La transmission du kinomichi : Documents disponibles, principes de la nomenclature… mis à jour régulièrement
Voici un message de référence sur le kinomichi, la deuxième partie étant destinée surtout à ceux qui le pratiquent déjà ou à ceux qui s'intéressent à l'évolution de cet art créé par maître Masamichi Noro.
Jacques Breton (à qui est dédié ce blog) était ami de maître Noro et a accompagné l'évolution du kinomichi depuis sa création à partir de l'aikidô. Il était persuadé de la nécessaire complémentarité du kinomichi par rapport au zen (cf. Ecrits de Jacques Breton sur Maître Noro et le kinomichi). Le centre Assise, par l'intermédiaire de Françoise Paumard qui l'y enseigne, est relié à de nombreux Dôjôs en France et dans le monde, et un certain nombre d'articles et de livres ont été publiés, ceux qui sont facilement disponibles sont cités ici. Par ailleurs maître Noro a petit à petit mis en place des classifications et des structures pour la transmission de son art, et les responsables de la KIAA continuent son œuvre à ce niveau. Le présent message essaie de donner les principes du fonctionnement de la transmission.
En première partie, après des liens avec FFAAA, IFK, IKA, KIIA, se trouvent les listes des principaux documents disponibles ; een deuxième partie figurent des précisions sur FFAAA, IFK, IKA et aussi DNBK (Japon), puis un bref historique extrait d'un article de la revue Dragon ; en troisième partie figurent figurent les principaux éléments de la classification qui sont utilisés dans les cours avec les différents types de mouvements proposés, que ce soit à mains nues ou avec un prolongement (canne en bois, sabre en bois ou en métal).[1]
Vous avez en première photo un tableau récapitulatif.
La transmission du kinomichi :
Documents disponibles, principes de la nomenclature…
Sites de la FFAAA, de l'IFK, de l'IKA, de la KIIA (leurs rôles sont donnés au II 1° c) :
- La FFAAA (Fédération Française d’Aïkido, Aïkibudo et disciplines Associées) : www.aikidō.fr On y trouve la revue "Aïkido Magazine" de 2016 à 2021 sur https://www.aikido.com.fr/ressourcesmenu/publications-communiques/, mais les archives ont déménagé sur http://fr.1001mags.com/magazine/aikido-magazine .
- L'IFK (Institut Français du Kinomichi) : https://kinomichi.org. On y trouve plusieurs choses : les listes de tous les responsables ; la Nomenclature_kinomichi donnant les divers niveaux d'une façon différente de la photo ci-contre ; le calendrier des stages pour la saison 2021-2022 ; la carte de tous les endroits où pratiquer le Kinomichi en France et dans le monde ; des documents ou vidéos ; comment choisir et commander un hakama...
- L’IKA (International Kishinryū Association) : https://kinomichi-international.org/. C'est une association multidisciplinaire d’arts martiaux et non martiaux. On y trouve des documents et vidéos : https://kinomichi-international.org/category/kinomichi/
- La KIIA (Kinomichi International Instructors Association) : www.kiia.net. On y trouve pas mal de choses qui sont souvent sur le site de l'IFK.
I – Principaux documents disponibles
1) Livres sur le Kinomichi :
- La pratique du Kinomichi avec Maître Noro, Daniel Roumanoff, éd. Critérion, 1992. Une traduction en allemand existe.Kinomichi. Die Methode Noro. 1994 , éd. Kristkeitz Werner
- Le Kinomichi, du mouvement à la création, Raymond Murcia, éd. Dervy, 1996.
- Le Kinomichi : le chef d’œuvre de Maître Masamichi Noro, un art martial sans combat, Bernard Hévin éd. Dervy, 2014.
2) Messages sur le kinomichi figurant sur le présent blog (avec la date de publication quand il s'agit d'un article paru dans une revue ou un livre) :
La transmission du kinomichi : Documents disponibles, principes de la nomenclature… ;
Passages symboliques opérés par Me Masamichi Noro en kinomichi concernant Ciel-Terre-Homme/cercle-spirale-triangle-carré ;
La pratique du kinomichi avec jô (canne en bois), boken (sabre en bois) ou iaïtô (sabre en métal) ;
Force d'eau et force de feu selon Maître Masamichi Noro ;
Ecrits de Jacques Breton sur Maître Noro et le kinomichi ;
Kinomichi et christianisme. Article de Jacques Breton, prêtre;
Par J. Breton : Le kinomichi comme art d'accueillir l'autre et de prendre un objet en communion avec lui ;
Témoignage à propos de la méthode Noro, le Kinomichi ; la beauté intérieure du geste ;
1984 La méthode de maître Noro, le Kinomichi ; L'apparition de K G Dürckheim dans la vie de Maître Noro
1989 "Prière du corps, le Kinomichi" : Entretien de Pierre Willequet avec Maître Masamichi NORO, revue Source n° 23, 1989 ;
1990 "Union entre terre et ciel : le Kinomichi" Entretien avec Masamichi Noro, Terre du ciel 1990 ;
1991 Kinomichi et théâtre : L'expérience de Michel Chiron acteur et metteur en scène, article de 1991 : ;
1992 Kinomichi et Médecine Traditionnelle Chinoise, article de Francis Rouam datant de 1992;
1998 Interview de Maître Noro par Bernd Sobolla, Berlin 1998
2003 05 La relation de maître à disciple : Entretien avec maître Masamichi Noro, mai 2003 ;
2003 12 Le mouvement universel du Ki, interview de Maître Masamichi Noro, Aïkido magazine 2003 ;
2009 05 De l'intérieur vers l'extérieur, article de Françoise Paumard sur le kinomichi paru en 2009 ;
2009 12 Le Kinomichi au regard de la tradition, Pierre Willequet, Aïkido-Mag de décembre 2009 ;
2018 07 UNE ÈRE NOUVELLE pour le KINOMICHI, Article de Jean Paoli, Dragon Magazine– n° 21, 2018 ;
2019 10 Par Christophe GÉNIN : « Je vous laisse un trésor » nous a dit Noro Masamichi senseï ;
article de 2015 Les arts martiaux japonais comme art de la concorde, article de Christophe Génin ;
3) Articles parus dans Aïkido-Mag devenu Aïki-Mag en 2013, le Magazine de la FFAAA à laquelle le kinomichi est affilié (avec un lien vers l'article ou vers la revue entière)
Pour les numéros d'avant 2016 on n'accède plus directement à la revue en pdf, mais on peut lire le texte et demander le numéro, voir http://fr.1001mags.com/magazine/aikido-magazine. La revue elle-même ne comportait pas de numéro, mais sur ce nouveau site des numéros sont apparus pour les numéros avant 2018, je les ai donc rajoutés.
