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Voies d'Assise : vers l'Unité
Voies d'Assise : vers l'Unité
  • Blog dédié à Jacques Breton (prêtre, habilité à transmettre le zen, assistant de K.G. Dürckheim, instructeur de kinomichi) et au Centre Assise qu'il a créé en le reliant à l'abbaye de St-Benoît-sur-Loire (France) et au monastère zen du Ryutakuji (Japon).
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13 mai 2021

La vie érémitique, témoignage de Jacques Breton

Jacques Breton avait commencé d'écrire un livre où il témoignait de ce qu'il avait vécu. Il s'intitulait "Le oui à l'inaltérable" et la première page mentionne deux auteurs : Jacques Breton et Lucie Halpille. C'était une amie de J. Breton, philosophe, docteur en médecine, spécialiste en cancérologie, pneumatologie, soins palliatifs, attachée à l'hôpital Charles Nicolle de Rouen. Elle est venue faire une conférence à Quincampoix (Conférence de Lucie HACPILLE en 1991 : Approche de la mort et accompagnement spirituel. Hommage et bibliographie).

Après la mort de Jacques Breton, de ce futur livre nous avons trouvé plusieurs chapitres de Jacques Breton tapés pour la plupart à la machine à écrire, et manifestement retravaillés plusieurs fois, ce n'était pas le premier jet… On était en 1986…

Ce 1er chapitre est dans la 1ère partie qui s'intitule "Les rencontres du chemin" (les deux autres chapitres figureront progressivement sur le blog)

  1. La vie érémitique
  2. La rencontre avec Graf Von Dürckheim
  3. L'approche du zen

 

Extrait de l'Introduction du "Oui à l'inaltérable"

Ce livre ne cherche pas à faire la biographie d'un être surnaturel ni l'apologie d'un gourou. Peut-être aidera-t-il quelques personnes à découvrir en eux-mêmes et en ceux qui les entourent la source de la vraie vie, cette source que notre civilisation menace de faire tarir et vers laquelle se tournent, comme vers une lumière nouvelle, l'homme occidental d'aujourd'hui.

À travers les tâtonnements, les brouillards d'un itinéraire donné, ce livre voudrait aider à comprendre que changer sa vie en s'ouvrant à la grande Vie est possible à tous et n'est pas réservé à quelques êtres exceptionnels. Il s'agit, comme dit Dürckheim de « redécouvrir la vie surnaturelle et la voie de son témoignage dans le monde. »

Dire "oui" à la vie, c'est dire "oui" à l'unique mystère insondable que l'homme est appelé à manifester et à servir.

 

1. La vie érémitique

 

« Où que vous soyez, c'est là qu'il faut commencer le voyage »

Après mai 68, la réalité et les questionnements sans ménagement des étudiants m'ont interpellé durement. Dans le lycée Saint-Louis, j'enseignais une parole de Dieu désincarnée, sans rapport avec la vie et l'expérience qu'étaient en train de découvrir ces jeunes étudiants.

Une conférence organisée à l'intention des aumôniers de lycée laissa pénétrer en moi un message qui disait en substance : « Vous vous adressez à des scientifiques dans votre pratique, vous devez donc parler au nom de l'expérience. Si vous ne faites pas l'expérience de Dieu, vous n'atteindrez jamais la pensée des scientifiques. » En entendant ces mots, je pris conscience que je ne cessais de parler de Dieu comme d'un être abstrait sans me référer à l'expérience divine. Mais comment faire cette expérience ?

Cette prise de conscience subite, tel un déclic, déclencha mon départ dans une communauté de Carmes. Là, très vite, je constatais que je n'étais pas fait pour vivre une vie religieuse organisée en communauté. Où trouver alors ces lieux d'expérience divine ?

Dans cette fraternité des carmes près d'Orléans, certains religieux évoquaient la vie érémitique et émettaient souvent le désir de vivre dans l'esprit de la Chartreuse. En ce qui me concerne, je n'avais aucune expérience de la solitude, et jamais je n'avais songé à m'engager sur cette voie. Afin de pouvoir participer à la recherche de ces religieux, avec leur accord, je décidais de partir vivre deux mois dans un ermitage de montagne, près d'une communauté de sœurs située sur les monts Voirons.

 

1979, Jacques Breton, Rütte -La solitude du noble voyageur.

Cette première expérience de la solitude fut décisive. Pour éviter toute rencontre, les sœurs déposaient en un lieu convenu, de temps en temps, ce qui était nécessaire à la nourriture et m'indiquaient, par écrit, les travaux manuels à effectuer. Le premier mois, tout se déroula aisément. Puis je pénétrais dans la réalité de la vie érémitique elle-même, avec tout ce que cela pouvait comporter d'épreuves et de découvertes.

