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Voies d'Assise : vers l'Unité
Voies d'Assise : vers l'Unité
  • Blog dédié à Jacques Breton (prêtre, habilité à transmettre le zen, assistant de K.G. Dürckheim, instructeur de kinomichi) et au Centre Assise qu'il a créé en le reliant à l'abbaye de St-Benoît-sur-Loire (France) et au monastère zen du Ryutakuji (Japon).
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4 décembre 2023

Enseignements de Jacques Breton dans une session Naître à la nouvelle année

La session "Naître", qui s'est déroulée à St Gervais du 29 décembre au 1er janvier, 2007 fut un beau moment de profondeur et de partage. Voici des traces de l'enseignement de Jacques qui ont été publiées dans la Voix d'Assise n° 37, janvier 2007.

 

Enseignements de Jacques Breton

- extraits -

 

Les passages que nous avons à vivre, entre un passé qui nous colle à la peau et un avenir qui nous inquiète, sont souvent difficiles. Or le passage nous permet d'assumer le passé, parfois traumatisant, dont nous sommes encore trop dépendants. C'est la seule condition pour vivre le présent.

Le chemin consiste d'abord à nous laisser purifier.

Il faut savoir s'abandonner pour avancer. Mais que veut dire lâcher ? En quoi cela consiste-t-il ? Ce n'est pas l'événement que nous avons à lâcher, mais le ressenti, l'affectif, les idées dont nous sommes esclaves.

Prendre conscience de notre ressenti, laisser couler l'eau sur la plaie. C'est au fond de nous-mêmes, que nous trouvons le sens profond de notre épreuve. Ne pas laisser remonter dans la tête, mais sortir de l'affectif pour entrer dans la réalité profonde. Le zen nous permet de "laisser couler".

 

Il faut lâcher l'année qui s'achève, regarder ce qui nous a atteints et laisser descendre le ressenti.

Ensuite, quitter notre savoir : il nous laisse extérieurs à nous-mêmes, nous donne l'impression que nous savons et n'avons plus rien à apprendre. Le savoir est ce qui n'est pas entré en nous-mêmes. Il est limité et peut devenir obstacle. Qu'est-il au regard de la réalité profonde ?

Abandonner le savoir pour se laisser instruire. Le danger est de croire que la science peut tout résoudre. Le savoir obscurcit l'essentiel : la connaissance seule permet de faire l'expérience profonde de qui nous sommes et de ce qui est.

La connaissance de la réalité, dans l'amour, nous aide à vivre ; ce que la science ne peut donner. Ce que nous savons sur nous-mêmes et sur l'autre est très peu de chose. Nous sommes un mystère pour nous-mêmes. Qui suis-je, qu'est-ce qui me constitue ? Il y a toujours quelque chose qui nous échappe.

De même, nous ne connaissons jamais totalement une personne. Nous projetons sur l'autre notre propre image, tout ce que nous refusons en nous-mêmes. Faire de lui un autre nous-même nous enferme.

Entrer dans le mystère nous donne la connaissance profonde. Pour cela, laissons-nous instruire. À partir du moment où l'on commence à connaître, on commence à aimer et inversement.

 

Nous sommes uniques, notre chemin est unique. Pour progresser sur le chemin de la connaissance et de l'amour, la première chose fondamentale est l'écoute. La vie est liée à l'écoute. Si tu écoutes, tu pourras te laisser guider par Celui qui est en toi et qui peut te permettre de devenir amour.

L'écoute suppose une parole. "Au commencement était le Verbe".

Se laisser instruire par une parole de vérité, et non par toutes sortes de fausses paroles. Se laisser recréer par une parole. La parole est créatrice.

 

Une parole vraie est une parole qui jaillit du silence, qui part du fond. Tant qu'on ne l'écoute pas depuis le fond de nous-mêmes, elle ne sera jamais une parole lumineuse, vraie.

La vie nouvelle ne peut jaillir que de notre fond.

 

Souvent nous sommes désarçonnés face aux autres. Que leur dire ? Il faut écouter l'autre, pour recevoir le geste, la parole juste qui aidera. Quand je vous parle, je commence par vous écouter. À partir de ce que je reçois de vous, je peux vous parler.

Une parole vraie est une parole efficace, qui travaille en moi et m'aide à vivre. C'est une parole qui éveille, qui réveille en l'autre un appétit de vérité, de lumière.

 

À Noël, la Parole a pris corps. L'Absolu s'est incarné pour pouvoir s'exprimer dans un langage que nous pouvons écouter.

Un texte de l'Évangile que j'ai entendu mille fois aura toujours quelque chose à me dire si je me mets à son écoute.

 

Si notre parole vient de notre fond, si les autres sont à l'écoute, nous entrons dans la vraie connaissance d'amour.

À Assise, nous essayons d'entrer dans cette connaissance qui nous conduit vers le mystère de notre profondeur.

Le Christ a fait "un" avec notre humanité pour la porter jusqu'à la divinité. Au fond de nous-mêmes nous sommes appelés à quelque chose d'infiniment plus grand que ce que nous paraissons extérieurement.

Il s'agit de passer de la première naissance dont on n'est pas responsable à une seconde naissance dont on est responsable.

 

Le Christ nous dit : "Si tu veux, je peux te guérir".

Tout le travail est un travail de libération pour laisser grandir la graine semée en nous. Voulons-nous construire pour nous-mêmes et pour les autres un monde plus humain, plus vrai, plus juste ?

Pour créer un monde plus humain, il faut commencer par soi-même. Et d'abord accepter de recevoir la vie. Car la vie est à recevoir et non à prendre. Sinon, on ne crée qu'un individualisme forcené.

C'est pourquoi le service est également une chose essentielle. La vie ne peut se développer que si je me mets au service des autres.

 

La vie est pleine de lumière, de chaleur, d'amour. Quand on est dans une attitude de réceptivité, tout devient possible. On reçoit ce qui nous paraissait impossible.

 

St Gervais, 30-31 décembre 2006 - Extraits rassemblés à partir de notes

 

maison et givre

 

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