Date |
Titre (lien vers pdf du numéro) |
Auteur |
page |
n°7 2003 Décembre |
Masamichi Noro |
4-7 |
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n°10 2005 Juin |
La beauté intérieure du geste |
Entretien avec Françoise Paumard, Catherine Bazin, Martine Pilet, Françoise Weidmann |
10-13 |
n°13, 2006 Décembre |
Christophe Génin |
14-16 |
|
n°14, 2007 Juin |
Le mouvement et la spirale |
Raymond Murcia |
16-18 |
n°15, 2007 Décembre |
Le Kinomichi et les neurones-miroir |
Andreas-Lange-Böhm |
16-19 |
n°16, 2008 Juin |
Système de motivation et d'initiation d'action |
Andreas-Lange-Böhm |
16-19 |
n°17 2008 Décembre |
De la relation à soi à la relation à l'autre |
Bernard Hévin |
20-22 |
n°18 2009 Juin |
L'harmonie absolue |
Lucien Forni |
14-17 |
n°19 2009 Décembre |
Pierre Willequet |
20-23 |
|
n°21 2010 Décembre |
Au cœur de l'art |
Jean-Pierre Sarton |
14-17 |
n°22 2011 Juin |
Universelle harmonie |
Hubert Thomas |
12-15 |
n°23 2011 Décembre |
Noro Masamichi: 50 ans d'enseignement, de transmission et de partage en France |
Lucien Forni, Jean-Pierre Cortier, Françoise Paumard, Hubert Thomas |
14-17 |
n°24 2012 Juin |
La jouissance du mouvement |
Jean-Pierre Cortier |
16-18 |
n°26 2013 Juin |
Hommage à Maître Noro |
Maxime Delhomme |
12 |
n° 31 2016 Janvier |
Hubert Thomas |
8 |
|
n°32 2016 Juin |
Hubert Thomas |
10 |
|
n°34 2018 janvier |
Catherine Auffrey |
17 |
|
2020 janvier |
Laurianne Héran Encadré d'A Hernandez sur l'IFK |
24-28 |
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2020 juillet |
Le désir d'explorer | François Forni |
1-5 |
2021 juin |
Une poétique de la transmission |
Véronique Durand |
16-21 |
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.
4) Articles parus dans d'autres revues que Aikidō-Mag.
Les trois premiers se trouvent sur le blog des Voies d'Assise. Une partie des autres liens se trouvait sur http://90plan.ovh.net/~kinomich/new/fr/publications mais les articles ont presque tous disparu, donc j'ai enlevé les liens qui ne marchaient plus.
