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Voies d'Assise : vers l'Unité
Voies d'Assise : vers l'Unité
  • Blog dédié à Jacques Breton (prêtre, habilité à transmettre le zen, assistant de K.G. Dürckheim, instructeur de kinomichi) et au Centre Assise qu'il a créé en le reliant à l'abbaye de St-Benoît-sur-Loire (France) et au monastère zen du Ryutakuji (Japon).
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2 avril 2018

Historique du centre Assise et de Jacques Breton

Ce blog est dédié à Jacques Breton (1925-2017) et au centre Assise qu'il a créé. Certains visiteurs du blog sont peut-être curieux de savoir comment le centre Assise est né. Voici donc un petit historique qui donne quelques éléments. Moi-même je participe à la vie d'Assise depuis 1987 et comme il est impossible de tout dire, j'ai indiqué ce qui m'a semblé le plus marquant. Il est possible que certaines dates soient inexactes… Ce récit sera modifié ultérieurement.

Dans son livre Itinéraire singulier d'un prêtre catholique[1], J. Breton donne des étapes de son cheminement dont certaines ont été reprises ici. D'autres messages du blog complètent les brèves informations mises ici, par exemple centre Assise, histoire J Breton, lien avec Eizan Rôshi et lien avec St-Benoît.

Appel à tous : Je me suis beaucoup appuyée sur les numéros des Voix d'Assise dont je possède la totalité, et sur les programmes du Centre, mais il me manque presque tous les programmes d'avant 2002 ainsi que les comptes-rendus d'AG d'avant 2002. Aussi, si vous les avez, cela m'intéresse, de même que tout papier ou souvenir, ou bien aussi des photos (me contacter par mail : Contacter l'auteur).

 Christiane Marmèche

 

Historique du centre Assise et de J. Breton

 

Très tôt orphelin J. Breton est élevé par sa grand-mère. À 17 ans il vit une expérience spirituelle qui le marquera pour la vie. N'ayant pas reçu l'autorisation de sa tutrice d'entrer au séminaire avant sa majorité à 21 ans, il fait des études et entre à l’école militaire de Saint-Cyr en 1947, mais n'y reste pas longtemps puisqu'en 1948 il entre au séminaire des Carmes à Paris, séminaire  qui dépend de l'Institut Catholique de Paris. Il fait 6 ans d'études de théologie tout en lisant des écrits de mystiques.

Devenu prêtre en 1954 il est 3 ans vicaire en paroisse puis aumônier de lycée. Au milieu, en 1962-63, il fait une année de noviciat chez les Carmes à Bordigné dans la Sarthe. En 1966 il est aumônier du lycée Saint-Louis au cœur de Paris, et les événements de mai 68 le remettent en cause. En 1969 il demande à vivre dans une fraternité de carmes près d'Orléans, ce qui est accepté. Au bout de deux ans il choisit de vivre dans un petit ermitage lié au carmel, il gagne sa vie comme bûcheron dans la forêt.

 

●  1972-77 : Ermitage en lien avec St-Benoît et Dürckheim, puis thérapie à Rütte

1979, Jacques Breton à RütteEn 1972 il s'installe dans un ermitage indépendant en Sologne. Mgr Riobé évêque d'Orléans se porte garant de sa solitude. J. Breton se rattache alors à l'abbaye de Fleury de Saint-Benoît-sur-Loire proche de son ermitage, et ce lien durera toute sa vie. Par ailleurs, avant son installation dans l'ermitage, il participe à un stage animé par le Père Albert-Marie Besnard intitulé "Sagesse du corps, prière chrétienne" au couvent Sainte-Marie de La Tourette (l'Arbresle) et découvre un travail qui allie le corporel, le psychique et le spirituel, travail proposé par K. Graf Dürckheim. À partir de 1973 il fait régulièrement des stages chez Dürckheim.

En 1976-77 J. Breton passe un an chez Dürckheim à Rütte en Forêt-Noire : il fait sa "lessive intérieure", nettoie une grande partie de ce qui l'encombre grâce aux thérapies initiatiques et à l'assise zen. Lors d'un entretien avec Yuko Seki Rôshi qui y anime un sesshin zen, il vit une nouvelle expérience spirituelle.

