"Maître Jôshû : les kôans et le MU" Enseignement d'Eizan Rôshi en sesshin, août 2000 au Centre Assise à Saint-Gervais
Le Zen (en chinois, le Chan) est une école bouddhique connue pour ses histoires paradoxales et déconcertantes... Ces "kôan" se présentent généralement sous la forme de dialogues entre maître et disciple. De plus, dans le zen rinzaï, il y a toute une méthode basée sur eux, qui les utilise comme "support de méditation" et pour vérifier l'avancement du disciple. Les deux recueils de kôans les plus importants sont le Mumonkan (Passe sans porte) du maître chinois Mumon Ekai (1183-1260) et le Hekiganroku (Recueil de la falaise verte) de Engo Kokugon (1063-1135). Maître Jôshû est l'un des protagonistes de plusieurs kôan. Le kôan le plus connu est le MU de Jôshû : le kôan lui-même est très court, il est suivi par un commentaire de Maître Mumon, puis par un poème. Un tel kôan doit être "passé" (voir début du II). En effet, lors des sesshins le rôshi "donne" un kôan à certains disciples déjà anciens et lors des entretiens privés qui ont lieu pendant le sesshin, il pose des questions sur ce kôan. Mais attention, il est impossible de dissocier la résolution du kôan du travail de zazen qui engage l’être tout entier : c’est en l’associant avec zazen, posture assise immobile centrée sur la respiration, que le kôan a tout son sens.
Au Centre Assise créé par Jacques Breton (cf. Accueil du blog Voies d'Assise) ont lieu chaque année plusieurs sesshins, et de 1986 à 2006, Eizan Rôshi y est venu presque chaque année animer un sesshin de sept jours. Actuellement c'est Ryôsan, un de ses moines qui vient animer ce sesshin. Lors du sesshin d'août 2000 Eizan Rôshi a centré plusieurs de ses enseignements sur Maître Jôshû en citant plusieurs kôans qui le mettent en scène, aussi bien dans le Mumonkan que dans le Hekiganroku. Jacques Breton était présent. C'est Christiane Marmèche qui a effectué la transcription de cet enseignement donné en japonais et traduit en français par un interprète, ce travail n'a pas été relu par Eizan Rôshi.[1]
Le texte du kôan Mu figure sur ce blog (Le kôan Mu (Le chien de Jôshû), base de la méthode des kôan en zen Rinzai : texte japonais, traductions anglaise et française), et ultérieurement les textes des kôans cités par Eizan Rôshi y figureront petit à petit (tag Textes du zen).
Maître Jôshû : les kôans et le MU
Enseignement d'Eizan Rôshi
Sesshin d'août 2000 à Saint-Gervais
I – Maître Jôshû
Je vais vous conter la vie et les épisodes des grands maîtres de Chine et aussi vous parler de leur manière d'enseigner. Aujourd'hui nous commençons par Maître Jôshû.
Nous considérons Maître Jôshû comme un très grand maître ; on pourrait dire, par comparaison, que, s'il était chrétien, dans la Bible, il pourrait être en dialogue direct avec Dieu.
Sa vie.
Il a vécu de 778 à 897 et a pratiqué le zen pendant toute sa vie. Il n'avait pas besoin de manier le bâton, faire des moulinets, parler d'une grosse voix… non, il enseignait avec les mots de la vie quotidienne et d'une voix douce. On dit qu'il a connu l'éveil à 18 ans sous la direction de Maître Nansen. Et pour lui – pour nous aussi – le départ d'une véritable ascèse, c'est cette expérience de l'éveil. Le kensho (l'éveil) n'est que la ligne de départ. On pense trop souvent que c'est la ligne d'arrivée, c'est une grande erreur. Et donc, pour ceux qui n'ont pas réalisé le kensho, on peut dire qu'ils ne sont même pas sur la ligne de départ !