Date |
Revue |
Titre (lien éventuel) |
Auteur |
précision |
1984 |
Cahier du Centre Dürckheim |
Pierre Willequet |
Entretien avec Me Noro |
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1989 |
Sources n° 23 |
Pierre Willequet |
Entretien avec Me Noro |
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1990 |
Terre du ciel n° 4 |
Bruno Solt |
Entretien avec Me Noro |
|
Juillet 1997 |
Tao Yin N° 3 |
Georges Charles |
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? |
Dragon Magazine spécial Aïkido n°s12 à 16 |
Pierre Fissier |
6 chroniques |
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Décembre 2001 |
Alternative santé L'impatient n°284 |
Kinomichi, Art du mouvement |
Bénédicte Fiquet |
Reportage |
Mars 2002 |
Psychologies |
Entrez dans la spirale du Kinomichi |
Christine Delmar-Honen |
Reportage |
Avril 2002 |
Santé Fitness |
Kinomichi : Faites le plein d'énergie |
Christine Delmar-Honen |
Reportage |
Printemps 2003 |
Génération Tao |
Le fondement de l'existence, c'est l'harmonie |
La rédaction |
Entretien avec Me Noro |
2003 |
Femme Actuelle (1 page) |
Le Kinomichi pour le Corps et l'Esprit |
La rédaction |
Reportage pub |
2 février 2004 |
L'Express Mag (1 page) |
Les Orientaux du moment |
La rédaction |
Reportage pub |
Mai-juillet 2006 |
Energie - Aikidō HS 1, p. 50-53 |
L'harmonie créatrice d'énergie |
Frédéric Marquette |
|
Mai-juillet 2007 |
Energie - Aikidō HS 2 p. 42-45 |
Le Ki dans le mouvement |
Françoise Weidmann |
|
2007 |
Dragon Magazine 16, p. 20-26 |
Philippe Nguyen |
|
|
11 avril 2008 |
Aikidōka.fr |
Maître Noro, un homme en paix |
Manou |
Entretien avec Me Noro |
Mai-juillet 2008 |
Energie - Aikidō HS 3 p. 38-41 |
Energie et création "My way…" |
Annegret Mess |
|
Mai-juillet 2009 |
Energies – HS 4, p. 28-31 |
Françoise Paumard |
|
|
Avril-mai 2010 |
Energies – HS 5 p. 56-60 |
Christophe Génin |
Portrait de Me Noro |
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2014 |
Dragon Magazine n° 13 p. 14-22 |
Sur la voie du cœur |
Jean Paoli interview Jean-Pierre Cortier, Lucien Forni, et Hubert Thomas + encart Claire Darjo |
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Juilllet 2018 | Dragon Magazine H. S. AIKIDO N°21
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Jean Paoli interview L. Forni, F. Weidmann, F. Paumard, J-P Cortier, J-P Sarton, C. Auffret, A. Fernandez, H. Thomas |
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Octobre 2019 |
Dragon Magazine H. S. AIKIDO N°23 |
« Je vous laisse un trésor » nous a dit Noro Masamichi senseï |
Christophe Génin, photos de J. Paoli |
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5) Vidéos
Il y a des vidéos de maître Masamichi Noro sur https://kinomichi-international.org/category/kinomichi/
Beaucoup de choses aussi sur https://eveil-kinomichi.clubeo.com/galerie-video.html ;
II – Structures du kinomichi ; grades et diplômes ; brève histoire
NB : les adresses des sites de ces structures sont en début de message.
1) FFAAA et IFK (France), IKA (international) ; Organisation des stages et délivrance des grades dan, des brevets fédéraux et des diplômes d’État
Les fondations du kinomichi sont françaises, et de ce fait le kinomichi s'est structuré au sein de la FFAAA (Fédération Française d’Aïkido, Aïkibudo et disciplines Associées). C'est là que les pratiquants de kinomichi prennent leur licence, avec une différence entre ceux qui sont français et les autres.
Au sein de la FFAAA le kinomichi s'est structuré en créant en 2018 un organisme fédéral autonome, l'Institut Français du Kinomichi (IFK) doté d'un Conseil Supérieur, un Comité technique, avec la SCGDEK qui est la Sous-Commission des Grades Dan ou Equivalents de Kinomichi de la CSDGE de l’UFA (Union des Fédérations d’Aïkido), avec un Comité Directeur de 12 membres.
Sur le site de l'IFK, en bas à droite, on voit apparaître l'IKA (International Kishinryū Association). C'est une association internationale dont l'objet est la diffusion des activités en relation avec les arts martiaux, entre autres le kinomichi. Il y a des arts martiaux (Aïkido, Judo…) mais aussi d'autres disciplines comme la Gymnastique holistique Ehrenfried. Un comité technique international interdisciplinaire est chargé de veiller au respect des règles éthiques et déontologiques des Budo et aussi des comités techniques internationaux propres à chaque discipline. Toute pratiquant(e) désirant progresser avec les valeurs des budos peut demander à adhérer à l’association. Il y a des membres actifs (au moins 1er Dan), des membres contributeurs et des membres d'honneur. Cet organisme permet aux enseignants français et hors France qui le souhaitent, ainsi qu'aux pratiquants hors France de prendre leur licence au sein de la FFAAA.
Il existe enfin la KIIA (Kinomichi International Instructors Association) créée en 2001 qui regroupe les instructeurs de kinomichi.
● Précisions sur l'Institut Français du Kinomichi (IFK)[5].
- « L’Assemblée Générale de la FFAAA, présidée par Francisco Dias, a approuvé, le 18 novembre 2018, la création d’un organisme fédéral autonome pour le Kinomichi régi par un statut particulier qui a pris le nom de : Institut Français du Kinomichi (IFK). Dans la continuité, les dirigeants de clubs français de Kinomichi se sont réunis le 20 juillet 2019 et ont adopté, à l’unanimité, le règlement de l’IFK dont le but essentiel est de réglementer, d’organiser, de diriger, de contrôler et développer la pratique et l’enseignement du Kinomichi. L’assemblée des clubs a également élu un conseil d’administration et un président en la personne de Hubert Thomas shihan, 7e dan de Kinomichi de la CSDGE. La création de l’IFK est ainsi une évolution importante dans l’organisation du Kinomichi. L’Institut Français du Kinomichi aura désormais la charge d’établir et de faire respecter toutes les règles techniques, éthiques et déontologiques, concernant la pratique du Kinomichi. Sous l’égide de la FFAAA il organisera en outre la formation et le perfectionnement de ses cadres, supervisera la délivrance des grades dan et sera garant des droits et devoirs de tous les pratiquants et enseignants. » (Antonio Hernandez, Aiki-mag de janvier 2020, p. 28)
L’IFK est donc un organisme national fédéral créé par la FFAAA. Il est chargé de réglementer, d’organiser, de diriger, de contrôler et développer la pratique et l’enseignement du kinomichi en France et en outre-mer. Il a été créé en association sur le fondement de la Loi du 1er juillet 1901 et regroupe l’ensemble des clubs de kinomichi affiliés à ce titre à la FFAAA.
