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Voies d'Assise : vers l'Unité
Voies d'Assise : vers l'Unité
  • Blog dédié à Jacques Breton (prêtre, habilité à transmettre le zen, assistant de K.G. Dürckheim, instructeur de kinomichi) et au Centre Assise qu'il a créé en le reliant à l'abbaye de St-Benoît-sur-Loire (France) et au monastère zen du Ryutakuji (Japon).
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13 avril 2020

Échos du stage 2019 "Travail initiatique avec conte et Champ d’argile" avec A. Ladyguina et B. de Nazelle

Au cours du Week-end de Pentecôte 2019, du 7 au 11 juin, Anna Ladyguina  et Bénédicte de NAZELLE ont animé un stage à partir du conte initiatique de Grimm  "La jeune fille sans mains". Après diverses informations, vous trouvez le conte suivi de trois témoignages de participantes au stage.

Le travail initiatique permet d’accéder à différentes facettes de notre âme grâce au travail créatif avec l’argile, le dessin méditatif, les exercices corporels, etc… Il permet de prendre conscience des différentes forces qui nous animent dans la profondeur de notre inconscient et à découvrir nos ressources intérieures qui nous aident à maîtriser ces forces et à les utiliser consciemment pour la vie. La méditation et les danses méditatives en cercle nous accompagnent pendant le stage pour nous aider à nous relier à nous-mêmes et aux autres.

Anna Ladyguina est psychothérapeute jungienne et Docteur en psychologie clinique. Ses ateliers en Thérapie initiatique sont inspirés par ses formations auprès des collaborateurs de K. Graf Durkheim ainsi qu’à l’Institut de Travail Initiatique avec les contes et les mythes (IMMA). Elle donne des conférences et participe à divers colloques à l’Université de Strasbourg et au Centre d’études sur la psychanalyse junguienne à l’Université Libre de Bruxelles. Elle anime au Centre Assise (Saint-Gervais, Val d'Oise) ainsi qu'à Mulhouse des sessions et des ateliers. Son travail individuel est inspiré par sa formation jungienne en Société Suisse pour la Thérapie par le Jeu de sable.

Bénédicte de NAZELLE est psychothérapeute, formatrice, responsable de l’Institut Francophone de Formation au Champ d’Argile (IFFCA) ; membre titulaire du SNPPsy depuis 1992 (Syndicat National des Praticiens en Psychothérapie et Psychanalyse). Elle  reçoit en séances individuelles sur rendez-vous à Paris 15ème et anime des stages (contact nazelle@free.fr, plus d'informations sur http://adecap.eu/benedicte-de-nazelle/). Dans un précédent message, nous l'avons déjà présentée : "Le Champ d'argile, chemin de transformation" par Bénédicte de Nazelle, suivi de témoignages

 

En 2020, du mardi 21 juillet 19 h30 au dimanche 26 juillet 17 h à la propriété de Saint-Gervais (Val d'Oise), le Centre Assise vous propose le même genre de stage sur le thème "Déméter et Perséphone, A la quête de notre créativité intérieure". En voici la présentation[1] :

  • « Dans ce stage, à travers le mythe initiatique de Déméter et Perséphone, vous allez descendre dans les profondeurs de vous-même pour retrouver et libérer votre âme créative et lumineuse de sa captivité dans le corps, dans la matière, mais aussi dans l’inconscient collectif bien marqué par les valeurs patriarcales. Il s’agit d’un mythe très ancien, à la base des initiations du Culte des Mystères d’Eleusis qui ont eu lieu sans interruption pendant 2000 ans en Grèce antique. Des jeux de rôles, des expressions libres avec la musique et le dessin méditatif vous seront proposés pour vous permettre d’explorer les différentes facettes de ce mythe en relation avec votre histoire personnelle.
    Par l’expérience tactile et sensorielle, le travail au Champ d’Argile vous aidera à vous relier à votre profondeur et à vous connecter avec votre énergie vitale. En laissant parler les mains, reliées au cœur, chacun pourra trouver comment se manifester d’une façon ajustée. Par ce biais, chacun des participants trouvera sa propre voie de libération et d’unification intérieure et cheminera vers plus de maturité.
    La méditation et les danses méditatives en cercle vous accompagneront tout au long de ce stage.»