Maître Jôshû, de 18 à 58 ans, plutôt que de s'installer dans un temple, a préféré partir en voyage, en pérégrination de temple en temple. Il était tout à fait concevable qu'il soit grand maître d'un très grand temple avec beaucoup de monde autour de lui, mais il a préféré se mettre en chemin. Ce genre de pérégrination n'était pas un voyage touristique : il s'agissait en quelque sorte pour lui de passer de temple en temple et de vérifier l'état de réalisation du desservant de tel ou tel temple. Il n'a pris un temple à son nom que lorsqu'il a eu 80 ans, un tout petit temple, le pavillon de Kannon. Jusque-là, il n'avait cessé de voyager.
Moi, j'ai 70 ans cette année : ce serait donc dans 10 ans que je pourrai m'installer[2]. Mais quand je pense à ce qu'a réalisé Jôshû, c'est incomparable, je ne pense pas pouvoir le faire !
Descendre aux enfers.
Un jour, une vieille femme, dans un village, a demandé à Maître Jôshû : « Alors, vous qui avez réalisé l'éveil et qui avez une si longue pratique, bien sûr, vous irez au paradis après votre mort. »
Et Maître Jôshû de répondre : « Quand je serai mort, j'irai directement aux enfers. »
– « Qu'est-ce que cela veut dire ? »
Maître Jôshû : « C'est que je dois aller aux enfers, car si je n'y vais pas, je ne pourrai continuer à m'entretenir avec vous tous. »
Souvenez-vous de Dante qui a écrit dans sa trilogie (le paradis, l'enfer, le purgatoire) la descente aux enfers. Peut-être qu'il y a une description où des saints, depuis le paradis, tendent une corde pour repêcher les hommes de l'enfer. Mais là, il s'agit d'aller directement soi-même aux enfers pour aller aider les autres.
Jacques Breton : Dans le christianisme, on dit que Jésus-Christ est descendu aux enfers.
II – L'expérience d'éveil et le kôan MU
C'est vraiment le kôan MU[3] que l'on doit passer en premier quand on commence le zazen. Et à force de s'évertuer, de suer sang et eau, peut-être va-t-on pouvoir expérimenter cette immense joie. Il y a toutes sortes de gens qui prennent ce kôan : certains le franchissent au bout d'un mois, d'autres au bout d'un an ou au bout de longues années… certains le franchissent au soir de leur vie ou… jamais. Il n'y a aucun autre moyen que de franchir en premier lieu cette barrière.
« Un jour un bonze a demandé à Maître Jôshû : un chien a-t-il la nature de Bouddha ou non ? Et Jôshû a répondu : “MU”. »
● Commentaire d'Eizan Rôshi sur le Mu 無 lui-même :
Évidemment "MU" 無 comme signe, comme kanji (idéogramme), cela veut dire « rien », « il n'y a pas ». Si on interprète le signe "MU" comme « il n'y a rien », alors il n'y a même pas le signe "MU" ! Dans ce signe "MU" il y a une contradiction interne évidente. Donc, essayer d'interpréter ce signe, c'est tout à fait inutile, il vaut mieux s'attacher au son prononcé : en zazen nous expirons sur le son MU-U-U-U-u-u-u… et nous recommençons. C'est la répétition, presque l'invocation de MU.
Maître Mumon a dit que si le répétons, fatalement nous allons vers la réalisation. Lui-même avait travaillé ce kôan pendant six ans avec difficulté. Il faisait zazen ; s'endormant en zazen il se relevait pour faire un kinhin[4] ; et même en kinhin il arrivait à s'endormir, alors il se frappait la tête contre le pilier. Il faut aller jusque-là !
Il ne s'agit donc pas, pour réaliser l'éveil, d'interpréter le signe "MU". Il faut arrêter le travail de votre cœur/esprit[5] dans cette ligne de vouloir interpréter. Et celui qui n'arrive pas à réaliser ce kôan reste dans l'errance, dans l'erreur éternelle.
● Extraits du commentaire de Maître Mumon sur le kôan MU (en gras dans le texte)[6].
Pour avoir une connaissance très profonde de ce kôan MU, que faut-il faire ? Je vais vous donner quelques indications.
Ce kôan est le premier du recueil intitulé Mumonkan ou récit de la Passe sans porte. Sur ce kôan, Maître Mumon a écrit son commentaire. Plus vous vous efforcez de lire et de relire ce commentaire, plus l'expérience d'éveil de Maître Mumon lui-même doit vous paraître évidente. Et il nous faut réaliser la même expérience que Maître Mumon par notre pratique de la répétition du MU.