Cette structure fédérale est représentée au sein des organes de direction de la fédération et dispose d’une commission technique nationale composée du Conseil Supérieur du Kinomichi (CSK) et de six cadres techniques, proposés par lui, et choisis pour leurs compétences et leur engagement en faveur du développement du kinomichi.
Par délégation du pouvoir fédéral, l’IFK est notamment chargé :
- De l’enseignement, de la pratique et du développement du kinomichi
- De la formation des cadres enseignants
- De la délivrance des grades Dan en liaison avec la CSDGE
- De la délivrance des brevets fédéraux pour l’enseignement du kinomichi
Il lui revient ainsi la responsabilité d’organiser, coordonner et développer le kinomichi dans le cadre normatif fédéral. Ce cadre apporte toutes les garanties de l’agrément ministériel, en particulier pour la délivrance des grades Dan et des brevets fédéraux ainsi que pour l’obtention de diplômes d’État permettant d’enseigner en toute sécurité et légalité.
Le Conseil Supérieur du Kinomichi (CSK) est constitué de Christian Bleyer, Jean-Pierre Cortier, Lucien Forni, Hubert Thomas (président).
Le Comité Technique de l'IFK est composé de Jérôme Dermy, François Forni, Christophe Génin, Françoise Paumard, Martine Pillet, Françoise Weidmann.
La SCGDEK est la Sous-Commission des Grades Dan ou Equivalents de Kinomichi de la CSDGE de l’UFA (Union des Fédérations d’Aïkido), elle est composée de Christian Bleyer, Jean-Pierre Cortier, Lucien Forni, Hubert Thomas.
Le Comité Directeur de l'IFK comprend 12 membres (cf. https://kinomichi.org/organigramme-2/).
L'IFK met en œuvre un programme pour l'obtention des diplômes permettant l'enseignement de la discipline dans le cadre de la professionnalisation.
- Des stages validants permettent l’obtention de grades et diplômes officiels nationaux et internationaux sont organisés par l'IFK. Des examens à terme valident les diplômes.
- Des stages internationaux sont organisés par l’IFK et l'IKA. Ils s’adressent à tous les licencié(e)s.
* * *
La DNBK (Japon)
Il y a des représentants du kinomichi dans la grande DNBK japonaise qui regroupe les arts martiaux du monde entier. Dans les clubs de kinomichi, nombreux sont les pratiquants qui y adhèrent et qui ont obtenu des grades Dan DNBK.
La Daï Nippon Butokukaï General Corporation (D.N.B.K) est sous l’égide de la famille impériale et contrôlée par le gouvernement japonais, c'est la plus ancienne association japonaise reconnue (1895) (ministère éducation) avec une nouvelle charte depuis 1953 et les mêmes prérogatives d’origine depuis 2012. En dehors du Japon, elle est représentée dans 35 pays. Organisation à caractère pluridisciplinaire, elle n’est pas axée sur la compétition sportive mais sur un aspect culturel recherchant paix et harmonie. Les grands maîtres fondateurs des Budos modernes ont tous été membres de la D.N.B.K
En 2016 une délégation de quinze pratiquants licenciés dans l’une des trois disciplines FFAAA, le Kinomichi, a participé au Japon à un séminaire multidisciplinaire d’arts martiaux organisé par la DNBK, Les autorités japonaises y ont reconnu un haut niveau de maîtrise et ont jugé digne de délivrer le titre de Hanshi sanctionné par la délivrance d’un diplôme officiel (système shogoo) à Lucien Forni, Jean-Pierre Cortier et Hubert Thomas (Cf. Le Kinomichi au Pays du Soleil Levant)
2) Petite histoire de l'élaboration de la nomenclature des mouvements.
a) Extraits d'une interview de Hubert Thomas, Lucien Forni et Jean-Pierre Cortier par Dragon Magazine n° 13, en 2014
● De 1979 à 2007 avec la création de la KIIA et l'entrée à la FFAAA en 2001.
Dragon Magazine : En 1979, maître Noro, grand expert formé l'aïkido par le grand maître Morihei Ueshiba, a créé sa propre voie, le kinomichi. Vous a-t-il confié ses motivations ?
L F : Il a souvent évoqué ses motivations sur le tatami. Il dénommait alors sa discipline "anti-art martial" car la notion de martialité était trop connotée, en Occident, à la dualité attaque / défense, et cela lui déplaisait. Il voulait une pratique avec un partenaire, un vrai partenaire, pas un adversaire. À l'époque, il a commencé à parler d'un art de vivre.
J-P C : Maître Noro me confia un jour qu'il ne voulait plus de cette dualité propre à l'aïkido « Attaquer et défendre ». Au contraire, son ambition était de créer un art d'ouverture et d'unité, et il souhaitait l'inscrire dans la durée, pour les siècles à venir. « Il est criminel d'adresser son propre corps », disait-il.
H T : Il était animé par un désir profond : approcher de l'art qu'il avait connu avec Morihei Ueshiba. Pour cela il voulait faire de son art une dynamique qui se rapprocherait au maximum de ce qu'il avait vu et vécu. […]
► Comment évoquait-il le kinomichi par rapport à l'aikidō de son maître ? N'a-t-il pas voulu ancrer son art dans une certaine modernité, une sorte de révolution dans la pratique martiale ?
