SHIN JIN MEI, poème zen : livres disponibles, traductions comparées, version de Deshimaru et notes
Le message précédent a donné deux traductions de ce poème zen qui a inspiré des milliers de kôans du zen rinzaï et qui est un texte de référence pour les deux écoles rinzaï et sôtô. Il s'agissait des traductions L.Wang et J. Masui, et par ailleurs de D. Suzuki
Figure ici la traduction que T. Deshimaru avec en plus, en téléchargement, un fichier pdf mettant en comparaison les trois traductions, même si certains passages ont du mal à se correspondre !
Le Shin Jin Mei est le plus ancien texte du CH’AN, courant du bouddhisme chinois qui donnera naissance au ZEN japonais. Ce recueil a longtemps été attribué à maître Sosan Kanchi (en chinois Seng-Ts'an), troisième patriarche (après Bodhidharma et Eka), décédé en 606 ; il est maintenant considéré comme ayant été composé au VIIIe siècle.
Il se compose de 584 idéogrammes répartis en 146 phrases comportant chacune quatre idéogrammes, avec des variantes si on regarde les traductions comparées. Les phrases sont parfois groupées par deux (T. Deshimaru) ou quatre (L.Wang et J. Masui).
Fichier PDF des 3 traductions comparées : SHIN_JIN_MEI_en_traductions_comparees.
À propos des traductions et commentaires du Shin Jin Mei
Il y a de grandes variations entre les différentes traductions, que celles-ci soient réalisées à partir du texte chinois ou à partir de sa version japonaise. En particulier, comme le dit Maître Deshimaru, « dans les poèmes composés d'idéogrammes, le sujet est omis. », il faut le deviner d'après le contexte.
On trouve le texte en japonais et des commentaires en anglais sur INTERNET : https://www.sacred-texts.com/bud/zen/fm/fm.htm
Certains LIVRES contiennent une traduction française sans commentaire :
- La traduction de L.Wang et J. Masui (revue par le Prof. P. Demiéville) figure dans Tch'an, zen, racines et floraisons, revue Hermès 4, nouvelle série, 1985, p. 205-209, (A. Desjardins signale une première publication en 1970 dans l'ancienne série).
- La traduction de Daisetz Teitaro Suzuki est parue dans "Essais sur le bouddhisme Zen » (3 volumes), c'est dans le volume I pages 232-238, il manque quatre phrases qui figurent dans la version anglaise, elles ont été ajoutées ici.
Sur internet on trouve aussi la traduction d'Éric Putkonen obtenue en comparant les traductions de Richard B. Clarke, Dusan Pajin, D.T. Suzuki, R.H. Blyth, Robert F. Olson, Christmas Humphreys et Stanley Lombardo.
Certains LIVRES donnent traduction française et commentaire, voici les principaux (il y en a beaucoup en anglais, ils ne sont indiqués ici) :
- Arnaud Desjardins le commente à partir de la traduction de L.Wang et J. dans son petit livre Zen et Vedanta, Commentaire du Sin-sin-ming, éd. Table ronde, 1995[1] (cf. https://terebess.hu/english/sin.pdf)
- Maître Deshimaru le traduit et le commente en 1976 chez Seghers dans un beau livre avec de nombreux sumi e : Shin Jin Mei, Textes sacrés du zen**, (la traduction est celle qui figure dans le présent message), et en 2000 il y a une autre édition chez Albin Michel : Shin Jin Mei, Aux sources chinoises du zen.
- Maître Shen-Yen l'a pris comme support de ses enseignements dans plusieurs sesshin, cela a donné le livre Confiance en l'esprit, traduction française parue en 1997 aux éditions Dharma.
● Traductions du TITRE : jap. Shin Jin Mei (ch. Sin Sin Ming)
– Sens des trois idéogrammes[2] 信心銘.
- Shin 信 signifie "foi", "confiance"
- Shin 心 désigne le cœur, l'esprit ; et aussi l'attention, aiguë comme une aiguille d'acupuncture. NB : ce caractère se prononce ici "jin" et non "shin" parce qu'il est altéré phonétiquement du fait qu'il est associé à 信.
