis un peu de cet art de la beauté qu'est la calligraphie japonaise de 1998 à 2001, faisant le lien avec le geste martial et énergétique utilisé avec le pinceau. Cet art inexprimable touche au cœur de l'être très profondément, laissant jaillir beaucoup de tendresse et de force. Tout comme les disciplines que j'ai pratiquées, aucun mot ne peut dire l'essence du geste créateur lorsqu'il émerge du cœur de l'être, tel l'éclair.

 

► Pratiquez-vous un art de défense ou plutôt un art du bien-être ?

M B : La mixité homme-femme joue un rôle (souvent non dit) important dans l'Aïkido qui est pour moi d'abord un art relationnel : perte des peurs de l'autre, chasteté du contact, accueil et mise en confiance jusque dans la chute, réalisation du Tao dans l'essence du mouvement.

C'est un art de défense et un bel outil de gestion de l'agressivité, d'abord pour soi, puis pour celui qui frappe. De par mon métier d'assistante sociale dans des milieux touchés par l'exclusion sociale, j'ai souvent été amenée à l'utiliser pour calmer ceux qui passaient à l'acte violent. Cela s'est toujours fait dans une contention passive qui a permis à l'autre de se reprendre et de poser des mots sur son geste, sur sa situation, sur ses maux.

Intervenant comme formatrice auprès des publics en grande précarité, des travailleurs sociaux ou des institutions cherchant des outils de gestion du stress et de la violence, j'ai gardé en mémoire cette expérience de mixité : dans un même groupe, des femmes ayant été victimes de violence conjugale et des hommes, souffrant de dépendance alcoolique, devenaient parfois violents. Tous ayant demandé à travailler sur la gestion de la violence, j'ai ramené les bokken et demandé aux hommes d'attaquer les femmes. Après avoir un peu hésité, ils l'ont fait volontiers. Les femmes étaient apeurées, littéralement statufiées. Je leur ai appris à sortir de la ligne d'attaque et à contrôler celui qui les frappait. Puis nous avons inversé les rôles. Les hommes, pour la première fois de leur vie, ont connu la peur d'être frappés par des femmes. Un dialogue fort s'est engagé et beaucoup ont intégré une nouvelle posture, en sortant du cercle vicieux de victime et d'agresseur.

C'est aussi, bien sûr, un art de bien être. Au niveau physique, l'effet "massage" de la préparation permet une réappropriation de son propre corps. La pratique fait vivre un plaisir de l'harmonie, une acquisition de compétences qui revalorisent, un lâcher prise dans les rôles de uké et nagé qui permet de lâcher le stress accumulé dans la journée et de reprendre des forces. Ces deux dimensions de bien-être et de défense s'interpénètrent. Elles permettent ainsi aux pratiquants de se reconstruire.

 

► Le fondateur de l'Aïkido parlait "d'harmonie universelle" pour finalité de l'Aïkido, est-ce également votre conception ?

M B : Le fondateur de l'Aïkido a eu la force de refuser que son art reste confiné dans les frontières du Japon en tant que "trésor national". Ayant connu lui-même la guerre et milité pour la paix au prix de sa vie, il a voulu que son art soit une œuvre de Paix, de tolérance et d'harmonie universelle qui transcende les nations.

Très touchée par cette conviction, j'ai toujours désiré que l'Aïkido soit l'occasion de liens amicaux et de découvertes réciproques de nos cultures. Depuis plus de vingt ans, avec mon ami Chin, nous animons des sessions où nous pratiquons l'Aïkido, le Tai Chi Chuan, le Iaï et l'épée Taï Chi, le Shiatsu et de Do In, le Zazen et la méditation autour des grands textes sacrés de l'humanité. Nos frères bénédictins nous ont accueilli dans leur monastère de la Pierre Qui Vire, puis de Chauveroche. Nous continuons nos sessions sur fond de dialogue religieux (Chin est bouddhiste et moi chrétienne) en nous appuyant sur la pratique de ces disciplines d'unification de l'être.

 

► Vous menez également une importante activité humanitaire, en quoi l'Aïkido vous aide-t-il dans cette démarche ?