Les Pères du désert avaient déjà témoigné de leur lutte contre les esprits démoniaques. À mon tour, j'étais assailli par des images et des fantasmes surprenants, incompréhensibles et effrayants. La conscience délestée des servitudes et des remparts quotidiens laissait remonter toute une part de la vie inconsciente habituellement enfouie. La peur aurait pu me faire fuir, si le soir venu, le "sein maternel du divin" ne m'avait offert refuge, dans lequel je n'avais plus qu'à m'enfouir. Au fond, la peur me faisait avancer : une libération s'effectuait, qui me rendait plus disponible. Elle s'accompagnait d'un état de grande paix intérieure.

Puis le monde émotionnel refaisait surface : des pulsions d'agressivité, de colères difficiles à maîtriser surgissaient. Comme il était difficile alors de contrôler son imagination ! Toutefois, à chaque pas, je percevais que la vie de solitude était un moyen pour être plus vrai. Face à soi-même, il n'était plus possible de tricher ni de se raconter des "histoires". Au lieu de me racornir, de me replier sur moi, la traversée de la solitude me transformait et m'ouvrait à une autre vie.

 

« L'expérience est l'acte qui nous ouvre à la transcendance » (K. G. Dürckheim)

En sortant de cette solitude, dans le train qui me ramenait au Carmel, j'entrevis la richesse, la profondeur et aussi la complexité d'un tel cheminement auquel j'étais maintenant tout prêt à répondre. En effet, émergeant de deux mois de solitude, à l'écart de la société, je fus surpris de la spontanéité avec laquelle se lia, tout naturellement, la conversation dans le compartiment. L'échange s'établit de manière si profonde que je compris à quel point la solitude pouvait conduire directement à l'essentiel.

À mon retour chez les Carmes, je fus autorisé à vivre dans le petit ermitage aménagé dans le parc non loin de la maison religieuse. Cette situation ne pouvait s'éterniser. Je n'étais pas engagé au Carmel et, désormais, le désert intérieur m'appelait, et une force intérieure me poussait sur ce chemin.

 

Le plâtre commence à tomber.

L'évêque d'Orléans, Mgr Riobé, accepta d'être le garant de cette recherche intérieure. La veille de la Pentecôte, la jouissance d'une petite ferme abandonnée, située au cœur de la Sologne me fut offerte. Ce fut le commencement de ma vie érémitique.

Elle ne se fit pas sans peur ni sans panique. Il me fallait abandonner une institution qui avait été jusque-là à la fois un support et une sécurité pour ma vie spirituelle, pour entrer dans un vide qui était lui-même un risque pour ce que je croyais être la vie spirituelle. Après avoir vécu dans une structure communautaire solide, j'étais maintenant entièrement livré à moi-même. Inconsciemment, je cherchais tout autour des points d'appui. Ainsi j'établis des liens avec l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. J'étais comme un adolescent qui éprouve le besoin, pour se réaliser, de quitter le milieu familial dans lequel il a toujours existé ; mais, comme un adolescent, j'avais encore fortement besoin de ce milieu.

Dans les premiers temps d'une vie spirituelle, nous nous appuyons sur l'institution. N'est-elle pas le fruit d'une longue expérience humaine ? Il serait prétentieux de tout vouloir par soi-même, de décider ce qui est juste pour son propre cheminement, sans références, sans tenir compte de tous ceux qui nous ont précédés dans cette difficile expérience mystique. En tant que prêtre catholique, j'appartenais à cette longue tradition qui me relie au Christ et à ses prédécesseurs. Mais le risque est toujours de confondre l'institution et la vraie vie, la lettre et l'Esprit. Avec ses dogmes, ses temples, ses prêtres, ses rites, son éthique, l'institution est le cadre dans lequel la vie trouve son support, ses garde-fous, ses stimulants et sa sécurité. Qu'est-ce qu'un cadre sans vie ? Trop souvent nous avons tendance à le rendre absolu, rigide, alors qu'il varie avec les circonstances historiques. Ainsi, à certains moments de sécheresse, de doute, de recherche, cette structure peut être un élément indispensable ; à d'autres moments, elle peut faire obstacle à l'Être profond, à la grâce qui veut se manifester en nous.

L'appartenance réelle à cette institution comme à tout autre, ne doit entraîner ni rejet, ni démission. Pourtant l'affranchissement des structures religieuses est indispensable pour développer la liberté intérieure. Cet affranchissement peut prendre différents aspects, mais tant que les lois resteront extérieures à nous-mêmes, nous en resterons toujours prisonniers. Car les lois demeurent alors un refuge qui nous empêche d'exister en tant que personne.