Dans Shin Jin 信心 ces deux idéogrammes sont associés dans le titre d'où Shin Jin peut être traduit par "la foi en l'esprit", "l'esprit de foi", "la confiance dans le cœur", "un cœur confiant"…
Mei 銘 signifie "poème", "chant", "inscription" avec une idée du recueil pour le futur, de mémoire pour les siècles à venir.
– Titres existants[3] : "Recueil de poèmes de la foi en l'esprit" ; "Inscription sur l'esprit de foi" ; "Confiance dans l'esprit" ; "De la confiance dans le cœur" ; "Écrit d'un cœur confiant" ; "Gravé au cœur véridique" ; "Inscrit sur l'esprit de foi" ; "Inscription sur l'esprit de foi" ; "Inscrire la foi en l'esprit" ; "Ode à l'esprit confiant"…
● À propos des trois traductions données dans ce message ou dans le précédent, et dans le fichier PDF.
En regardant le tableau où sont comparées les traductions de Deshimaru, de Wang-Masui, et de Suzuki, on voit qu'il y a des différences de traduction des mêmes passages, et on peut noter que seul Deshimaru garde quelques termes japonais : ku, dharma, satori, hishiryo… d'où quelques notes ont été ajoutées après sa traduction, Par ailleurs certains mots japonais ont plusieurs sens : ainsi Deshimaru traduit Dô trois fois par "Voie" et une fois par "langage" (voir les notes à la fin), et les trois autres fois où il utilise le terme "Voie", il s'agit d'un autre caractère.
Autre problème qui apparaît : certains passages existent chez l'un et pas chez les autres. Voici la liste des passages concernés si on se réfère aux numéros de Deshimaru et si on appelle "strophe" ce qui y correspond (deux fois 4 idéogrammes) :
- les strophes nos 32, 48 et 65 sont chez lui et pas chez les deux autres ;
- par contre, les autres ont des strophes qu'il n'a pas : le n° 33 de Deshimaru correspond à deux strophes des autres (il a le début et la fin) ; avant le n° 37, les deux autres ont une strophe supplémentaire ; entre les nos 49 et 50, Suzuki a un passage que n'ont pas les autres (quoique Deshimaru a peut-être un mélange) ; le nos 50 et 52 sont chez Deshimaru et Suzuki mais pas chez Wang-Masui ; avant le n° 67, Suzuki a une strophe que les autres n'ont pas. Par ailleurs les strophes nos 11 et 12 sont dans la traduction anglais de Suzuki (ajoutée ici) mais pas dans la traduction française.
Traduction du SHIN JIN MEI par Maître Deshimaru, 1976
suivie de notes
- NB : Chaque numéro correspond à deux phrases de 4 idéogrammes même si parfois il y a quatre lignes
Recueil de poèmes de la foi en l’esprit
1. Pénétrer la Voie n’est pas difficile
Mais il ne faut ni amour, ni haine, ni choix, ni rejet.
2. Il suffit qu'il n'y ait ni amour ni haine
Pour que la compréhension apparaisse
Spontanément claire
Comme la lumière du jour dans une caverne.
3. S’il se crée dans l’esprit une singularité
Aussi infime qu’une particule,
Aussitôt une distance illimitée
Sépare le ciel et la terre.
4. Si nous réalisons le satori ici et maintenant,
Les idées de juste ou de faux
Ne doivent plus pénétrer dans notre esprit.
5. Dans notre conscience, la lutte entre le juste et le faux
Débouche sur la maladie de l’esprit.
6. Si nous ne pouvons pénétrer à la source des choses,
Notre esprit s’épuisera, en vain.
7. La Voie est ronde, en paix, large comme le vaste cosmos, parfaite,
Sans la moindre notion de demeurer ou de rompre.
8. En vérité, parce que nous voulons saisir ou rejeter,
Nous ne sommes pas libres.
9. Ne courez pas après les phénomènes
Et ne restez pas dans la vacuité (kû).
10. Si notre esprit demeure tranquille.
Il s’évanouit spontanément.
11. Si nous arrêtons tout mouvement,
Notre esprit deviendra tranquille.
Et cette tranquillité par la suite
Provoquera encore le mouvement
12. Si nous demeurons aux deux extrémités,
Comment pouvons-nous en comprendre une ?