Le lien avec Graf Dürckheim l'insère dans un réseau de relations comme en témoignent les recueils de témoignage faits à Dürckheim. Par exemple dans "Mémoire éternelle" publié en 1990 on trouve des contributions de Jacques Breton, Jean-Pierre Cartier, Jacques Castermane, Arnaud Desjardins, Renata Farah, Mgr Germain, Sylvie Hartung, Jean-Yves Leloup, Jean Marchal, Willi Massa, Claude Mettra, Bernard Rérolle, Jacques Rougeulle, Andrée Schlemmer, Margitta Schüller-Nies, Annick de Souzenelle.  

 

●   Le retour de J. Breton à Paris en 1977. L'appartement du 40 rue Quincampoix.

Revenu à Paris en 1977 il s'installe dans un deux-pièces du bd Saint-Germain appartenant à sa sœur. Il continue d'aller toutes les semaines dans son ermitage. Lors de son premier retour à St-Benoît, devant la transformation qui s'est opérée en lui, les moines lui demandent  de transmettre son expérience, ce qu'il fait. Par la suite il ira tous les mois chez eux transmettre son expérience et recevoir d'eux une aide fraternelle, et à sa demande c'est là qu'il sera enterré.

À Paris il découvre l'aikidô avec Maître Noro[2], ce contact lui ayant été indiqué par Dürckheim. Il appréciera la transformation progressive qui Maître Noro apporte à son enseignement et qui aboutira à la création du kinomichi[3].

Par ailleurs le Père Albert-Marie Besnard qui l'avait initié et avec qui il comptait travailler, se débat contre le cancer à partir de 1976 (il décède le 6 février 1978), J. Breton lui succède pour animer un certain nombre de stages ou de groupes.

Mgr Riobé décède le 18 juillet 1978 et c'est Mgr Marty, archevêque de Paris, qui accepte de prendre J. Breton en charge : il agrée le projet d'un travail parisien selon l'enseignement de Dürckheim, il lui impose simplement de rendre compte de ses activités à un évêque auxiliaire, ce que J. Breton fera. Dans son livre J. Breton parle de Mgr Soubrier et de Mgr d'Ornélas qui ont soutenu ce qu'il faisait.

En tant qu'assistant de Graf Dürckheim J. Breton enseigne donc ce qu'il a appris chez lui, en particulier la Leibthérapie (thérapie corporelle personnelle et transpersonnelle). Progressivement des groupes de recherche se mettent en place et des sessions sont organisées.

J. Breton commence à être connu. Par exemple en 1980 un groupe se met en place à Rennes et c'est à J. Breton qu'ils demandent de venir animer régulièrement des week-ends, ils avaient été intéressés au départ par « la méditation enseignée par Jacques Castermane, Pierre Crenne et Jacques Breton ».

En 1982 (ou 83) il s'installe au 40 rue Quincampoix près des Halles à Paris, appartement comportant une pièce suffisamment grande pour accueillir 40 méditants et 16 pratiquants d'exercice en mouvement, avec en plus un petit oratoire et des petites pièces aménageables. Des activités régulières y ont lieu mais au début il n'y a aucune organisation : les gens mettent l'argent dans une corbeille et J. Breton y puise…

 

●  Voyage avec le DIM et séjour de J. Breton au Ryutaku-ji en 1983-84. 

1983, sesshin au Sogen-jiEn octobre 1983, J. Breton est invité à participer à l'échange spirituel entre moines chrétiens et moines bouddhistes organisé par le DIM (Dialogue Interreligieux Monastique) qui dépend du Vatican[4]. Ce voyage dans les monastères zen du Japon dure un mois, mais J. Breton décide de rester deux mois au Ryutakuji, le monastère fondé par Hakuin près de Mishima. Un lien se crée alors entre lui et Soshu Rôshi, le responsable du monastère. Le jour de son départ Soshu Rôshi lui offre ce qui est nécessaire pour diriger un sessin : son propre kyosaku (bâton de bois, plat), son autel d'encens, ses "bois" (claquoirs), une sonnette et trois kakemonos. Par la suite J. Breton retournera chaque année au Ryutaku-ji.

J. Breton enseigne donc aussi le zen en plus des thérapies selon Dürckheim et du kinomichi. Des personnes lui demandent d'animer des groupes réguliers ou des sessions : le Père mariste Bernard Rérolle à la Sainte-Baume, le Père Xavier de Chalendar à l'Arc-en-ciel en Haute-Savoie, les jésuites à l'Agora Sèvres à Paris, le centre pastoral de l'église Saint-Merri à Paris, le centre de Fleurier en Suisse tenu par Henri Hartung.