J-P C : Maître Noro considérait Morihei Ueshiba comme le plus grand génie des arts martiaux de son temps. Il me disait : « Maître Ueshiba a transformé plusieurs fois son art au cours de sa vie. J'ai modifié le mien aussi. » J'aime à penser à cette réflexion dont me fit part un jour un de mes proches : « Ce que maître Ueshiba a rêvé, Noro l'a fait.»
H T : Il me disait souvent : « Il faut développer le kinomichi, mais n'oubliez pas que vous faites de l'aïkido. » Bien sûr, il y a une différence entre le kinomichi et l'aïkido. Je me suis adapté assez rapidement du fait qu'il pratiquait et enseignait déjà les prémices du kinomichi dans les premières années de son arrivée en France.
Concernant la modernité, elle se traduit par deux éléments pour la pratique et l'enseignement :
– une parité hommes / femmes à qualification et compétence égales, ce qui n'était pas accessible dans les années 1960 où il y avait très peu de femmes qui pouvaient suivre les cours de maître Noro ;
– l'avancée dans l'âge. Grâce au kinomichi, malgré les problèmes potentiels physiques, les pratiquants peuvent continuer leur pratique par un système gradué d'initiations. […]
► Nouvelle voie, évolution philosophique technique de son art, maître Noro vous a-t-il associés à la création d'une nouvelle nomenclature, d'une nouvelle initiation ?
J-P C : Les figures et les techniques que maître Noro a créées sont le fruit de ses seules recherches et de ses rencontres. Quatre d'entre elles[2] ont été des plus déterminantes. Karlfried Graf Dürckheim avec lequel maître Noro s'était lié d'une profonde amitié et qu'il voyait souvent[3]. Notre maître se plaisait à dire : « J'ai eu trois pères : mon père biologique, maître Ueshiba et Dürckheim. » Il fit une rencontre tout aussi déterminante avec Marie-Thérèse Foix et Gisèle de Noiret, toutes deux kinésithérapeutes et disciples du célèbre docteur Pécunia, spécialiste en médecine mécanique. Elles l'ont aidé à recréer son corps meurtri par ce terrible accident de voiture d'avril 1956, par des mouvements d'étirement et d'ouverture exceptionnels. Maître Noro les introduits dans ses initiations et nous les a offerts. Je dois aussi parler du Dr Lily Ehrenfried, créatrice de la Gymnastique Holistique[4], qui a entretenu des liens d'amitié avec notre maître et qui nous a fait bénéficier de ces cours.
L. F. : Son kinomichi, il l'avait dans la tête. Il nous a d'abord montré deux mouvements de base et il nous a observés. Il a fait pareil avec les autres mouvements de base. De cette observation attentive ont résulté les premières initiations : nous étions ses "cobayes", disait-il. Ces mouvements, il nous les a enseignés sur différentes formes d'approche. Mouvements et formes étaient très proches de l'aïkido, mais faits et nommés différemment. C'est ainsi qu'en 1981 il a établi 111 mouvements sur 8 formes d'approche, puis quatre niveaux d'initiation différents. Donc, déjà en 1981-82, on avait cette première nomenclature.
À partir de 2001, il y a eu une autre époque qui correspond en gros à la création de la KIIA, à notre entrée à la FFAAA et à la création du monitorat fédéral. Pour cet examen, il fallait compléter la nomenclature du kinomichi. J'ai eu l'honneur de participer à cette réflexion quand il le souhaitait.
H T : Maître Noro a fait la nomenclature du kinomichi. J'en ai été un témoin éduqué et associé au raisonnement lors de nombreuses soirées de travail. Lucien Forni a aussi été amplement consulté et associé à l'élaboration de cette évolution. Ses choix, pour des raisons multiples, linguistiques, corporelles, symboliques, ne sont pas le fruit du hasard. Ils sont la résultante de tout un ensemble de raisonnements. Cette nomenclature n'est pas modifiable parce que nous n'avons pas le niveau pour la modifier. Une partie a été déposée pour le diplôme fédéral en France, à la FFAAA.
Pourquoi l'a-t-il faite ? Parce que, sans nomenclature et sans mouvements corporels déterminés, il n'y a pas de possibilité de transmettre un art. Il a aussi validé des groupes de niveaux d'instructeurs et de pratiquants dans la lignée des titres qu'il avait commencé à attribuer en 1988. Le collectif de ces groupes a la charge de la transmission de l'art grâce à cette nomenclature.
b) La nouvelle étape du cœur (shin).
● En 2007 maître Noro veut la nouvelle étape du cœur (shin).
« Au début de mon enseignement, on approchait de mon maître Moriheï Ueshiba par l'étude technique. J'ai voulu que mes élèves suivent la direction du Ki (énergie/souffle) alors j'ai créé le Kinomichi. Aujourd'hui, c'est une nouvelle étape : je veux qu'ils abordent le Shin (cœur), qu'ils étudient la Voie du souffle et du cœur (Ki shin). Le moyen de cette étude est le grand ensemble des techniques. Les techniques sont la porte du cœur et doivent porter le cœur avec énergie. Je n'ai jamais trahi l'enseignement de mon maître. La fidélité est la tradition japonaise. »
● Kishindo : de tout cœur[7]. (Extrait de "Le chemin du cœur" par C. Génin, 2010[8])
« Le port du hakama est le signe d'une noblesse de cœur » disait maître Noro dans les années 1970. Bien que sa santé ne lui permette plus de déployer toute sa puissance, Noro senseï continue d'avancer. Son enseignement actuel exprime ce shin ; cette ardeur du cœur. Il est enfin arrivé à ce "principe unique" que Ueshiba senseï nommait "amour", dans lequel il voyait la chaleur capable d'unir les hommes entre eux. Depuis cinq ans, il nous demande de conduire nos gestes par cet esprit de concorde. Il entoure son cœur de ses deux mains qu'il ouvre dans un geste de don signifiant par là que l'essence du Kinomichi est dans cette générosité. Car le contact peut être un très beau geste, mais, sans don de soi, il reste formel. Nous aurions tort d'y voir un sentimentalisme naïf. Car shin est une des notions centrales de la culture japonaise, du zen et du budo, en particulier le mushin qui désigne cet esprit libre, immédiatement disponible, et qui est justement cette ouverture joyeuse propre aux maîtres.