13. Si on ne se concentre pas sur l’originel,
Les mérites des deux extrémités seront perdus.
14. Si nous acceptons seulement une existence,
Nous tombons dans cette seule existence.
Si nous suivons le kû,
Nous devenons alors contre le kû.
15. Même si nos paroles sont justes,
Même si nos pensées sont exactes,
Cela n’est pas conforme à la vérité.
16. L’abandon du langage et de la pensée
Nous mènera au-delà de tout lieu.
Si l’on ne peut abandonner le langage et la pensée,
Comment résoudre la Voie ?
17. Si nous retournons à la racine originelle,
Nous touchons l’essence.
Si nous suivons les reflets,
Nous perdons l’originel.
18. Si nous sommes illuminés en toutes directions,
Ne serait-ce qu'un instant,
Cela est supérieur au kû ordinaire.
19. Le changement du kû ordinaire
Dépend de la naissance des illusions.
20. Ne cherchez pas la vérité,
Seulement n'ayez pas de préjugés.
21. Ne demeurez pas dans les deux préjugés,
Ne recherchez pas le dualisme.
22. S’il nous reste un tant soit peu de notion de juste ou de faux,
Notre esprit sombre dans la confusion.
23. Le deux dépend de l’un.
Ne vous attachez pas à l’un.
24. Si un esprit ne se manifeste pas,
Les phénomènes seront sans erreur.
25. Pas d’erreur, Pas de dharma,
Pas de dharma, Pas d’esprit.
26. Le sujet s’évanouit en suivant (à la suite de) l’objet,
L’objet sombre en suivant (à la suite du) le sujet.
27. L’objet peut être réalisé en tant que véritable objet
Par la dépendance avec le sujet.
Le sujet peut être réalisé en tant que véritable sujet
Par la dépendance avec l’objet.
28. Si vous désirez comprendre le sujet et l’objet,
Finalement vous devez réaliser que les deux sont kû.
29. Un kû identique à l’un et l’autre
Inclut tous les phénomènes.
30. Ne discriminez pas entre le subtil et le grossier,
Il n’y a aucun parti à prendre.
31. La substance de la Grande Voie est généreuse,
Elle n’est ni difficile ni facile.
32. Les personnes ayant l’esprit fort
Tombent dans le doute.
33. Si nous adhérons à l’esprit mesquin,
Perdant toute mesure
Nous basculons dans la voie de l’erreur.
34. Si nous l’exprimons librement, nous sommes naturels.
Dans notre corps, il n’y a aucun lieu où aller et demeurer.
35. Si nous faisons confiance à la nature,
Nous pouvons être en harmonie avec la Voie.
36. Ken hen (dispersion de l'esprit) s’oppose à la vérité,
Kontin (somnolence) s’en échappe.
37. Si nous désirons aller,
Prendre le seul et suprême véhicule,
Nous ne devons pas haïr les six souillures.
38. Si nous ne haïssons pas les six souillures,
Nous pouvons atteindre l’état de véritable bouddha.
39. L’homme sage est non actif,
L’homme fou aime et s’attache lui-même.
40. Dans le dharma, pas de différenciation,
Mais l’homme fou s’attache lui-même
41. Se servir de l’esprit avec l’esprit,
Est-ce grande confusion ou harmonie ?
42. Dans le doute,
Les consciences de Ken hen et de Kontin s’élèvent.
Dans la conscience du satori,
L’amour et la haine sont inexistants.
43. Au sujet des deux aspects de tous les éléments,
Nous voulons trop considérer.
44. Comme un rêve, un fantôme, une fleur de vacuité,
Ainsi est notre vie.
Pourquoi devrions-nous souffrir
Pour saisir cette illusion ?
45. Le gain, la perte, le juste, le faux,
Je vous en prie, abandonnez-les.
46. Si nos yeux ne dorment pas,
Tous nos rêves s’évanouissent.
47. Si l’esprit n’est pas soumis aux différentiations,
Toutes les existences du cosmos deviennent une unité.
48. Si notre corps réalise profondément l’unité,
Nous pouvons couper instantanément toutes les relations.
49. Si nous considérons toutes les existences avec équanimité,
Nous retournons à notre nature originelle.