 

La jeune fille sans mains

Un conte des frères Grimm

 

Il était une fois, il y a quelques jours, à l'époque où la farine des villageois était écrasée à la meule de pierre, un meunier qui avait connu des temps difficiles. Il ne lui restait plus que cette grosse meule de pierre dans une remise et, derrière, un superbe pommier en fleur. Un jour, tandis qu'il allait dans la forêt couper du bois mort avec sa hache au tranchant d'argent, un curieux vieillard surgit de derrière un arbre. "A quoi bon te fatiguer à fendre du bois? dit-il. Ecoute, si tu me donnes ce qu'il y a derrière ton moulin, je te ferai riche.

- Qu'y a-t-il, derrière mon moulin, sinon mon pommier en fleurs? pensa le meunier. Il accepta donc le marché du vieil homme.

- Dans trois ans, je viendrai chercher mon bien, gloussa l'étranger, avant de disparaître en boitant derrière les arbres. "

Sur le sentier, en revenant, le meunier vit son épouse qui volait à sa rencontre, les cheveux défaits, le tablier en bataille. " Mon époux, mon époux, quand l'heure a sonné, une pendule magnifique a pris place sur le mur de notre maison, des chaises recouvertes de velours ont remplacé nos sièges rustiques, le garde-manger s'est mis à regorger de gibier et tous nos coffres, tous nos coffrets débordent. Je t'en prie, dis-moi ce qui est arrivé? " Et, à ce moment encore, des bagues en or vinrent orner ses doigts tandis que sa chevelure était prise dans un cercle d'or. "Ah," dit le meunier, qui, avec une crainte mêlée de respect, vit alors son justaucorps devenir de satin et ses vieilles chaussures, aux talons si éculés qu'il marchait incliné en arrière, laisser la place à de fins souliers. "Eh bien, tout cela nous vient d'un étranger, parvint-il à balbutier. J'ai rencontré dans la forêt un homme étrange, vêtu d'un manteau sombre, qui m'a promis abondance de biens si je lui donnais ce qui est derrière le moulin. Que veux-tu, ma femme, nous pourrons bien planter un autre pommier…

- Oh, mon mari! gémit l'épouse comme foudroyée. Cet homme au manteau sombre, c'était le Diable et derrière le moulin il y a bien le pommier, mais aussi notre fille, qui balaie la cour avec un balai de saule." Et les parents de rentrer chez eux d'un pas chancelant, répandant des larmes amères sur leurs beaux habits.

Pendant trois ans, leur fille resta sans prendre époux. Elle avait un caractère aussi doux que les premières pommes de printemps. Le jour où le diable vint la chercher, elle prit un bain, enfila une robe blanche et se plaça au milieu d'un cercle qu'elle avait tracé à la craie autour d'elle. Et quand le diable tendit la main pour s'emparer d'elle, une force invisible la repoussa à l'autre bout de la cour. "Elle ne doit plus se laver, hurla-t-il, sinon je ne peux l'approcher." les parents et la jeune fille furent terrifiés. Quelques semaines passèrent. La jeune fille ne se lavait plus et bientôt ses cheveux furent poisseux, ses ongles noirs, sa peau grise, ses vêtements raides de crasse. Chaque jour, elle ressemblait de plus en plus à une bête sauvage.

Alors le diable revint. La jeune fille se mit à pleurer. Ses larmes coulèrent tant et tant sur ses paumes et le long de ses bras que bientôt ses mains et ses bras furent parfaitement propres, immaculés. Fou de rage, le diable hurla: "Coupe-lui les mains, sinon je ne peux m'approcher d'elle!" Le père fut horrifié: "Tu veux que je tranche les mains de mon enfant? - Tout ici mourra, rugit le Diable, tout, ta femme, toi, les champs aussi loin que porte son regard:" Le père fut si terrifié qu'il obéit. Implorant le pardon de sa fille, il se mit à aiguiser sa hache. Sa fille accepta son sort. "Je suis ton enfant, dit-elle, fais comme tu dois." Ainsi fit-il, et nul ne sait qui cria le plus fort, du père ou de son enfant. Et c'en fut fini de la vie qu'avait connue la jeune fille.