Le voyage avec le DIM l'insère donc dans un réseau de relations, en particulier deux de ceux avec qui il est allé au Japon et qui sont aussi en lien avec Dürckheim : Benoît Billot qui fondera la Maison de Tobie en 1989[5], Bernard Rérolle qui est également professeur de yoga à la FNYF et va s'installer au Forum 104 à Paris. Il y a aussi Pierre-François de Béthune qui est un des responsables du DIM et fait partie de l'équipe des Voies de l'Orient à Bruxelles[6]. Les Voies de l'Orient rassemble des chrétiens qui ont été nourris, voire transformés par l'Orient (yoga, zen..) et propose des séances de méditation hebdomadaires, des week-ends et des conférences. Jacques Breton y animera des week-ends, par exemple en octobre 1984 "Sagesse du corps et vie spirituelle". Il y a aussi un périodique trimestriel "Voies de l'Orient", le responsable de la publication étant Jacques Scheuer, jésuite[7] où en plus du programme figurent des articles de fond.

D'ailleurs un groupe rassemblant des chrétiens qui transmettent le zen se crée à cette époque, le "Groupe Lassalle" dont le nom est inspiré par un célèbre jésuite allemand, qui a passé toute sa vie au Japon, et qui fut pionnier des relations entre les spiritualités bouddhiste et chrétienne. Cette petite équipe d’une dizaine de personnes, née du DIM se rassemble deux fois l’an.

1986, sesshin à Montargis, TeishoEn 1986 Jacques invite Eizan Goto qu'il a connu au Ryutakuji à venir animer un sesshin à Montargis. Eizan n'était pas encore rôshi à l'époque, il allait déjà à Londres animer des sesshin. L'interprète est Paul Renaud, prêtre des Missions Étrangères qui, quand il vit au Japon, participe au zen du Ryutaku-ji. Ce premier sesshin est concluant, et Eizan Rôshi reviendra presque tous les ans.

Les activités de la rue Quincampoix se développent, et petit à petit J. Breton est amené à les mettre en forme : le moment le plus suivi est le zen du mercredi 19h-21h ; des lectures de mystiques chrétiens et une eucharistie ont lieu le jeudi soir ; Bénédicte de Nazelle propose un travail à partir de l'argile ; un cours de kinomichi a lieu le jeudi midi suivi par un temps de zazen avec J. Breton, le cours de kinomichi étant donné par un instructeur formé chez Maître Noro et est.... J. Breton comprend alors que tout doit s'appuyer sur trois piliers : zen, thérapie initiatique dans l'esprit de Graf Dürckheim, et spiritualité chrétienne, le kinomichi étant lui aussi un élément important qui est en quelque sorte rattaché à Graf Dürckheim puisque c'est par lui que J. Breton a connu Maître Noro[8]. Une petite équipe se forme autour de J. Breton pour envisager la création d'une association avec sa charte, ses statuts, ses règlements.

Certains membres (Patrice et Charo Sauvage, Bénédicte de Nazelle…) veulent aller plus loin, et avec J. Breton ont le projet d'acheter une propriété pour y former une communauté accueillante. Ils cherchent un lieu favorable.

Le choix du nom de l'association résulte alors d'une conjoncture : d'une part une des propriétés visitées en 1986-87 est jugée intéressante, elle se trouve près d'un monticule nommé "Sainte-Assise" : d'autre part, en octobre 1986, le pape avait invité les représentants des principales religions à venir prier avec lui pour la paix à Assise en Italie. Le centre s'appelle donc "Assise".

 

●  Achat de la propriété de Saint-Gervais en 1988.

StGervais2003_01_12V2C'est en 1988 que la propriété de Saint-Gervais près de Magny-en-Vexin (Val-d'Oise) est achetée, la majeure partie de l'argent vient de J. Breton, il y a aussi des parts d'une SCI créée pour l'occasion qui sont achetées par de nombreux membres. Eizan Rôshi (qui revenait chaque année animer un sesshin) avait visité la propriété avant l'achat et donné son feu vert. Après l'achat le projet de vie en communauté tombe à l'eau, il ne verra jamais le jour.