50. Si nous examinons cela,
Rien ne peut être comparé.
51. Si nous arrêtons le mouvement,
Il n’y a plus de mouvement.
Si nous faisons se mouvoir l’immobilité,
Il n’y a plus d’immobilité.
52. Le deux étant impossible,
Le un l’est également.
53. Finalement, en dernier lieu,
Il n’y a ni règle ni régulation.
54. Si l’esprit coïncide avec l’esprit,
Les semences, les traces des actions s’évanouissent.
55. Le doute du renard n’existant pas,
Les passions disparaissent complètement,
Et soudainement apparaît la foi.
56. Tous les éléments étant impermanents,
Il n’y a aucune trace dans la mémoire.
57. Illuminer sa propre intériorité par la lumière du vide
Ne nécessite pas l’usage de la puissance de l’esprit.
58. En ce qui concerne hishiryô,
Considérer est très difficile.
59. Dans le monde cosmique de la réalité telle qu’elle est,
Il n’y a entité d’ego ni autres différences.
60. Si vous voulez réaliser le un,
Cela n’est possible que dans le non-deux.
61. Comme cela est non-deux,
Toutes choses sont identiques, semblables,
Tolérant les contradictions.
62. Les sages, l’humanité toute entière
Vont vers l’enseignement de la source originelle.
63. Un moment de conscience devient dix mille années.
64. Ni existence ni non-existence,
Partout devant nos yeux.
65. Le minimum est identique au maximum,
Nous devons effacer les frontières des différents lieux.
66. L’infiniment grand est égal à l’infiniment petit,
Nous ne pouvons voir les limites des lieux.
67. L’existence elle-même est non-existence.
La non-existence elle-même est existence.
68. Si cela n’est pas ainsi,
Vous ne devez pas seulement le protéger.
69. Le un lui-même est toutes choses,
Toutes choses elles-mêmes sont un.
70. Si cela est ainsi,
Pourquoi est-il nécessaire de considérer au sujet du non-fini ?
71. L'esprit de foi est non-deux,
Non-deux est l'esprit de foi.
72. Finalement les techniques de notre langage seront totalement brisées,
Et passé, présent, futur ne seront pas limités.
NOTES sur quelques termes
(La Voie, dharma, hishiryô, satori, kû, sujet/objet, ken hen/kontin, 6 souillures)
Certaines notes sont prises au livre de Deshimaru de 1976, dans ce cas la page est indiquée, les kanji ayant été ajoutés.
– Le caractère japonais 道, (japonais dô ou michi ; chinois tao ou dao) est en général traduit par "la Voie"[4], mais il signifie aussi "parole". Dans le "Shin Jin Mei" il revient quatre fois seulement : au début (c'est 至道); quand il est question d'harmonie avec la Voie, et ensuite de la substance de la grande voie (大道) ; et dans la dernière strophe, Deshimaru l'a traduit par "langage".
– On trouve sept fois le mot hô 法 que Deshimaru traduit trois fois par dharma (ou sinon il traduit par phénomènes, existences…). Comme le mot dharma, le mot hô veut dire à la fois la loi, la méthode, l'enseignement, la règle. Si on le considère comme un pluriel (en japonais il n'y a pas de différence) dharma peut aussi être traduit et compris comme les existants, les choses, les objets matériels, ou les phénomènes mentaux et physiques.
– Au n° 59 Deshimaru a transcrit 非思量par hishiryô. Le mot shiryô désigne la pensée analytique (ryô a le sens de "mesurer") et le terme hi qui précède est une négation, mais pas au sens de la négation classique – la non-pensée c'est fushiryô –, hi est quelque chose qui écarte, d'où par exemple la traduction de hishiryô par "ce qui n'est pas de l'ordre de la pense" comme le propos Yoko Orimo. C'est un terme qu'on trouve dans le Fukanzazengi[5].