Le shin accomplit son enseignement. Comme il voit que la pratique de ses élèves est satisfaisante, techniquement et moralement, il ne craint plus de réintroduire des techniques "anciennes" qui sont des variantes (henka waza) réorientées par ce "cœur à cœur". Car la technique n'est que l'ensemble des moyens donnés en vue d'une fin. Aussi se donner le cœur comme en raison de la pratique rend légitime tout mouvement circonscrit par cette générosité.
Pourquoi Noro senseï en arrive-t-il là ? Peut-être est-ce sa manière de réaliser le grand médecin qu'il aurait pu être. Il a compris que les "arts martiaux" étaient pauvres comme techniques de mise à mort, mais sublimes comme construction de l'homme.
- Précision de C Génin dans un autre article : « "Cœur" est une traduction possible de shin, terme présent dans shinto ou shin-do : la voie des "esprits". L’"esprit" du shintoïsme se dit ka-mi : eau et feu, alliance des opposés. Noro senseï pensait à la fin de sa vie appeler son art le kishindo : la méthode spirituelle pour développer l’énergie du cœur comme ouverture à autrui.» (Les arts martiaux japonais comme art de la concorde)
III – Principes de base de la nomenclature des mouvements en Kinomichi
Préalable. Le vocabulaire japonais et la prononciation.
Le vocabulaire utilisé pour désigner ce qui est spécifique au kinomichi est japonais, une grande partie venant de l'aikidō. Pour pouvoir lire la suite de ce message, voici quelques indications sur la prononciation des mots japonais écrits en caractères romains (mais parfois on a l'habitude de prononcer certains mots à la française).
En japonais toutes les lettres se prononcent, contrairement au français où il y a beaucoup de lettres muettes, et où deux lettres sont parfois associées. Par exemple on le sait pour aikidō (aïkidô) ; le "n" doit toujours s'entendre (on le sait pour zen).
Les voyelles A, I et O se prononcent comme en français ; le E se prononce toujours "é" (omote se prononce "omoté") ; le U se prononce toujours "ou" (uke se prononce "ouké").
Le G se prononce toujours "gu" (nage se prononce "nagué") ; le H se prononce avec une forte expiration (hakama devrait se prononcer autrement que "akama") ; le R se prononce presque "l" (tori devrait presque se prononcer "toli") ; le S se prononce toujours "ss" et le W se prononce "ou" comme en anglais (wasa se prononce "ouassa).
Le même caractère peut donner lieu à plusieurs prononciations, et dans les mots composés, la prononciation peut changer.
a) La base de la nomenclature créée par maître Noro.
(Dans les années 1980) « Sorti des organigrammes de l'Aikikaï, Noro senseï construit sa propre classification. Il procède mathématiquement, rangeant les "techniques" par nombre cardinal (un, deux, trois, quatre, cinq / i, ni, san, yon, go) en ciel (ten) ou terre (chi), positif (omoté) ou négatif (ura) et les "formes de contact" par nombre ordinal (première… seizième). Le tout est classé en cinq niveaux, ayant chacun son tableau de mouvements à connaître relativement à la maîtrise des formes de contact. Ces cinq niveaux suivent la symbolique qu'il enseigna dès ses débuts : glace, eau, vapeur, atome, principe unique. » (Christophe Génin, article " Le chemin du cœur " p.3)
Maître Masamichi Noro a donc retenu 9 techniques de bases, classées en ciel (ten) et terre (chi) : dans les techniques dites de terre la poussée est vers le bas, et dans celles de ciel la poussée est vers le haut… mais c'est plus compliqué que ça !
La classification utilise les chiffres : 1 (ichi) ; 2 (ni) : 3 (san) ; 4 (yon, mais aussi shi) ; 5 (go) :
- 4 mouvements de Terre : ichi, nichi, sanchi, yonchi ;
- 5 mouvements de Ciel : iten, niten, santen, yonten, goten.
Le mouvement se fait à deux : uke (le partenaire qui approche et reçoit le mouvement) et tori (le partenaire qui réalise la technique).
Chacun de ces 9 mouvements peut éventuellement être pratiqué de façon omote ou de façon ura suivant la position respective des deux partenaires. Un repère donné au début c'est qu'en omote on se déplace plutôt face au partenaire, et en ura on est davantage derrière lui. Mais cette distinction omote / ura est parfois difficile à saisir !
b) Les mouvements à mains nues des 7 Initiations.
L’apprentissage est classé par "initiations". En fait les cours sont rarement délimités sur une initiation précise, et même les débutants goûtent par moments aux initiations 3 ou 4, apprennent à travailler avec jô ou boken.