La propriété de Saint-Gervais comprend une grande maison entourée de trois petites maisons jouxtant une belle église, J. Breton s'installera plus tard dans l'une d'elles. Il y a un grand parc de 25 hectares de pré et de bois. La grande maison permet d'avoir une chapelle au rez-de-jardin, toute voûtée, une salle de méditation (zendô), une cuisine, une salle à manger et 23 chambres sur deux étages, il y a aussi un bureau et une pièce qui servira de bibliothèque ; ultérieurement une salle d'exercice sera aménagée au rez-de-jardin.

Mais tout était à l'abandon : dans la grande maison il n'y avait pour électricité que des bougies et lampes de poche, un seul point d'eau au rez-de-chaussée pour les commodités, quelques matelas et de la poussière. Tout l'été 1988 des gens se succèdent pour transformer la grande maison. Ils vivent dans la petite maison qui sera ensuite occupée par J. Breton ; il y a en moyenne une douzaine de personnes présentes. Des travaux sont aussi effectués par des professionnels et des tas de difficultés surviendront, ne serait-ce qu'au niveau du toit. Par la suite des week-ends et sessions de "samu" seront organisés pour entretenir le parc. Pierre Weeger en sera l'un des responsables.

1998-08 45b texte d'Eizan sur un pilier du zendoLa maison est inaugurée lors d'une nuit de méditation pour le jour de l'an 1989.

L'association Assise elle-même se met en place. À l'AG du 28 janvier 1989 J. Breton propose de faire une distinction entre ceux qui sont simples adhérents de l'association, et ceux qui sont "membres" qui "acceptent de cheminer ensemble et d'être accompagnés par J. Breton" qui précise qu'on peut s'engager à Saint-Gervais dans un cheminement de longue durée en restant sur place plusieurs mois.

La 1ère AG officielle des "membres" de l'association a lieu le 24 juin 1989: il y a une soixantaine de présents, et Sylvie Hartung, responsable du centre de Fleurier et membre d'honneur d'Assise est présente. Un C A de 13 membres est élu. La charte elle-même fera l'objet d'un travail ultérieur.

Le zendô sera officiellement  inauguré lors du premier sesshin avec Eizan Rôshi en octobre 1989.

Des activités ont donc lieu à Saint-Gervais et à Quincampoix. Les programmes de 1989-92 citent cinq animateurs en plus de Jacques Breton : Marie-Charlotte Aussedat (exercices corporels et zen), André Couet (thérapie par les couleurs), Chantal-Laura Moryoussef (thérapie psycho-corporelle), Bénédicte de Nazelle formée chez Dürckheim[9], Françoise Paumard diplômée de kinomichi[10]. En 1991-92 à Saint-Gervais des week-ends sont co-animés par J. Breton et Bernard Sénécal, jésuite, J. Breton enseignant le zen et B. Sénécal les exercices de saint Ignace, même chose à la semaine sainte. B. Sénécal lui-même participe à un seshin. Par ailleurs Maître Noro anime un week-end de kinomichi, Sylvie Petel-Révillon un stage d'ikébana.

Le centre de la rue Quincampoix devient plus fonctionnel. Le zazen du mercredi soir 19h - 21h rassemble beaucoup de monde ; une fois par mois un échange avec J. Breton prolonge l'assise ; deux fois par trimestre le zazen est écourté pour une conférence à 20 h 45 avec des invités extérieurs dont certains sont très connus (Jean-Yves Leloup, Maître Masamichi Noro, Odette Baümer, Arnaud Desjardins, Raimon Panikkar, Marie-Madeleine Davy, Annick De Souzenelle…).

Saint-Gervais accueille des personnes pour un cheminement de longue durée sans qu'aucun critère soit mis en place. Mais cela ne se passe pas toujours bien, et à un moment donné J. Breton doit même fermer le centre.

À partir de 1990 il est prévu un week-end de membres par trimestre avec si possible initiation un travail de type Dürckheim (par exemple l'argile) ou même l'ikébana. Les enfants présents sont pris en charge à leur grande joie, ils découvrent par exemple les ruches dont s'occupe Dominique.

En 1991 Michèle Guet vient s'installer à Saint-Gervais pour y monter un groupe de kinomichi. Mais en fait elle découvre le zen et va vivre un temps au Ryutaku-ji.

1992-05 sesshin zen au JaponEn mai 1992 un groupe d'Assise part faire un sesshin au Kaizen-ji, le temple de Tôkyô dont Eizan Rôshi est responsable à l'époque. Philippe Jordy est l'interprète. Après le sesshin c'est Paul Renaud qui prend en charge le groupe : visite de Kyôto et deux jours au Ryutaku-ji (où Michèle habite dans une petite maison). Un groupe ira de nouveau au Kaizen-ji en 1995, puis en 2004 et 2007.