§4. Livre p. 75. Le satori n'est pas un état spécial, une conscience transcendantale, c'est le retour aux conditions originales, normales. Dans un voyage aérien, on s'élève au-dessus de la couche de nuages pluvieux. Le soleil brille dans le ciel immaculé. La vérité, de même, et sans artifices, au-delà des phénomènes
§ 9 et suivants. Livre p. 75. Le mot kû 空 figure sept fois dans le texte. Il correspond au sanskrit sunyata, et est porteur de deux sens : 1/ le ciel, le cosmos ; 2/la vacuité, le vide. Dans la langue japonaise, l'essence de kû sont très nombreux. Par exemple dans karaté, kara est kû, c'est le même idéogramme : "sans rien", "sans arme", seulement les mains… [p. 195, T. Deshimaru liste les vingt sortes de kû distingués dans la tradition Mahâyâna]
§ 27. Livre p. 93. Le sujet, nô 能, a le sens d'ego, de soi, de conscience personnelle. L'objet, kyô, 境se réfère au milieu, aux autres existences, au cosmos. Les partenaires (kyô) des yeux en action (no) sont les couleurs, les formes, les mouvements, la totalité du monde visible. Les partenaires des oreilles en action sont les voix, les sons, l'ensemble du monde audible. Les partenaires de la langue sont les saveurs : doux, amer, simple, subtil, salé, etc. Le partenaire du nez en action est le monde illimité des odeurs et des parfums. Les partenaires du corps sont des sensations du toucher : rugueux, lisse, dur, souple, etc. Le partenaire de la conscience est Ho, le dharma et, aussi, le milieu, le cosmos entier. Nô et Kyô, sujet et objet, sont donc complètement interdépendants, l'un ne peut être réalisé en tant que telles que par sa relation même avec l'autre. Le Soutra dans la Grande Sagesse, Hannya Shingyo, met en relief cette interdépendance : « (Dans ku) il n'y a ni yeux, ni oreilles, ni nez, ni langue, ni corps, ni conscience, ni couleur, ni son, ni odeur, ni coup, ni toucher, ni objet de pensée »
§ 36 et 42. Livre p. 117. Ken hen 繋念 et kontin 昏沈 représentent deux écueils opposés dans la pratique de zazen. Le premier, appelé aussi san ran, correspond à l'excitation, à la dispersion de l'esprit, soumis au flux des pensées, sans repos ni stabilité, en recherche perpétuelle – une telle attitude mentale, toujours porté vers l'extérieur, caractérise notre civilisation. Dans la posture, elle se manifeste par une tension excessive, en particulier dans les pouces, qui se relèvent. Le second écueil correspond à la dépression, à l'obscurcissement de l'esprit, qui sombre alors dans la fatigue, voire le sommeil. Anxieux, souffrants, nous allons vers l'obscurité, nous descendons, doutant, sans foi établie. Nous coulons comme une pierre dans l'eau (kon 昏 signifie obscurité, et tin 沈, couler). Alors, en zazen, le corps se détend, se relâche à l'excès, et les pouces s'abaissent.
§ 37-38. Livre p. 118. Quels sont les six souillures ? Les six sens : les yeux (la vue), les oreilles (l'audition), le nez (l'odorat), la langue (le goût), le corps (le toucher), la conscience. Ainsi les souillures ne sont-t-elle autres que les phénomènes (shiki). Ceux-ci font partie de notre corps, de nos cellules, de nos neurones.
[1] Arnaud Desjardins commence par dire : « En lisant, lors de sa parution en 1970, dans la revue Hermès, volume 7, la traduction du Sin-sin-ming écrit par Seng-Ts'an, troisième patriarche du Tch'an après Boddhidharma, je fus frappé par la similitude de cet enseignement avec celui du vedanta tel que je le découvrais à travers un maître bengali, Swâmi Prajnânpad. »
[2] Une partie de ce qui est mis ici vient du livre de T. Deshimaru, 1976, p. 7.
[3] Cette liste vient en partie de https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb120094310
[4] Dans le caractère japonais 道La partie 首est composé du caractère de l’œil 目 au-dessus duquel il y a un petit trait, c'est alors 自 ji, qui signifie “soi-même”. Au-dessus il y a un trait horizontal et deux petits traits obliques, cela donne 首 shu qui signifie la “tête”. Ce caractère est complété de la clé de la marche 辶symbolisée par un pied qui avance dans une direction. La version plus ancienne de ce caractères 衜 est plus compliquée.