« Il faut connaître la technique car une technique juste est un trésor que l'on partage avec l'élève. Le débutant est d'une grande sensibilité. Il faut lui montrer des mouvements avancés car il goûte la merveille qu'on lui dévoile comme j'ai moi-même goûté au premier jour les techniques de mon Maître Ueshiba Morihei. » (Maître Noro Masamichi)
- Initiation 1 : 6 techniques de base, 3 de Terre (ichi, nichi, sanchi) et 3 de Ciel (iten, niten, santen), au début les partenaires sont en contact, la main de tori est posée sur la main de uke, il n’y a pas de saisie. Ces mouvements sont dits aussi de "première manière". Il y a également "contact" (mouvements très lents où tori et uke sont paumes contre paumes en évoluant de concert) et "espace" (la même chose en mouvements plus rapides, uke évoluant autour de tori) qui ne sont pas des techniques en soi.
- Initiation 2 : 19 mouvements dont les 6 premières techniques de base qui se font en 2ème et 3ème manière, pour certains en omote et ura, et 4 mouvements yonten (intérieur /extérieur, omote/ura) et goten. Lors du premier contact, la main de tori est posée sur la main de uke, ou vice-versa, il n’y a pas de saisie. Cela nécessite de bien posséder les déplacements : tai sabaki (en 3 pas) et tenkan (2 pas).
- Initiation 3 : 33 mouvements sur toutes les techniques de base (yonchi apparaît maintenant) et sur les deux premières formes de contact : lors du premier contact, la main de uke saisit (pas de façon brutale) un des deux poignets de tori. Il y a également "espace" sur les 8 premières formes d'approche, et contrôles au sol.
- Initiation 4 : 111 mouvements sur les 8 premières formes de contact ; même chose qu'en Initiation 3 mais avec beaucoup plus de mouvements.
- Initiation 5 : 358 mouvements sur les 16 formes de contact.
L'Initiation 5 est la continuation de l'Initiation 4, à quoi s'ajoutent, surtout pour les initiations 6 et 7, des exercices d'application créés en 2001 (voir II 1°) qui sont oordonnés en deux listes : les applications liées à la posture de départ (debout tous les deux, à genoux tous les deux, un mixte) ; dix applications concernant la technique (techniques de hanches, retournement...)
Remarques. Quand on passe d'une initiation à l'autre on continue à pratiquer les initiations précédentes. Jean-Yves Denis, un très ancien pratiquant décédé aujourd'hui, disait que le "contact" proposé en Initiation 1 était finalement la chose la plus difficile à réaliser ! Pour lui c'était le summum.
3) Les "armes", ou plutôt, les "instruments" (outils de construction).
En aïkido, les techniques à mains nues sont nées du sabre et de la canne, et vice versa : les contraintes physiques ont influencé la pratique des armes. Il en est de même en kinomichi. On ne peut dissocier les deux pratiques.
En général tous les pratiquants de Kinomichi connaissent le jô (canne en bois d'environ 1, 30 m) et le boken (sabre en bois), plus rares sont ceux qui pratiquent avec un Iaï (sabre en métal).
« Le Iai inculque la rigueur et la beauté du geste juste. Le boken nous permet de répéter le même geste jusqu'à la pureté. Ces deux sabres nous obligent à pratiquer l'expansion, des pieds aux mains. Le jô, exercé seul, permet de mesurer l'amplitude d'un mouvement, de matérialiser la spirale de notre corps, avant d'appeler un partenaire au contact. Travailler le jô à deux, c'est essayer de sentir l'influence de l'autre dans le bois même. » (Encadré dans l'article de C. Génin, "Une culture de l'accueil", Aikido-Mag 2006)
La liste des études d'armes :
- Bokkendori : prise sur sabre de bois ;
- Jôdori : prise sur canne
- Tankendori : prise sur couteau
- Tessen : exercises d'éventail de fer ;
- Mouvements de base avec jô ;
- Mouvements de base avec bokken ;
- Pratique jô et jô ;
- Pratique bokken et bokken ;
- Pratique jô et bokken ;
- Pratique jô avec partenaire sans arme
« Le sabre est d'une beauté parfaite. Il est le miroir de l'âme. Il faut le tenir fermement pour qu'il ne tombe pas des mains, mais en même temps, il faut sentir toute la lame et au-delà. » (Maître Noro Masamichi)
Le Iaidô (居合道), la Voie du Iaï, c'est l'art du sabre japonais. Si l'on se réfère à une traduction littérale, c'est "l'art d'attendre le contact". Autrement dit, il faut attendre l'attaque adverse en laissant son sabre dans le fourreau. Quand l'adversaire attaque (il n'est pas physiquement présent), il faut exécuter une technique avant lui.
Le travail est basé sur l'action de dégainer le sabre, de couper (soit d'un seul geste soit à la suite de plusieurs mouvements), puis d'égoutter le sang (avec trois formes possibles) et de rengainer.
Là aussi il y a des kata. En général ce sont ceux d'une école, par exemple ceux de Katori shinto ryū, l'une des plus anciennes écoles. Le départ peut se faire debout ou en seiza (à genoux) ou en tate hiza (un genou au sol, assis sur le talon de la même jambe).
Dans un kata les mouvements ont des noms ou bien sont simplement nommés par numéros (premier, deuxième… ) : ippon me : nihon me ; sanhon me ; yonhon me ; gohon me ; roppon me ; nanahon me ; hachihon me ; kyuhon me ; jyuhon me ; jyu ippon me…
Comme pour le jô, à un certain niveau, quelqu'un peut exécuter des enchainements de mouvements avec un Iai de façon libre, c'était le cas de maître Noro lors de réunions importantes.