Michèle revient à St-Gervais, et Peter Cox qu'elle a connu au Ryutaku-ji vient la rejoindre. Il sera en particulier présent au niveau de l'enseignement du zen. Ils aménagent dans une deuxième petite maison en la rénovant complètement. Neil naîtra en octobre 1993.

En 1992-93 la charte du centre est revue par une équipe qui se réunit régulièrement.

Voix d'Assise n° 19

En 1993 le bulletin interne au centre est créé sous le nom de "La Voix d'Assise".  Il paraîtra en général trois fois par an jusqu'en 2013 ; ensuite il y a un numéro par an jusqu'en 2016, et actuellement le numéro suivant se fait attendre… Ce bulletin est créé par Agnès Watier et Michèle Vayron  (qui décède début janvier 1995), il a poursuivi son chemin grâce à Nicole Van Leer. Entre 1994 et 1999 Nicole Van Leer s'est beaucoup investie dans l'équipe de la Voix d'Assise et s'est aussi occupée de la rue Quincampoix. Même malade (elle avait un cancer) elle continuait à écrire et nous a quittés le 7 janvier 2009. En fin 1999 avec le n° 13 c'est Ghislaine Régent qui reprend le flambeau jusqu'au n° 47 d'octobre 2010. C'est alors Valérie de Vincelles qui en coordonne la réalisation.

D'après le premier numéro de la Voix d'Assise (le n° 0), six permanents habitent à St-Gervais en 1993. Michèle et Peter avec Neil, Agnès Watier sont là depuis un moment. Viennent d'arriver Claire Graf qui s'est formée chez Dürckheim, Magali et Jean-Louis qui viennent de la communauté de l'Arche de Lanza del Vasto. À part Claire, tout le monde habitera seulement quelques temps là-bas, Agnès prendra une maison dans le village lui-même, s'investira dans la marche de la maison et aidera Jacques dans ses travaux d'écriture.

Des invités extérieurs viennent animer des week-ends. Par exemple en février 1992 Dennis Gira (professeur de bouddhisme à l'Institut Catholique de Paris) anime un week-end "Zen et christianisme". En décembre 1994 Bernard Durel dominicain de Strasbourg et enseignant le zen vient animer un week-end : "Jean Tauler ou la naissance de Dieu en toi". Il viendra en animer d'autres.

Les responsables chrétiens en contact avec le bouddhisme désirent créer des lieux pour réfléchir ensemble, il y a déjà le groupe Lassalle issu du DIM. Et en 1997, à l’initiative d’Henri Bourgeois (1934-2001) prêtre et enseignant à l'Université Catholique de Lyon, un groupe "bouddhisme-christianisme"[11] est créé qui a pour mission de rassembler des chrétiens ayant des responsabilités pastorales, et interpellés dans le cadre de celles-ci, par la présence du bouddhisme en France. Il se réunit deux fois par an au Forum 104 à Paris, lieu de rencontre de nombreuses associations de spiritualité bouddhiste. Jacques Breton en fait partie ainsi que Benoît Billot de la Maison de Tobie, Jacques Scheuer des Voies de l'Orient à Bruxelles, Bernard Durel, Dennis Gira….

En février 1997 le premier livre de J. Breton est publié : Vers la lumière. Expérience chrétienne & bouddhisme, Bayard / Centurion.

En 1997-98 l'activité du centre augmente. l'AG fait état de 35 week-ends ou sessions contre 25 l'année précédente. La participation passe de 320 à 492 personnes

Plusieurs articles ou interviews donnent de la publicité au centre : Terre du ciel n°53 été 2000 ; Hors-série n° 68 de la revue Prier, 7 mai 2002 ; Église en Val d'Oise, octobre 2002 ; Terre du ciel, novembre-décembre 2002 ; Panorama n° 385,  février 2003 ; La Vie  n° 3047, 22 janvier 2004…[12]

En mars 2001 Léon Régent, jeune retraité, rentre au CA et essaie d'aider le centre à se structurer. Il donne beaucoup de son temps. C'est sa femme Ghislaine qui s'occupe de la Voix d'Assise.