« Vous devez vous concentrer avec chacun de vos 360 os et 84 000 pores de peau. » Une telle description vient de la médecine traditionnelle indienne. Cela veut dire qu'il faut rassembler tout son corps, le porter à l'exercice tout entier.
Gardez toujours en vous le kôan MU, que ce soit à table, le soir, en dormant, en étant éveillé, tout le temps. Vous marchez, c'est MU qui marche. Vous mangez du pain, c'est MU que vous mangez. Vous passez le balai, c'est MU que vous passez. Il faut que soi et MU deviennent un et que vous fassiez tout zazen dans cette optique. C'est une sorte de moyen dynamique en mouvement. Il faut rassembler tout son cœur dans ce MU. Et bien entendu il faut dès le départ couper avec une conception nihiliste de MU.
Tout ce que vous avez accumulé en vous d'interprétations erronées, tout va se dissoudre dans ce MU si vous le pratiquez jour et nuit. Et à force de répétition, de concentration, vous entrez dans un état de samâdhi, d'unité avec la nature, avec tout : L'intérieur et l'extérieur ne font plus qu'un.
On oublie que l'on fait zazen – c'est le samâdhi du zazen[7] – alors il peut se produire cette chance de l'éveil, un travail particulier qui vous éveille. Et vous pouvez refaire la même expérience qu'ont fait le Bouddha, Maître Rinzai, Maître Jôshû… Cette expérience est ce qui touche à la vérité, le cœur vrai et l'universalité de la religion.
Cette expérience, bien entendu, il va falloir la vérifier. Et les kôan sont ce qui permet d'en vérifier l'assise et le fondement. À partir de ce kôan MU vous avez d'autres kôan, mais ils n'en sont que des variations. Donc il faut absolument franchir cette porte.
III – Autres kôans mettant en scène Maître Jôshû
Maintenant, à travers d'autres kôan, je vais m'intéresser à la pratique d'enseignement qu'avait Maître Jôshû.
● "Un gros radis" de Jôshû[8].
Un bonze, un jour, demande à Maître Jôshû : « À ce que je me suis laissé dire, vous avez été formé par Maître Nansen et vous avez reçu de lui la transmission du Dharma (de la Loi). »
C'est vraiment une interrogation d'ordre philosophique – philosophique zen.
La réponse de Maître Jôshû : « Vous savez au Chinshû – une région de Chine – c'est là-bas qu'on peut déterrer les meilleurs gros radis blancs. »
Vous êtes d'accord : Maître Jôshû doit répondre à une interrogation fondamentale qui signifie : « Qu'est-ce que c'est que son zen ? » Et vous, si vous étiez à sa place, vous devriez répondre la même chose. En d'autres termes, il vous faut pratiquer jusqu'au point où vous soyez capables de répondre à une question aussi fondamentale, et si vous êtes d'un endroit de France, votre réponse serait : « Oui, c'est par là-bas que l'on fabrique le meilleur fromage. » Vous devez être capable de répondre cela !
● Jôshû et les deux desservants de temple[9].
Maître Jôshû était en pérégrination, non pour son plaisir, mais pour la propagation du dharma (de la Loi). Le voilà devant un petit temple. Il frappe au portail : « Y a-t-il quelqu'un ? » Et le desservant de ce temple – peut-être faisait-il zazen ou était-il à la cuisine ou au jardin – arrive devant Maître Jôshû et brandit le poing. Alors Jôshû lui a jeté : « Je suis persuadé que je ne peux pas faire grand-chose avec vous. Vous êtes tellement peu mûr. »
Plusieurs kilomètres plus loin, un autre temple. Maître Jôshû frappe à la porte : « Y a-t-il quelqu'un ? » Et le desservant de ce temple de donner à Maître Jôshû la même réponse que le desservant précédent, en tendant le poing. Et Maître Jôshû le félicite : « Vraiment, votre pratique est très profonde. »
Et voilà le kôan, le problème :
« Pourquoi, à la même question et aux deux mêmes réponses, l'appréciation de Jôshû à la première était “Non”, et à la deuxième “Oui” ? »
Je vais continuer à vous exposer d'autres kôan, mais s'il y en a parmi vous qui comprennent cette question, apportez-moi la réponse en dokusan[10].