Quand le diable revint, la jeune fille avait tant pleuré que les moignons de ses bras étaient de nouveau propres et de nouveau, il se retrouva à l'autre bout de la cour quand il voulut se saisir d'elle. Il lança des jurons qui allumèrent de petits feux dans la forêt, puis disparut à jamais, car il n'avait plus de droits sur elle. Le père avait vieilli de cent ans, tout comme son épouse. Ils s'efforcèrent de faire aller, comme de vrais habitants de la forêt qu'ils étaient. Le vieux père proposa à sa fille de vivre dans un beau château, entourée pour la vie de richesses et de magnificence, mais elle répondit qu'elle serait mieux à sa place en mendiant désormais sa subsistance et en dépendant des autres pour vivre. Elle entoura donc ses bras d'une gaze propre et, à l'aube quitta la vie qu'elle avait connue. Elle marcha longtemps. Quand le soleil fut au zénith, la sueur traça des rigoles sur son visage maculé. Le vent la décoiffa jusqu'à ce que ses cheveux ressemblent à un amas de brindilles. Et au milieu de la nuit elle arriva devant un jardin royal où la lune faisait briller les fruits qui pendaient aux arbres. Une douve entourait le verger et elle ne put y pénétrer. Mais elle tomba à genoux car elle mourait de faim. Alors, un esprit vêtu de blanc apparut et toucha une des écluses de la douve, qui se vida. La jeune fille s'avança parmi les poiriers. Elle n'ignorait pas que chaque fruit, d'une forme parfaite, avait été compté et numéroté, et que le verger était gardé; néanmoins, dans un craquement léger, une branche s'abaissa vers elle de façon à mettre à sa portée le joli fruit qui pendait à son extrémité. Elle posa les lèvres sur la peau dorée d'une poire et la mangea, debout dans la clarté lunaire, ses bras enveloppés de gaze, ses cheveux en désordre, la jeune fille sans mains pareille à une créature de boue. La scène n'avait pas échappé au jardinier, mais il n'intervint pas, car il savait qu'un esprit magique gardait la jeune fille. Quand celle-ci eut fini de manger cette seule poire, elle retraversa la douve et alla dormir dans le bois, à l'abri des arbres.

Le lendemain matin, le roi vint compter ses poires. Il s'aperçut qu'il en manquait une, mais il eut beau regarder partout, il ne put trouver le fruit. La jardinier expliqua: "La nuit dernière, deux esprits ont vidé la douve, sont entrés dans le jardin quand la lune a été haute et celui qui n'avait pas de mains, un esprit féminin, a mangé la poire qui s'était offerte à lui." Le roi dit qu'il monterait la garde la nuit suivante. Quand il fit sombre, il arriva avec son jardinier et son magicien, qui savait comment parler avec les esprits. Tous trois s'assirent sous un arbre et attendirent. A minuit, la jeune fille sortit de la forêt, flottant avec ses bras sans mains, ses vêtements sales en lambeaux, ses cheveux en désordre et son visage sur lequel la sueur avait tracé des rigoles, l'esprit vêtu de blanc à ses côtés. Ils pénétrèrent dans le verger de la même manière que la veille et de nouveau, un arbre mit une branche à la portée de la jeune fille en se penchant gracieusement vers elle et elle consomma à petits coups de dents le fruit qui penchait à son extrémité. Le magicien s'approcha d'eux, un peu mais pas trop. "Es-tu ou n'es-tu pas de ce monde?" demanda-t-il. Et la jeune fille répondit: "J'ai été du monde et pourtant je ne suis pas de ce monde." Le roi interrogea le magicien: "Est-elle humaine? Est-ce un esprit?" le magicien répondit qu'elle était les deux à la fois.