En 2001-2002 une formation des responsables et animateurs d'Assise est mise en place de façon à créer un noyau. Elle a lieu sur plusieurs week-ends dans l'année avec comme intervenants J. Breton, Bernard Durel, Dennis Gira, Thierry-Marie Courau...

Le 5 mai 2002 a lieu le baptême de Didier Duhazé, il s'y préparait depuis deux ans avec J. Breton. Professeur d'EPS à mi-temps et faisant des études de psychologie il s'était installé à Saint-Gervais.

Les sessions les plus suivies sont celles du jour de l'an et de Pâques. À partir de 2003 des week-end "Sur le chemin de l'unité" sont proposés, regroupant les 3 piliers d'Assise, ils auront du succès.

 

●  Quelques événements marquants des quinze dernières années.

Jacques breton et Eizan Roshi 2006En septembre 2003 Jacques Breton qui a 78 ans et réside à Saint-Gervais décide de venir moins souvent rue Quincampoix.

L'animation du zazen du mercredi soir est maintenant assumée par plusieurs personnes suivant les disponibilités. Il n'y a plus de séance d'échange une fois par mois. Les conférences de 20 h 45 qui avaient lieu deux fois par trimestre s'arrêtent. La Voix d'Assise en mentionne deux sur le 1er trimestre 2003 : Denis Marquet sur "Qu'est-ce qu'un père ?" le 8 janvier, et une conférence avec Christiane Singer le 12 mars, mais celle-ci a dû être annulée au dernier moment. Pour le zen lui-même, alors que quand J. Breton était là il fallait parfois mettre des personnes au balcon, la participation devient de plus en plus faible (en 2006 il y a 3 personnes en moyenne !).

L'animation du jeudi soir est prise en charge successivement par plusieurs personnes dont Marie-Aleth en 2003, Didier et Léon en 2004…, Denis Marquet en 2010 et 2011... Au début J. Breton continue à venir une fois sur deux puis seulement une fois par mois, puis plus du tout.

Le 26-27 juin 2004 une très grande fête a lieu à l'occasion du jubilé de J. Breton. Mgr d'Ornélas évêque auxiliaire de Paris est là pour l'Eucharistie qui a lieu le 26 dans l'église de Magny.

En 2004/2005 et 2005/2006 J. Breton donne une série de cours à l’École Cathédrale sur le sujet : « Voie bouddhiste et voie chrétienne ».

Les liens entre le centre Assise et St-Benoît se concrétisent. En 2005 Bernard Ducruet (ancien abbé de St-Benoit) vient animer un week-end sur "Qu'est-ce que la vie spirituelle ?". Il y aura d'autres week-ends animés soit par lui soit par le père-Abbé Etienne Ricaud.

En 2006-2007 une nouvelle formation des animateurs se met en place.

Visite de l'archevêque à Assise en 2006Fin 2006 l'archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, vient à Saint-Gervais.

En 2008 Eizan Rôshi devient responsable du Ryutaku-ji, et les groupes de membres d'Assise qui vont le voir chaque année participent aux sesshin du monastère. Ils bénéficient d'un entretien individuel avec un moine interprète qui leur parle anglais.

J. Breton est propriétaire du domaine de Saint-Gervais et la question de la succession se pose. Pour assurer l'avenir du centre Assise après sa mort, il a déjà fait des démarches auprès du diocèse de Paris dont il dépend en tant que prêtre et il les reprend. Finalement il se tourne vers le diocèse de Pontoise puisque Saint-Gervais est sur ce diocèse. En 2009 le projet de donation de la propriété de Saint Gervais est en cours d'acceptation par ce diocèse.

Le lien avec le monastère de Saint-Benoît-sur-Loire est alors officialisé : le Père Abbé a la responsabilité de vérifier qu'Assise reste fidèle à sa vocation et à son esprit (dans cette perspective il assure des visites canoniques auprès d'Assise). Il répond à l'invitation de Jacques pour co-animer le week-end des responsables et membres actifs d'Assise en décembre 2010. Tous les trois ans, il doit rendre compte de la situation d'Assise auprès des deux évêques de Paris et de Pontoise, et le fait en 2014.