● « Pourquoi prenez-vous votre repas ? »
Un bonze, un jour, demande à Maître Jôshû : « Pourquoi prenez-vous votre repas ? »
Il y a une réponse qui serait : « Il faut bien que je mange pour vivre », mais alors une question surgira : « Ainsi vous ne mourrez pas si vous prenez vos repas ? » Et alors, réponse : « Non, bien sûr, je mourrai même si je prends mes repas. » On aura beau prendre ses repas ou s'abstenir, on finira un jour par mourir. Comment sortir de là ?
Dans la discussion précédente on s'intéresse à la séparation entre objectif et moyens : on pense en séparant l'aspect « l'homme qui prend ses repas » et « l'homme qui finit par mourir ». Et pourtant, du point de vue du zen, il ne s'agit pas de séparer car objectif et moyens sont toujours un : prendre son repas a une valeur absolue, aucune autre raison à cela.
L'éveil n'est certainement pas de l'ordre de la mystique. Il n'y a rien de caché, l'éveil c'est ce que l'on voit, c'est ce que l'on entend. Dans la vie la plus ordinaire, c'est la perception de tout. On oublie ce qu'est la vie ordinaire, on la perd de vue. Le monde du zen, le monde de l'éveil, ce n'est pas une discipline particulièrement difficile. Tout est dans la disposition de notre cœur/esprit.
Maître Jôshû a enseigné la voie de l'éveil à travers les actes les plus quotidiens de la vie. C'est comme si on voyait tout de lui, depuis le cœur jusqu'au foie. Imaginez un gros coquillage, genre coquille Saint-Jacques, qui montre tout ce qu'il a. On croit que le zen, c'est quelque chose qui doit être caché. Pas du tout ! Rien de plus simple.
L'expérience qui ne serait pas reliée en totalité avec notre vie quotidienne n'aurait aucun sens. Le zen, c'est être tout entier dans la vie que nous menons. Tout est chemin du zen : quand vous dormez, quand vous agissez, quand vous mangez… vous êtes là en totalité.
Alors il y a des gens pour penser : « À quoi bon faire tout ce travail puisque c'est ce que nous faisons constamment ? »
Le matin, après le déjeuner, nous nous dirigeons vers le travail (samu), chacun fait sa chambre… pensez à cela. Du point de vue aussi vaste que la terre entière, quand vous êtes dans votre chambre et que vous passez le balai, vous poussez un petit peu de poussière de la droite vers la gauche, ce n'est pas pour autant que la poussière disparaît. Pourtant le nettoyage est utile.
Changer votre perception des actes de votre vie, de ce que vous faites : tout est là. Trop souvent nous agissons par pure routine. Échappez à la routine. Il vous faut absolument, après ce sesshin, changer votre mode de vie jusqu'à l'année prochaine[11]. Si vous vous rendez compte de cette nécessité du changement dans votre vie, quelle valeur aura eu ce moment (ce sesshin) !
Tout le monde à la nature de Bouddha : cela veut dire que nous sommes – je suis – de la même nature que le Bouddha. Il n'y a pas un seul qui puisse dire « Je ne l'ai pas », et il n'y a qu'une nature de Bouddha.
Le kenshô c'est la réalisation – l'éveil – que vous avez la nature de Bouddha. Vous l'avez tous, mais sans pratique, sans zazen, vous ne pourrez la manifester, en rendre compte. Ce temps, le sesshin, n'a pour but que d'arriver à cette réalisation : « Mais oui, je l'ai – je l'avais ! »
Imaginez le temps qu'il a fallu à Maître Jôshû pour arriver à être un homme pareil tout en s'immergeant dans la vie quotidienne de toutes ses forces.