Alors le cœur du roi bondit dans sa poitrine et il s'écria: "Je ne t'abandonnerai pas. A dater de ce jour, je veillerai sur toi." Dans son château, il fit faire, pour elle une paire de mains en argent, que l'on attacha à ses bras. Ainsi le roi épousa-t-il la jeune fille sans mains. Au bout de quelque temps, le roi dut partir guerroyer dans un lointain royaume et il demanda à sa mère de veiller sur sa jeune reine, car il l'aimait de tout cœur. "Si elle donne naissance à un enfant, envoyez-moi, tout de suite un message." La jeune reine donna naissance à un bel enfant.

La mère du roi envoya à son fils un messager pour lui apprendre la bonne nouvelle. Mais, en chemin, le messager se sentit fatigué, et, quand il approcha d'une rivière, le sommeil le gagna, si bien qu'il s'endormit au bord de l'eau. Le diable sortit de derrière un arbre et substitua au message un autre disant que la reine avait donné naissance à un enfant qui était mi-homme mi-chien. Horrifié, le roi envoya néanmoins un billet dans lequel il exprimait son amour pour la reine et toute son affection dans cette terrible épreuve. Le jeune messager parvint à nouveau au bord de la rivière et là, il se sentit lourd, comme s'il sortait d'un festin et il s'endormit bientôt. Là-dessus le diable fit son apparition et changea le message contre un autre qui disait: "Tuez la reine et son enfant." La vieille mère, bouleversée par l'ordre émis par son fils, envoya un messager pour avoir la confirmation. Et les messagers firent l'aller-retour. En arrivant au bord de la rivière, chacun d'eux était pris de sommeil et le Diable changeait les messages qui devenaient de plus en plus terribles, le dernier disant: "Gardez la langue et les yeux de la reine pour me prouver qu'elle a bien été tuée."

La vieille mère ne pouvait supporter de tuer la douce et jeune reine. Elle sacrifia donc une biche, prit sa langue et ses yeux et les tint en lieu sûr. Puis elle aida la jeune reine à attacher son enfant sur son sein, lui mit un voile et lui dit qu'elle devait fuir pour avoir la vie sauve. Les femmes pleurèrent ensemble et s'embrassèrent, puis se séparèrent. La jeune reine partit à l'aventure et bientôt elle arriva à une forêt qui était la plus grande, la plus vaste qu'elle avait jamais vue. Elle tenta désespérément d'y trouver un chemin. Vers le soir, l'esprit vêtu de blanc réapparut et la guida à une pauvre auberge tenue par de gentils habitants de la forêt. Une autre jeune fille vêtue d'une robe blanche, la fit entrer en l'appelant Majesté et déposa le petit enfant auprès d'elle. "Comment sais-tu que je suis reine? demanda-t-elle.

- Nous les gens de la forêt sommes au courant de ces choses-là, ma reine. Maintenant, reposez-vous." La reine passa donc sept années à l'auberge, où elle mena une vie heureuse auprès de son enfant. Petit à petit, ses mains repoussèrent. Ce furent d'abord des mains d'un nourrisson, d'un rose nacré, puis des mains de petite fille et enfin des mains de femme.