M B : L'aspect social de l'Aïkido est important. Le Kidan club, que nous avons créé à Villeurbanne grâce à l'appui de la mairie qui nous accueille dans un des gymnases de ses écoles, a fait le choix d'ouvrir l'accès de la pratique des arts martiaux et énergétiques à tous (Aïkido, Taï Chi Chuan, Iaïdo et Ken Jitsu). Toutes les catégories sociales peuvent donc venir pratiquer, sans qu'il y ait de discrimination liée aux tarifs, en ces temps où une partie importante de nos concitoyens vivent en dessous du seuil de pauvreté. Nous adaptons également nos activités pour les personnes en situation de handicap. C'est ainsi que nous ouvrons aussi les portes du club, avec la participation active de tous les élèves, pour des expériences ponctuelles de lutte contre l'exclusion. Nous avons par exemple accueilli les personnes du foyer Notre-Dame des sans-abri, pratiqué et longuement échangé autour de la question de la chute et du relèvement. Cette étape, dans une rencontre interne générationnel, a donné lieu à un film réalisé par Nicolas Cornu et produit par Cocottes Minute Production avec Jérôme Duc-Maugé. Choisi comme projet pilote par le maire de Lyon, le film Comme des enfants a bénéficié d'un des trois Howards européens de "Euro cités" en 2004.

Certains membres du Kidan club soutiennent des actions à but humanitaire au Sénégal avec une équipe de jeunes footballeurs dans la banlieue de Dakar et participent aux vacances solidaires de l'ADEFI (Action Développement Enfance Famille Internationale) avec la construction d'un centre social à Hann.

C'est une façon de rejoindre l'esprit de notre fondateur qui affirmait : « En Aïki, vivez le présent, c'est l'éternel qui se manifeste en vous-même, et fait collaborer à l'amour et à la solidarité que se doivent tous les hommes sur la terre et dans le ciel. »

 

Petit lexique, certains termes comme Ki n'étant pas faciles à traduire.

Aikidô : la voie de l'harmonie des énergies (Ki)
bokken : sabre de bois
dôjô : lieu de pratique de la voie
Iaïdô : voie du sabre
Kamiza : emplacement du dôjô où on met souvent le portrait du fondateur de la discipline et des calligraphies exemplaires.
Ken : sabre.
Kiaï : désigne le cri qui précède ou accompagne l'application d'une technique.
Kyû : grade d'élèves
Uké : celui qui attaque et qui chute
Tori : celui qui fait la technique (appelé aussi nage ou shite)



[1] Martine Buhrig est née en 1951. Elle est auteur de Réussir l'insertion. Accompagner la reconnaissance sociale, livre présenté dans La Croix en 1996 : « Martine Buhrig est assistante sociale et titulaire d'un DEA de l'Institut des sciences de la famille. Elle a vécu sur une péniche ouverte aux jeunes marginalisés de Paris et a dirigé un atelier artisanal dans une entreprise d'insertion lyonnaise. Dans cet essai, Martine Buhrig transmet aux travailleurs sociaux et bénévoles d'associations son expérience d'accompagnement des personnes en difficulté. Avec le souci de responsabiliser autant les bénéficiaires des politiques d'insertion que tout citoyen. Une démarche destinée à un public déjà averti. » Dans l'entretien qui est publié ici, elle décrit  différents arts auxquels elle a touché (Zen, Shiatsu, Taï Chi Chuan…). Par ailleurs Martine est chrétienne, elle a étudié la Bible et les lettres hébraïques en profondeur.

[2] On le trouve à plusieurs endroits sur internet, par exemple https://www.aikibudo.com/pdf/05_actualites/aikimag/aikidomag_1205.pdf

[3] L’Aïki taïso est un ensemble d'exercices préparatoires à la pratique des Arts Martiaux en général et de l'Aïkido en particulier. Taïso signifie gymnastique. C’est une préparation douce basée sur les mouvements d’Aïkido et des pratiques de santé transmises notamment par Maître Tamura: méditation, concentration, respiration, travail sur l'énergie, assouplissement, renforcement musculaire profond, déplacements (Taï-Sabaki), chutes (Ukemis), mouvements du corps, relâchement, relaxation, massages.

 

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