Pour accéder à cette libération intérieure, la solitude fut un moyen radical, mais non sans risques. Exempté de l'obéissance à un supérieur, à une communauté, à un ensemble d'obligations sociales, il me fallut endosser entièrement et dans tous les domaines, la responsabilité de sa propre vie. Cette vie était encore loin d'être purifiée, et de ce fait il n'était pas question de se fier à sa seule intuition. Continuellement se heurtaient de plein fouet le désir de liberté et l'exigence d'une règle intérieure. C'était une lutte permanente, un véritable combat entre la chair et l'esprit comme le décrit saint Paul. Il en résultait parfois des aberrations de comportement.

Par exemple, une fois pour toutes, j'avais décidé de me lever à 5 h du matin : ici, qui aurait pu me faire modifier mon horaire ? rien, pas même une grande fatigue. Par ailleurs, tout souci d'activité devient source d'inquiétude et d'obsession en solitude, aussi, enfin d'éviter toute préoccupation concernant le repas, je m'imposais le même menu chaque jour, et cela ne fut pas sans conséquence sur mon état de santé.

En fait, ce que j'avais vécu dans les rapports d'obéissance et de soumission, je le répétais indéfiniment seul, face à moi-même. Toutes les contraintes liées à l'autorité extérieure et qui faisaient obstacle à ma vraie vie, je les retrouvais avec stupéfaction ! Je me croyais libre de cette tutelle étouffante, et sans cesse je reprenais à mon propre compte le déni de mon identité profonde, et me coupait de mon moi le plus intime. Dans la vie de communauté, je pouvais m'en prendre à un pouvoir extérieur et lui manifester mon agressivité ou justifier ma propre passivité. Dans la solitude, cette échappatoire n'était plus possible. Seul, face à soi-même, le recours inconscient au rapport de force à l'autorité extérieure disparaissait comme le lieu d'affirmation de soi.

 

L'ombre.

Ces structures que je m'imposais étaient révélatrices de mon désordre intérieur. Peu à peu elles m'aidèrent à prendre conscience et à purifier tout ce qui n'était pas encore construit en moi. Elles étaient là comme un échafaudage. Celui-ci est nécessaire pour bâtir la maison et accéder aux divers étages en construction, mais n'étant pas le support du mur, il devra tôt ou tard être retiré pour laisser apparaître l'œuvre bâtie.

Nous nous reposons trop souvent sur ces structures, comme si elles nous dispensaient de tout travail de construction véritable. Trop se hâter pour faire sauter sans discernement ce qui nous a protégé pendant de nombreuses années, serait aussi dangereux. Découvrir la loi intérieure et prendre appui sur elle implique une maturation dans la durée. Celle-ci se fait en se mettant à l'écoute de la "petite voix". Mais dans cet unique désir d'être à l'écoute, bien d'autres voix discordantes se font entendre. Elles sont parfois bien plus fortes que celle de l'Esprit.

Discerner entre ce qui vient du fond et ce qui n'est que l'expression d'un moi superficiel exige du temps. Le poids de l'inconscient encore fermé fausse l'appel de l'Esprit. Ainsi la solitude pousse à la radicalité, mais cette radicalité n'est pas toujours le reflet de l'Esprit agissant. Elle peut cacher un profond mépris de soi, une méconnaissance de la psychologie de l'être humain, et elle maintient alors dans une rigidité intransigeante qui peut conduire à des attitudes d'autodestruction.

 

La nature refoulée.

Au cœur de la solitude, la relation à l'autre s'épure et prend racine. La solitude nous fait VOIR que l'autre est tissé de nos identifications et projections. Se séparer des autres pour vivre seul nous retire du divertissement de l'autre et nous laisse dans la nudité de notre espace intime et de nos limites. Le champ intérieur est alors dépouillé, étrangement vidé de la multitude d'échos et de résonances qui, jusque-là, avaient nourri sans cesse le flux et le reflux de notre relation à l'autre. L'autre n'étant plus destinataire de nos actes, de nos gestes, pensées, paroles… tout perd sens. Dans ce vide-absence, sans faire appel à l'autre, une prise en main de soi-même s'effectue pour combler les manques, distraire les peurs, apaiser les angoisses. Ce face à face avec soi-même laisse transparaître les affects refoulés, qui peuvent rejaillir violemment à l'occasion de petits événements apparemment anodins et être causes de souffrances intolérables.

Un jour j'écrivis à ma sœur une lettre agressive à propos d'un incident intime survenu longtemps auparavant et concernant nos biens familiaux. Il y avait bien des années, ma grand-mère qui était également ma tutrice, s'opposait à mon choix d'être prêtre en voulant me déshériter. Son comportement autoritaire avait inhibé toute expression spontanée de moi-même. Par soumission, j'acceptais alors intérieurement de perdre mes droits à l'héritage paternel. Après des années de renoncement silencieux, dans une lettre, j'osais enfin affronter ouvertement ma sœur en lui affirmant mes droits en matière d'héritage. Le vieux compte du terrible interdit de ma grand-mère commençait ainsi à se lever, et peu à peu, je me libérais de l'emprise familiale, ce qui améliora mes relations avec ma sœur.