Pendant ce temps, le roi revint de la guerre. Sa vieille mère l'accueillit en pleurant. "Pourquoi as-tu voulu que je tue deux innocents?" demanda-t-elle en lui montrant les yeux et la langue? En entendant la terrible histoire, le roi vacilla et pleura sans fin. Devant son chagrin, sa mère lui dit que c'étaient les yeux et la langue d'une biche, car elle avait fait partir la reine et son enfant dans la forêt. Le roi fit le vœu de rester sans boire et sans manger et de voyager jusqu'aux extrémités du ciel pour les retrouver. Il chercha pendant sept ans. Ses mains devinrent noires, sa barbe se fit brune comme de la mousse, ses yeux rougirent et se desséchèrent. Il ne mangeait ni ne buvait, mais une force plus puissante que lui l'aidait à vivre. A la fin, il parvint à l'auberge tenue par les gens de la forêt. La femme en blanc le fit entrer et il s'allongea, complètement épuisé. Elle lui posa un voile sur le visage. Il s'endormit et, tandis qu'il respirait profondément, le voile glissa petit à petit de son visage. Quand il s'éveilla une jolie femme et un bel enfant le contemplaient. "Je suis ton épouse et voici ton enfant." Le roi ne demandait qu'à la croire, mais il s'aperçut qu'elle avait des mains. "Mes labeurs et mes soins les ont fait repousser," dit la jeune femme. Alors la femme en blanc tira les mains en argent du coffre dans lequel elles étaient conservées. Le roi se leva étreignit son épouse et son enfant et, ce jour-là, la joie fut grande au cœur de la forêt. Tous les esprits et les habitants de l'auberge prirent part à un splendide festin. Par la suite, le roi, la reine et leur fils revinrent auprès de la vieille mère, se marièrent une seconde fois

 

la jeune fille sans mains

 

Témoignages sur le stage de Pentecôte 2019

 

●  Premier témoignage.

En participant à ce stage, je cherchais à retrouver le chemin du cœur au travers de symboles comme "la main".
Par la lecture du Conte, le dessin méditatif et la danse, Anna Ladyguina nous amène à revivre à l'instar des protagonistes, des épreuves cruelles pour mieux les solder.
Quant au travail avec l'argile réalisé sous la houlette de Bénédicte de Nazelle, il consolide ces expériences en profondeur et jette la lumière sur son propre vécu.
Une alliance thérapeutique puissante.
Merci au groupe qui n'a pas lésiné pour offrir des témoignages émouvants et aux deux intervenantes pour leur engagement bienveillant.
Une expérience bouleversante à réiterer."

Olivia O.

 

●  Deuxième témoignage.

Il y a des mots qui sont malades.
Des mots qui me semblent galvaudés. Peut-être, victimes d’une mode, d’un type d’individus ?
Je ne sais pas !
Tel est le cas – à mon sens – du mot « BIENVEILLANCE ».
 
Mais qu’est-ce donc que la bienveillance ?
Si je décortique, c’est être « Bien Veillant » ; il s’agirait donc de veiller sur la personne à qui l’on souhaite prodiguer attention, positivité, aide et amour …
 
« Bien veiller » ne serait-il pas d’éviter alors de porter un jugement, de coller une étiquette ?
« Bien veiller » ne serait-il pas avoir une ouverture d’esprit et d’accueillir l’autre dans toutes ses différences et dans tout son potentiel présent ou en-devenir ?
« Bien veiller » ne serait-il pas de laisser passer le nuage …
« Bien veiller » ne serait-il pas être à même d’ouvrir en grand son oreille, son cœur ?
La bienveillance ne devrait-elle pas chasser la jalousie, la comparaison ?
« Bien veiller » e(s)t se mettre à la même hauteur, égal à celui qui est à côté de moi. Sans critique exprimée par devant ou par derrière.
 
Aussi, je préfère les mots : « authentique » et « authenticité » qui permettent d’être dans notre justesse. Ma justesse et la justesse de l’autre. C’est de l’authenticité que j’ai découverte et rapportée de ce week-end, début juin 2019. Et je m’en suis nourrie.
Authentique avec soi-même, avec les autres.
Alors, seulement, la bienveillance suit et la spontanéité arrive à son tour.
L’authenticité de se respecter d’abord soi-même pour bien se veiller.
L’authenticité de respecter celui qui est dans le groupe pour bien le veiller.
Bien se veiller ensemble … Quelle richesse de nous !
 
Ce fut un week-end prolongé, très rythmé mais équilibré, riche en surprises et en découvertes. Découverte de moi-même aussi … Découverte des méditations, du dessin intuitif, des danses méditatives, des jeux de rôle qui ont suivi – et je ne m’en croyais pas capable ! – jeux de rôle qui ont suivi la lecture du conte de Grimm : « La jeune fille sans mains ».
Découverte de l’énergie très positive du lieu qu’est Assise ; j‘y reviendrai !
 
