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Voies d'Assise : vers l'Unité
Voies d'Assise : vers l'Unité
  • Blog dédié à Jacques Breton (prêtre, habilité à transmettre le zen, assistant de K.G. Dürckheim, instructeur de kinomichi) et au Centre Assise qu'il a créé en le reliant à l'abbaye de St-Benoît-sur-Loire (France) et au monastère zen du Ryutakuji (Japon).
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1 avril 2025

KG Dürckheim Images à méditer : coupe, arbre, oignon

« La méditation d’images chargées de symboles consiste à se pénétrer par la réflexion toujours plus profondément de leur sens pour tenter de l’intégrer à sa propre personnalité. Mais on peut aussi, en méditant, effectuer par la pensée le geste dont la trace visible serait l’image, présente au méditant, en une forme physique ou représentée. En répétant le mouvement qui a fait naître cette forme, le méditant devient lui-même celle-ci. »

C'est ce que Karlfried Graf Dürckheim propose de faire pour les trois symboles : la coupe, l’arbre, l’oignon dans son livre Méditer - pourquoi et comment. Vers la vie initiatique, publié au Courrier du Livre (1986), au chapitre II de la seconde partie.

 

Images à méditer : la coupe, l’arbre, l’oignon

 

Karlfried Graf Dürckheim

 

Certaines images suggèrent, avec un vif relief, le sens de l’exercice. Elles aident la formule fondamentale à s’accomplir dans la méditation. Ces images sont la coupe, l’arbre, l’oignon. La méditation d’images chargées de symboles consiste à se pénétrer par la réflexion toujours plus profondément de leur sens pour tenter de l’intégrer à sa propre personnalité. Mais on peut aussi, en méditant, effectuer par la pensée le geste dont la trace visible serait l’image, présente au méditant, en une forme physique ou représentée. En répétant le mouvement qui a fait naître cette forme, le méditant devient lui-même celle-ci.

 

a) La coupe.

Le sens de tout effort initiatique est une transformation qui rend le disciple accessible au bienfait de la grande VIE. Ainsi devient-il le réceptacle d’une force fécondante où I’ÊTRE surnaturel qui lui est inné peut prendre forme, une forme qui recueille le flot de la VIE et le répand de nouveau pour le bonheur du monde. Dans l’exercice ce symbole peut être intérieurement contemplé, éprouvé et réalisé par la conscience de devenir soi-même cette coupe.

La coupe est un vase qui reçoit l’eau ou le vin pour les donner ensuite. Elle tient sur une base ferme et elle s’ouvre vers le haut. Elle recueille ce que lui dispense la source et elle en fait don à celui qui a soif de cette eau. Par la forme qui naît en lui avec l’inspiration, le méditant peut se sentir devenir la coupe qu’emplit la plénitude de cette inspiration. L’expiration lui fera éprouver ensuite l’impression du don. Présente à la conscience, l’image de la coupe modifie la formule de l’exercice : inspirer devient recevoir, expirer devient donner, donner, donner. Ce « donner, donner, donner » favorise l’expérience du vide recherchée dans l’attitude fondamentale, qui rend le méditant réceptif à la forme nouvelle. Pour s’identifier à cette forme de coupe il est bon de s’entraîner au contact de la terre par l’intermédiaire du pied dont la force d’enracinement s’accentue pendant la phase du « devenir » de l’expiration. Le mouvement ascendant qui suit celle-ci conduit à un mode de réalisation humaine symbolisé par la coupe, réceptrice puis dispensatrice de ce qu’elle a reçu.

Le méditant peut donc être touché par deux aspirations : recevoir afin d’être capable de donner et, l’instant d’après, donner, donner, donner, pour devenir vide et être libre de recevoir.

 

 b) L’arbre.

L’arbre symbolise dans l’exercice le mouvement de poussée des racines dans la terre, puis de montée vers sa cime de feuillage, le mouvement donc de la croissance et de l’épanouissement de soi-même. Chacun de nous a son arbre, sa propre manière de sentir le système de ses racines, leur façon de s’enfoncer dans la terre. De même, il se perçoit sous une certaine espèce de tronc et de feuillage. Mais, si différents que soient le chêne, le hêtre, le bouleau, le sapin ou le cyprès, un « arbre » signifie toujours deux choses : s’enfoncer dans la terre et monter vers le ciel, puiser ses forces dans le sol pour s'ouvrir vers le haut à la bénédiction. Selon le caractère propre à chacun, sa forme révélera la façon individuelle, distincte des autres, dont il obéit à cette loi. L’image de « son » arbre présente à l’esprit, le méditant vit dans l’expiration la poussée vers la profondeur, dans l’inspiration la croissance née de cette profondeur et l’accueil à la lumière. Sans doute ce symbolisme de forme vivante inhérente à l’arbre peut-il se diversifier. Mais toute image ajoutée ne remplit son office que si elle favorise le mouvement de transformation.

 

c) L’oignon.

Si l’on dessine par la pensée la forme d’un oignon, le geste figure d’abord un éclatement vers la pointe, puis mène en cercles concentriques vers la racine. Avec ce mouvement, créé mentalement, le méditant développe le « ventre » et la force de ses racines. Par la répétition de l’exercice, la base devient toujours plus large et plus vigoureuse, le contact avec la terre s’accentue et s’approfondit. Quel est donc le but de ce mouvement ? C’est de faire jaillir la verticale et, à partir des racines, faire croître la tige jusqu’à la fleur. Ainsi représenté dans la totalité du mouvement qui le produit, l’oignon est le symbole de l’énergie enfouie dans la terre et dont va éclore la forme innée. Il symbolise donc ce qui constitue la finalité même de l’exercice.

Pendant celui-ci, le disciple peut et doit effectuer le mouvement à chaque respiration, soit en y faisant participer le corps entier, soit par une répétition du mouvement dans chaque partie du corps, de haut en bas, en partant de la tête : du sommet de la tête descendre par les tempes jusqu’aux joues. De là remonter par les narines, la racine du nez, le front, le sommet de la tête et au-delà de la tête. Ou bien, commencer par la tête, descendre à travers le cou vers les épaules, le sternum formant la base. Revenir de nouveau au sommet de la tête et en repartir aussitôt vers une base située de plus en plus bas, puis remonter à la tête et au-delà.

Comme le but de la méditation est la transformation du méditant, le terme du mouvement ne doit pas être le repos sur l’image : celle-ci doit au contraire rester la source dynamique d’un mouvement repris sans relâche

 

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