Voici un texte japonais du XIIe siècle, où les Bodhisattvas rappellent le grand amour du Bouddha pour toutes choses, et forment un vœu : « que ce feu de notre cœur atteigne tous les vivants et que nous parvenions tous ensemble à la pleine sagesse éternelle. »

Le Boddhisattva est un « être éveillé » qui renonce à jouir du Nirvâna parfait tant que tous les êtres ne sont pas sauvés. Lors des sesshin zen on récite les quatre vœux des Boddhisattvas.

Au Japon l'appellation de 如来 nyorai traduit le terme sanscrittathāgata (l'Ainsi venu), c'est le nom dont le Bouddha historique, le Bouddha Shakyamuni, se désignait lui-même.

            Paroles des Boddhisattvas

Nous regardons humblement la réalité fondamentale de toutes choses,
et voici : partout la manifestation de la vérité du Bouddha Nyoraï,
pas un point, pas un instant qui ne soit révélation du mystère de lumière.

C'est pour cela que les maîtres des temps anciens
respectaient du fond du cœur
et protégaient jusqu'aux oiseaux et toutes sortes d'animaux.

 C'est aussi pour cela que nous voyons
dans la nourriture et le vêtement qui nous protègent tout le jour
la propre chair des Patriarches
et le corps du bouddha où son amour pour nous se manifeste.
Qui ne lui témoignerait tout le respect et la gratitude ?

Ainsi donc, puisque nous respectons les êtres inanimés,
pensons encore davantage aux hommes, même s'ils refusent la lumière
et faisons-leur du bien.
Et quand ils nous veulent du mal, nous humilient et nous persécutent,
recevons cela comme encore une manifestation du grand amour du Bouddha :
il veut de cette façon nous libérer
et effacer les fautes accumulées depuis des temps immémoriaux
par notre égoïsme et notre attachement.
Avec au cœur cette conviction
nous nous engageons à accomplir toutes choses avec humilité et foi.

 Alors une fleur de lotus s'épanouira au-dessus de notre tête
et un Bouddha y apparaîtra ;
autour de nous surgira un paradis
et la lumière merveilleuse du Nyoraï brillera sous nos pieds.

 Formons donc le vœu que ce feu de notre cœur atteigne tous les vivants
et que nous parvenions tous ensemble à la pleine sagesse éternelle.