En 2010 l'archevêque de Paris envoie une lettre de mission par laquelle il reconnaît le Centre Assise comme faisant partie intégrante de l'apostolat de l'Église. Il en donne la responsabilité spirituelle à J Breton ainsi qu'à ses successeurs. D'autre part, le diocèse de Pontoise accepte de devenir propriétaire du domaine de Saint Gervais avec la condition de le mettre au service du Centre. Outre le domaine, sept appartements parisiens appartenant à J. Breton sont légués, à la condition que les revenus qu'ils génèrent soient affectés aux travaux de Saint-Gervais.

2011 le deuxième livre de J. Breton est publié : La Traversée de l’obscur. L’itinéraire singulier d’un prêtre catholique.

Été 2011 : la session "L'éveil et le chemin" qui avait lieu jusque-là au monastère d'Hurtebise en Belgique est remplacée par une session à St-Benoît, elle propose des activités concernant les 3 piliers d'Assise tout en suivant le rythme des célébrations des moines. Cette session continue d'avoir lieu tous les ans.

Zendo d'AssiseEn septembre 2011 Alexis Ferrari prend en charge le zazen du mercredi 19h-21h à Quincampoix. Il propose un partage à 21 h le dernier mercredi du mois. Un bon groupe se crée autour de lui.

En 2012 Eizan Rôshi envoie son moine Ryôsan animer un sesshin à Saint-Gervais, et, depuis, celui-ci vient tous les ans.

19 février 2017 J. Breton nous quitte à l'âge de 92 ans. Une cérémonie a lieu à Saint-Benoît où il est enterré, une autre a lieu à l'église Saint-Germain-des-prés, Ryôsan étant venu exprès du Japon apporter un message de la part de Eizan Rôshi[13].

L'aventure continue. Les liens créés avec l'abbaye de Fleury et Eizan Rôshi du Ryutaku-ji sont plus que jamais d'actualité : les liens très personnels de Jacques avec St-Benoît et le Ryutakuji semblent se transformer en liens qui transcendent son absence.

 

Ainsi, après le sesshin d'août 2017, pendant trois jours, 14 personnes sont allés à l’abbaye de Fleury avec Ryôsan (le moine zen mandaté par Eizan Rôshi pour diriger ce sesshin). Cette rencontre entre moines chrétiens et moine zen fut très enrichissante pour tous. Elle s'est reproduite en 2018 et 2019 (cf. )

 

Pour finir je formule une prière en accord avec ce que Ryôsan m'a écrit lorsque je lui ai demandé de faire l'intermédiaire avec Eizan Rôshi car je voulais avoir l'autorisation de publier ses enseignements, accord qu'Eizan m'a donné (traduction Yuko Murakami) :

アスィーズが皆様にとってより良い環境となりますことを、お祈りいたします。
Je prie pour que le Groupe Assise propose à chacun un environnement toujours meilleur [pour la spiritualité]. 

 


[1] Version papier : 13, 78 € ; version numérique ou version liseuse 10, 99 € sur :http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=34778

[3] Maître Noro avait intégré à son aïkido un peu des techniques occidentales qu'il avait découvertes lorsqu'il avait été soigné d'un grave accident. À la suite d’une dispute en 1978 avec le fils de maître Ueshiba le fondateur de l'aïkido, maître Noro est excommunié de l’aïkido, et en 1979, pour couper court à toute polémique, il préfère donner le nom de Kinomichi à son enseignement.  C'est seulement en 1983 qu'il décide de transférer ses cours de la rue des Petits Hôtels à la rue de Logelbach où il crée officiellement le Centre Masamichi Noro. C’est, en quelque sorte, la rupture du cordon ombilical avec l’aïkido. Il dépose le terme Kinomichi® ainsi que le Moon (emblème) symbole de son école.

[7] Jacques Scheuer, jésuite, a enseigné l'histoire des religions de l'Asie, en particulier l'hindouisme et le bouddhisme, à l'Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve). Il a fait de longs séjours en Inde et en Extrême-Orient.

[8] Maître Masamichi Noro qui a créé le kinomichi était ami de Dürckheim, cf. La méthode de maître Noro, le Kinomichi ; L'apparition de K G Dürckheim dans la vie de Maître Noro.

[9] Bénédicte de Nazelle est thérapeute formée chez Graf Dürckheim. Cf. "Le Champ d'argile, chemin de transformation" par Bénédicte de Nazelle, suivi de témoignages.

[11] En  mai 2008  les groupes "Lassalle" et "bouddhisme-christianisme" ont fusionné.

[12] Ces articles seront mis petit à petit sur le blog (certains le sont déjà) dans le tag articles de presse.

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