Le contenu des kôan que je vous ai donnés est parfaitement réalisable comme pour Maître Jôshû qui, 40 ans après son éveil à 18 ans, écrivait :
Printemps : de jolies fleurs éclosent
Automne : la lune inonde de lumière
Été : ce vent frais est agréable
Hiver : tout est recouvert d'argent et de blanc
Il ne s'agit pas là de décrire les paysages des quatre saisons, il faut y voir la lumière de Dieu, l'existence de Bouddha.
Si vous avez la joie en vous, tout sera joie : les fleurs qui sont en train d'éclore, la neige qui recouvre le paysage. Tout sera triste si vous avez en vous la tristesse. Ces allers et retours, tout cela entraîne aussi bien le stress, la névrose. On dit que le cochon n'est pas névrosé, il n'y a que l'homme à l'être.
L'homme est "le roi de la création" : c'est sûr qu'il a un esprit très développé et qu'il a pu réaliser la civilisation. Mais dans la civilisation où nous sommes, il y a toujours des aspects positifs et des aspects négatifs. Le jugement de l'homme toujours quelque chose d'incertain que l'on peut renverser. Ce qui peut vous apparaître comme du négatif sur le moment, il n'y a pas de quoi vous en affliger. De même, ce qui peut vous apparaître en positif, il n'y a pas de quoi vous en réjouir.
Le vrai pratiquant de zen est celui qui peut, en toute liberté, utiliser le positif et le négatif.
Vraiment, Maître Jôshû est un exemple extrêmement élevé pour nous. Il faut toujours tendre à réaliser ce style de vie.
[1] Cet enseignement a été publié dans la voix d'Assise n° 16, décembre 2000. Toutes les notes ont été ajoutées pour la publication sur le blog. Cette transcription ne fait que reprendre le mieux possible l'enseignement japonais de Eizan Rôshi. Cet enseignement était interprété oralement du japonais par Philippe Jordy enseignant à l'université Hosei de Tôkyô mais en visite en France. Pour la prononciation des mots japonais (noms de maîtres…) il faut savoir que toutes les lettres se prononcent, on le sait en général pour zen et kôan : le "u" se prononce "ou" (Joshu se prononce Joshou, MU se prononce mou…) ; le "r" se prononce presque "l"…
[2] En fait c'est en 2008 (donc huit ans plus tard que le présent sesshin de 2000) que Eizan Rôshi est devenu le responsable du Ryutaku-ji, le temple créé par Hakuin.
[3] C'est le cas 1 du Mumonkan (Passe sans porte).
[4] On pratique kin-hin dans le zendô, entre deux périodes de zazen. C'est une marche lente coordonnée à la respiration, les mains sur la poitrine. Elle est plus rapide dans le zen rinzai que dans le zen sôtô (les deux branches du zen présentes en France).
[5] Le terme japonais shin (心) se traduit par "cœur" ou par "esprit" (le kanji lui-même vient d'un dessin du cœur-organe).
[6] Eizan Rôshi cite ici des extraits du commentaire de Mumon, ils sont mis en gras. Le texte du kôan avec le commentaire de Mumon et le poème final se trouvera sur le message suivant du blog.
[7] Le samâdhi est un état profond de concentration : « Quand on rentre dans le samâdhi, c'est inconscient. S'il y a quelque part cette pensée : "Je rentre en samâdhi", ce n'est pas bon. Si vous dites "ça y est, j'y suis", ce n'est pas cela car on rentre dans le samadhi sans savoir que c'est le samadhi.» (Eizan Rôshi) On parle de "samadhi de zazen" comme ici, mais aussi de samadhi pour d'autres activités…
[8] C'est le cas 30 du Hekiganroku (Recueil de la falaise verte).
[9] C'est le cas 11 du Mumonkan (Passe sans porte)
[10] Le dokusan est l'entretien privé avec le rôshi (maitre zen) lors d'une sesshin. Pendant une séance de zazen (en général elle dure deux heures avec deux pauses ou kinhin), dans une pièce à part, le rôshi reçoit les participants qui le désirent selon un rituel, pendant que les autres restent dans le zendô (salle de méditation). Éventuellement l'entretien se fait avec la présence d'un traducteur.
[11] À l'époque Eizan Rôshi venait animer un sesshin par an.