4) La progression au sein d'un Dôjô et/ou de l'IFK, les "hakama".
L'emblème du Kinomichi est le "mon" une fleur de lotus, emblème héraldique que maître Noro a hérité de son père. Cet emblème est reproduit sur un petit macaron en tissu pour pouvoir le coudre sur un vêtement.
Voici en gros les trois niveaux de progression, chacun faisant l'objet d'un examen, soit au niveau interne au Dôjô, soit au niveau de l'IFK.
Premier niveau.
Le "Mon" est attribué quand l'élève est capable de montrer les 25 mouvements des Initiations 1 et 2 (6 + 19). Maître Noro a voulu que ce premier niveau de progression corresponde à ce que l'élève porte le Mon sur sa veste, au milieu du dos à environ 15 cm en dessous du col.
Le second niveau : Hakama stagiaire
L'élève devient "Hakama stagiaire" quand il est capable de montrer les 111 mouvements de Initiation 3 et 4 (8 premières formes d'approche et de contact, avec contrôle au sol, kokyû wasa et canne/boken). Il est autorisé à porter le Hakama, le vêtement (jupe ou pantalon) qu'il a préalablement acheté au Japon et qui lui est remis par son professeur. Ce titre est attribué par le professeur, et cela peut se faire au sein du dojo ou bien lors de deux rencontres organisées par l'IFK, l'une en janvier à Paris, l'autre en été.
Le troisième niveau : Hakama régulier
L'élève devient "Hakama régulier" quand il est capable de montrer tous les mouvements de Initiation 3, 4 et 5 (16 formes d'approche et de contact, avec contrôle au sol, kokyû wasa et ukemi avant-arrière (si possible) ; canne/boken… Le "Mon" n'est plus sur la veste mais sur le dossard du Hakama. Ce titre fait l'objet d'un examen au sein de l'IFK, la remise elle-même a lieu ensuite lors de l'une de deux rencontres organisées par l'IFK, l'une en janvier à Paris, l'autre en été.
Les instructeurs ont un "mon" de couleur différente.
La progression se poursuit ensuite au sein des Initiations.
Remarque. Porter le hakama n'est pas la récompense d'une excellente technique ou d'une grande assiduité ! Porter le hakama est un engagement. Le pratiquant hakama est tenu au développement du Kinomichi.
« Le hakama est lourd de symboles et traduit une longue tradition de samouraïs. L’élève porteur d’un hakama a réussi à développer un équilibre. Il devient un pilier sur lequel on peut s’appuyer. Six plis externes et cinq plis internes correspondent aux onze organes et sont associés respectivement aux premiers mouvements de ciel (nagewaza) et de terre (katamewaza). La ceinture du hakama et son nœud symbolisent le centre, Harmonie, l’équilibre, l’unité. » (Hubert Thomas, Entretien avec Jan Paoli)
[1] Mais la pratique évolue et ce qui est mis ici correspond à la pratique majoritaire en 2018.
Les deux photos de maître Noro au jardin Albert Kahn sont de Antonin Borgeaud, c'était en 2007.
[2] Il y en a eu d'autres. Par exemple Il établit également des contacts fructueux avec Itsuo TSUDA, Maître d'Aïkido qui a implanté le Seitai et le Katsugen France, a donné quelques temps des cours dans le Dôjô de maître Noro..
[3] Cf. La méthode de maître Noro, le Kinomichi ; L'apparition de K G Dürckheim dans la vie de Maître Noro .
[4] « Aux stages d'été de l'Arbresles, véritable laboratoire de recherche en kinomichi au début des années 1980, il intégra cette gymnastique dans son évolution formelle. Outre lever notre talon arrière dans les déplacements pour assurer un appui par une poussée dans les orteils, il nous demanda de lever un bras au ciel ce qui bouleversa la technique. Il ne s'agissait pas d'avoir une main en l'air, mollement, inutilement, mais de détendre notre envergure, à la rencontre de l'autre. » (Christophe Génin, "Le chemin du cœur", Energies HS n° 5) Au centre Assise Françoise Paumard enseigne la Gymnastique Holistique, cf. Le programme du centre Assise en 2021-2022.
[5] Site https://kinomichi.org
[6] Il y a aussi un livre : Aïkido Fondamental Tome 3 Aïki-Jo Techniques De Bâton de Christian Tissier, Ed. Sédirep 1983.
[7] "Kishindo, De tout cœur" est le titre donné par Christophe Génin à cette partie de son article. Kishino signifie "voie du cœur et de l'énergie". Dans un article Lucien Forni soulignait : « En 2012, maître Noro a commencé à parler avec insistance de Kishindo (il avait d'ailleurs déposé le nom Kishindo). Il me disait que le Kinomichi devait évoluer, que ce kinomichi ne devait pas rester dans ce mode d'initiation 1, 2, 3, 4, voire 5, mais aller plus loin, peut-être pas pour tout le monde, mais aller plus loin. On devait franchir une étape, et cette étape pour lui devait s'appeler Kishindo. Au mois de janvier 2013, il était fermement décidé à changer de nom et à s'occuper du Kishindo dans un dojo qu'il nous a demandé de rechercher autour de chez lui, ou ailleurs, et il voulait tout reprendre à zéro. » (Lucien Forni, Dragon Magazine n° 13, 2014)
[8] ÉNERGIES HS N°5 - AÏKIDO - Avril/Mai 2010.