Au cours de cette expérience, j'avais découvert qu'au lieu de me résigner ou fuir comme j'en avais l'habitude, je pouvais essayer de comprendre ce qui se passait en moi lorsqu'émergeaient des bouffées d'agressivité ou d'angoisse à l'occasion d'un événement qui, en lui-même, ne justifiait pas de débordements émotionnels, ainsi, peu à peu, j'apprenais à mieux me connaître en acceptant d'être attentif et en laissant émerger spontanément au cours du banal quotidien des aspects méconnus de moi-même.

 

Le lâcher prise.

Tout au long de ce chemin solitaire, le plus difficile à vivre était l'impression continuelle de ne rien faire. Le travail met en relation avec les autres, ainsi se développe un jeu d'échanges d'actions, de gestes, et de reconnaissance réciproque de l'autre et de soi-même. Travailler donne l'impression d'exister en réalisant les potentialités présentes en chacun. L'absence de travail est donc une mort à soi-même.

tronc d'arbre,Le bûcheronnage exerçait mes forces physiques mais il était loin de me donner satisfaction. Je travaillais pour une entreprise et les arbres que j'abattais étaient conduits à la scierie. Tous les matins un camion transportait à Paris le bois coupé qui servait de bois d'œuvre. Par ce travail, je pouvais me dépenser, me détendre et me rendre utile. De fait, je n'étais pas encore dégagé de ce côté utilitaire, et couper des arbres sans en connaître la destination ne m'aurait pas apporté le support nécessaire pour me sentir exister.

La solitude crée un état de dessèchement car l'affectivité n'y est plus nourrie par la relation avec l'autre. Cet état rejaillissait sur ma vie spirituelle. Des heures entières je restais dans mon oratoire, comme une bûche qui aspirait à brûler, mais le feu ne s'allumait pas. J'avais l'impression que ce que je vivais là ne débouchait sur rien, et les mots que je prononçais étaient impuissants à traduire ma prière. Cette traversée du désert durait jour après jour et ce n'est que plus tard que j'en découvris le vrai sens : celui de la purification.

Jusqu'alors ma prière était sentimentale et intellectuelle. Le Dieu que je vénérais demeurait encore une projection de mon esprit qui me faisait sentir sécurité et refuge dans ce Dieu. Ne plus rien sentir, ne plus trouver les mots pour prier, oblige à une reconversion intérieure : il s'agit d'être là essentiellement pour Lui au-delà de toute émotion, de toute idée. Alors s'ouvre une nouvelle dimension : celle de la gratuité, gratuité de la prière, gratuité de l'Amour et de la Vie.

Ainsi ce Dieu intérieur devenait de plus en plus Celui qui EST, au-delà de toute imagination, Celui qui permet à chaque instant d'exister. Un passage s'opérait du Dieu de la morale, du dogme, de l'institution au Dieu vivant et vrai qui donne « la vie, le mouvement et l'être » (saint Paul, Ac 17, 28). À travers les épreuves, une grande paix intérieure révélait cette nouvelle présence d'un Dieu autre.

 

Un effort n'est jamais perdu.

L'épreuve de la solitude n'est pas un événement stérile. L'isolement est négatif car il est repliement sur soi mais la pratique de la solitude favorise la stabilité, la quiétude, elle engendre la douceur, la paix, la joie. Afin d'éviter de sombrer dans le rétrécissement de la solitude, il est absolument nécessaire de vivre le quotidien dans une solidarité continuelle avec le monde environnant, aussi bien dans les épreuves que dans les joies et la prière.

En effet, la relation à l'autre est fondamentale et, en l'absence de l'autre, la seule possibilité de vie est de s'ouvrir à une autre dimension. Quand les rapports concrets avec d'autres personnes n'existent plus, le cœur ne peut que s'ouvrir à la vie authentique quelle qu'en soit la manifestation. À ce niveau, il n'est plus question de garder pour soi ; et toute la vie (efforts, épreuves, joies, renoncements…) devient partage. Intérieurement les autres nous sont présents d'une manière plus vraie et se fusionnent dans l'image du Christ en qui tous les hommes et toute l'humanité s'accomplit. Ainsi nous sommes membres les uns des autres.

La solitude n'en restait pas moins une pierre d'achoppement, et elle avait ses limites. Je ne pouvais guère dépasser une quinzaine de jours sans recevoir quelques personnes, sinon des idées fixes m'obsédaient. Il suffisait d'échanger quelques paroles pour que ces phénomènes disparaissent. Tous les dimanches, sauf en période de carême, j'accueillais famille ou amis.

 

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