Quant aux champs d’argile, ils ont été une triple expérience :
• La synergie du groupe nous fait travailler en groupe et individuellement
• Travail individuel où j’ai recontacté un rêve d’adolescente, où j’ai pris conscience qu’il fallait écouter ses propres besoins et se donner le droit d’être ce que je suis
• Grande expérience en tant que future accompagnatrice : l’observation, et des champs et de la manière de Bénédicte à gérer chaque situation, a été cadeau. Reconnaissance ! Merci !
 
Le conte m’a amenée à davantage de tolérance, de compréhension ; on peut agir indépendamment de notre volonté, porté par une espèce de force qui ne dépend pas de nous et que nous subissons. J’ai été surprise de constater comment l’on pouvait rentrer dans la peau, dans l’énergie des personnages et les ressentir dans le corps !
 
Merci encore pour ces moments de partage !
Extra-ordinaire ! Et tellement authentiques !

Claire L.

 

●  Troisième témoignage :

Il y a dans le conte une information non explicite mais très importante. Qu'on perçoit quand on se demande qu'est-ce qui cloche, où y a-t-il une erreur ? Pourquoi cet enchaînement du destin qui amène catastrophe après catastrophe ?
On trouve la réponse en regardant le comportement et l'état d'être des personnages.
La jeune reine cherche à comprendre en fuyant son château : Pourquoi un tel enchainement de catastrophes ? Qu‘est-ce qui cloche ? Où est la faille ?
À plusieurs endroits du conte on peut percevoir ces failles…. qui passent totalement inaperçues si on n‘y est pas attentif.
– le père, meunier : il ne voit pas que c‘est le diable qui lui parle. Et les conséquences s'enchainent, inexorablement, sans qu‘on puisse arrêter cet enchainement. Il n‘est pas vigilant car il se laisse envahir et dépasser par ses problèmes, sa pauvreté. Il est à l‘extérieur de lui-même, incapable de voir les choses en vérité. Le diable le tente là où est sa misère. Le père se justifie ensuite en se trouvant des bonnes raisons (le pommier…)… c‘est ainsi que le mental ou l‘égo justifie des actes qui sont totalement téléguidés par notre inconscient ou nos émotions
– la reine mère : elle se laisse peut-être emporter par sa joie et sa précipitation pour annoncer la naissance du petit prince. Et par manque de vigilance ne s‘enquiert pas de la qualité et de la fidélité du messager.
– le messager : Il fait une mission „commerciale“. Il ne s‘engage pas. Il lui manque la loyauté à sa reine, la fidélité et l‘engagement dans sa mission. Il aurait dû porter cette lettre comme son bien le plus précieux, puisqu‘elle  lui avait été confiée par sa reine. Et il ne se serait pas endormi.
– Et le diable utilise cette faille. Il s‘immisce dans la moindre faille laissée sans surveillance, aussi facilement que l‘eau qui ruisselle s‘infiltre dans les fissures d‘un mur.
On voit que ces failles sont inévitables et même que „tomber dans le panneau „ permet une prise de conscience plus profonde. On descend ainsi par paliers de plus en plus profondément dans l‘être :
Ce sont les évènements qui arrivent après la première union qui ouvrent la porte à une deuxième union qui se fait sur un plan plus profond.
 
Concernant le stage : l'association conte, dessin méditatif et argile est très puissante ; le fait de faire le conte sur 4 jours avec l'argile en plus permet d'aller plus loin dans la compréhension profonde du conte et de soi.

Marie-Christine

 



[1] pour le week-end de pentecôte 2020 : Participation aux frais : Hébergement et repas 300€ (tarif réduit : 225€ – tarif soutien : 375€), Animation 200€ Inscription, voir : http://www.centre-assise.org/infos-pratiques/inscription-et-tarif/

 

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